Ephémérides

Janvier :

1er Janvier
1573 – Le Duc Emmanuel-Philibert paye 3,000 livres au commissaire des guerres, Girard François, pour une belle librairie qu’il a donnée au prince notre fils.
Emmanuel-Philibert appréciait un typographe à l’égal d’un ambassadeur ; il y avait déjà de son temps des presses célèbres à Chambéry et à Annecy. Il attira à Mondovi le florentin Laurenzo Torrentino, Bevilacqua, l’imprimeur officiel à Turin, était l’un des plus connus de la péninsule. Trait de prudence rarement imité, le Duc, au lieu de concentrer dans sa capitale, toutes ces fondations, tous ces établissements d’instruction ou d’industrie, prit soin de les répartir dans les principales villes de ses Etats. Il disait à ce propos : Grosse tête et corps grêle s’associent mal.

2 Janvier
1616 – Fin de la peste de Thonon.
La peste désolait le Chablais depuis trois ans. Pendant le règne de l’épidémie, les Genevois prodiguèrent des secours aux villages catholiques. Puis le Magistrat de santé barra la ville de telle façon qu’il n’y eut plus possibilité de communiquer autrement que par le lac, et que les citoyens de Genève, propriétaires de nombreux domaines dans les enclaves du Chablais, ne purent ni couper leurs blés ni vendanger leurs vignes. La libre pratique fut rendue le 2 janvier 1616. Le lendemain, de longues files de chariots chargés de vins et de grains entraient à Genève, s’arrêtant, ceux-ci devant l’hôpital général, héritier du chapitre et des lettres de Saint-Victor, ceux-là aux portes des particuliers.
« Qu’est-ce donc? Dirent les bourgeois ébahis – Ce sont vos récoltes de Savoie, répondent les syndics des villages. Voici votre bien »
« Quant aux frais de levée et de chariots, ils nous ont été comptés pour vous par les lépreux de Thonon. »
Il serait bien aujourd’hui que Genève s’en rappelle !!

4 Janvier
1605 – Révision des statuts des confréries des ciergiers, confiseurs et droguiste de Chambéry.
Ces tris corporations de métiers avaient un seul et même patron, sainte Geneviève. Les membres de cette confrérie se réunissaient dans la chapelle consacrée à leur patronne dans l’église de Ste-Marie-Egyptienne. Le maître reçu dans la confrérie payait un louis d’or et une participation annuelle d’un quart de livre.
L’enseignement professionnel se donnait dans les corps de métiers organisés entre confréries.

5 Janvier
1743 – L’infant Don Philippe fait son entrée à Chambéry.
Le 28 décembre, les troupes sardes avaient évacué Chambéry et gagné la Maurienne. Le lendemain, les Espagnols occupèrent de nouveau la capitale, sans qu’un seul coup de feu ait été tiré, et les jours suivants, le reste de la Savoie fit sa soumission.
L’entrée de Don Philippe à Chambéry n’eut lieu que le samedi 5 janvier 1743. La justice exigea l’acte de soumission mais il était clair pour tout le monde que la Cour suprême ne faisait qu’obéir à la force.
Les quatre syndics présentèrent au prince les clefs de la ville ; Don Philippe se contenta de mettre la main dessus et les laissa à la disposition des magistrats municipaux.
Le dimanche une messe fut célébrée à Saint-Léger par l’évêque de Grenoble crossé et mitré. Ce dut être un curieux spectacle que cette assemblée de Savoisiens écoutant l’éloge des armes espagnoles que bénissait un prélat français.

