Le chemin de fer en Savoie
Partout où le chemin de fer intègre le progrès technique, c’est au bénéfice de l’homme disait Daniel Rops.
Au berceau de l’électro-métallurgie, il n’est pas impropre de parler de l’alliage de la Savoie et du Chemin de Fer, bien au contraire.A cet alliage, la Savoie de Nice à Genève, à donné sa grâce, sa beauté, sa fraîcheur, ses richesses, le Chemin de Fer, sa foi, sa raison, son génie et sa technique.Le rail a propagé à travers le dédale de nos vallées alpestres sa révolution économique et sociale en reliant : Aix-les Bains à Genève par Annecy, Annemasse d’une part, Annecy Saint-Gervais, Chamonix d’autre part, Chambéry à Bourg-Saint Maurice, Chambéry au sommet de la Maurienne reliant par là-même le Piémont jusqu’à Nice.Nulle part ailleurs cette révolution ne fut aussi complète, aussi brillante, au point que l’on peut dire qu’elle fût à l’origine de la fortune de la Savoie.L’autorail spéciale Genève-Chambéry mettait à la portée des Genevois le fameux Mont-Cenis, qui autorisait la liaison Suisse Nice Côtes-d’Azur.Dès l’origine, le rail a rendu partout possible l’exploitation des richesses par un bouleversement raisonné de la vie économique et sociale.Que dire encore de ce génie ferroviaire de la Savoie, qui a permis la mise au point des machines à courant continu sur la ligne Aix-les-Bains : la Roche-sur-Foron, qui a fait dire à l’inventeur Savoisien de ce système, Louis Armand : « Sous la caténaire la plus légère du monde, circulent les trains les plus lourds d’Europe ».Qu’il s’agisse du tourisme ou de l’industrie, le rail en Savoie n’a voulu que servir l’homme, en favorisant le peuplement des vallées, en haussant son niveau de vie et en contribuant à stabiliser un équilibre merveilleux.
Il est aujourd’hui catastrophique pour l’homme comme pour la Nature de continuer à remplacer cette infrastructure existante par du bitume et du péage.
Quand au Lyon-Turin qui doit traverser notre territoire, il n’est pas fait pour la Savoie mais uniquement pour relier deux métropoles et qui a le désavantage pour nous Savoie de nous laisser que les inconvénients des déchets, de la disparition de plus de 1000 hectares de terres arables et d’une urbanisation provisoire inutile à notre développement.
P. Biguet