6 Janvier
1440 – Abdication d’Amédée VIII.
Le duc de Savoie avait été nommé Pape par le Concile de Bale, qui comptait mettre fin au schisme dont souffrait le catholicisme en plaçant sur la tête du Salomon de son siècle la tiare que se disputait deux compétiteurs.
Amédée, avant de quitter sa retraite nomma ses successeurs au trône et à la tête des chevaliers de Saint-Maurice de Ripaille. Claude du Saix, seigneur de Rivoire, fut nommé Doyen par une bulle de Félix V, et par actes du 7 janvier, donnés à Thonon, le duc émancipa ses fils Louis et Philippe, en instituant le premier duc de Savoie, de Chablais et d’Aoste.
Alors on vit affluer à Ripaille une foule de prélats et d’ambassadeurs qui venaient prêter obédience à leur élu et l’inviter à rendre à Bâle. Des princes en si grand nombre reconnurent pour Pape Félix V, qu’on se demande s’il était resté quelques fidèles dans l’obédience de Martin IV.
Il est à remarquer que le roi de france protesta contre l’élection de Félix V, et que, dans l’assemblée tenue à Bourges, Charles VII défendit à ses sujets de reconnaître pour pape Monsieur de Savoie.
L’épisode de la papauté d’Amédée VIII a été traité avec une grande richesse de considérations historiques par M. A. Lecoy de la Marche, qui fut quelques temps archiviste de la Savoie, et qui est l’auteur d’une notice historique pleine d’intérêt sur Ripaille.

7 Janvier
1561 – Etablissement de la gabelle du sel.
L’Edit de Verceil contient ce préambule :  » en considération de l’armée et de la justice établies à nos frais, en déchargeant nos sujets de ces lourdes charges, ainsi que des aides, tailles et subsides, ils nous ont accordé la gabelle du sel que nous avons donnée en ferme ».
La gabelle du sel était donc comme une sorte d’impôt unique, puisque son établissement avait pour effet de supprimer tous les autres. En effet, Emmanuel-Philibert eut l’intention d’importer dans ses Etats les taxes sur les objets de consommation. Mais ce qui est logique et productif dans certaines contrées ne l’est pas forcément dans d’autres, et quelle que soit l’assiette de l’impôt, il arrive un moment où il faut la changer. Telle taxe est devenue odieuse, on en change la désignation, et le peuple se déclare satisfait. On se souvient de l’horreur qu’inspirait le mot « corvées »; on l’a remplacé par le mot prestations, et la caisse publique n’a pas eu à s’en plaindre.

8 Janvier
1764 – Naissance à Saint-Jean de Maurienne, de François-Emmanuel de Savoie.
M. Bloch, avocat général près de la Cour de Chambéry, a pris pour sujet de discours qu’il a prononcé à l’occasion de la rentrée des tribunaux, au mois de novembre 1879, l’éloge de notre compatriote, Mr Fodéré. Ce discours que la Savoie a publié in extenso le 7 décembre 1879, contient des révélations qu’ignoraient les compatriotes de l’apôtre de la médecine légale. Je ne veux retenir qu’une entre autres :
François-Emmanuel Fodéré est l’inventeur de la seringue hypodermique.

9 Janvier
1222 – Echange entre Thomas, comte de Savoie, et Aimon de Pontverre.
Celui-ci cède au comte tous ses droits sur le château de Saillon, en Valais, et ses dépendances, ainsi que tout ce qu’il possède sur le diocèse de Sion ; il reçoit en échange du comte toutes les propriétés de celui-ci dans les mandements de Pontverre, d’Ugine et du Chatelard.
Le château de Pontverre était construit sur chacune des rives du Fier, à une heure et demie, à l’ouest d’Annecy ; celui qui dominait la rive droite était près de l’emplacement occupé aujourd’hui par le château de Montrottier. Ugine, ancien château et paroisse du décanat d’Annecy, est situé au confluent de Montoux et de l’Arly, à deux heures au nord de Conflans. Le Chatelard, paroisse du même décanat, est situé dans les Bauges, rive droite du Chéran.

10 Janvier
1824 – Mort de Victor-Emmanuel I.
Victor-Emmanuel ne régna que six ans en Piémont. Sa justice, son amour pour le peuple, promettaient des améliorations considérables, qui furent paralysées dans leur germe pas l’orage politique de 1821. C’est alors que, ne pouvant plus régner par la douceur, il abdiqua en faveur de son frère Charles-Félix. L’acte d’abdication signé à Turin le 18 mars 1821, fut confirmé et ratifié le 19 avril de la même année. Ce bon prince vécut trois ans encore. Il mourut à Montcalier le 10 janvier et fut enseveli à Soperga.

11 Janvier
1286 – Traité de paix conclu à Lyon, entre Amédée, comte de Savoie, et Louis de Savoie, son frère, au sujet de la succession paternelle et maternelle et celles de leurs oncles Pierre et Philippe.
Le comte Amédée cède à son frère tous ses droits sur le château de Pierre-Châtel et sur un grand nombre des localités de Vaud, le Fribourg et du Valais, et lui assure un revenu annuel de 400 livres, à prendre sur les péages de Saint-Maurice et de Villeneuve, près Chillon.
D’autre part, Louis remet à Amédée, entre autres, ceux de Montsabon et de Seyssel.
Il est convenu en outre qu’il y aura paix entre les deux frères, réciprocité de secours et de défense envers et contre tous, et ils renoncent à toute vengeance contre ceux qui les ont, réciproquement secourus, à l’exception de Humbert, Seigneur de la Tour (Dauphin) et d’Amédée, comte de Genevois.
(Registre Genevois, n° 1231)

12 Janvier
1855 – Mort de Marie-Thérèse, veuve de Charles-Albert.
Le roi Victor Emmanuel II perd, en moins d’un mois, sa mère, sa femme et son frère. La reine Marie-Thérèse, veuve de Charles-Albert, meurt le 12 janvier 1855 ; la reine Marie-Adélaïde, l’ange de la Savoie, meurt le 21; le duc de Gènes, le 5 février.

13 Janvier
1800 – Sous occupation française, donc le 23 nivôse an VIII.
Comparution du prêtre Joseph Brunier devant l’Administration Centrale.
Présents : Emery, faisant fonction de président ; Raymond et Bellemin, administrateurs, Ducoudray, commissaire du gouvernement ; Palluel, secrétaire.
Le citoyen Emery procède à l’interrogation d’un prêtre arrêté le 20 nivose. Il répond qu’il s’appelle Joseph Brunier, âgé de 61 ans, né à Faverges, domicilié à Chevaline, ou il était curé. Il s’était réfugié en Piémont en 1793 ; il est rentré quelques temps avant le 18 fructidor, parce qu’il crut que la liberté des cultes était rétablie. Depuis lors, il a fait quelques fonctions du culte tantôt dans l’église de Chevaline, tantôt chez des particuliers. Il reconnait l’inscription de son nom sur la liste des émigrés !!!
Le prévenu étant sexagénaire, l’administration arrête qu’il sera détenu dans la maison de réclusion établie au chef-lieu du département.

14 Janvier
1790 – LL.PP. Autorisant le rétablissement du jeu de l’arquebuse en Tarentaise.
Les habitants de Moûtiers obtiennent de Charles-Emmanuel Ier, en 1928, l’autorisation d’organiser parmi eux une compagnie de tireurs de l’arquebuse. Cette Compagnie n’eut qu’une courte existence. Au siècle suivant ; les syndics s’adressèrent à Victor-Amédée pour obtenir le rétablissement d’une Compagnie jouissant des mêmes privilèges que celle de Chambéry. Le roi pour fournir aux bourgeois un amusement honnête, permit de rétablir le jeu de l’arquebuse en formant une Compagnie de tireurs dont l’uniforme serait différent de celui de l’armée, et à condition que le tir n’aurait lieu qu’après les offices divins, dans un lieu écarté et avec l’intervention du juge mage ou de son lieutenant.
La Compagnie fut sur pied au mois de mai suivant, au nombre de trente.
L’uniforme adopté fut : habit écarlate, doublure et revers vert clair, parements et collet en velours noir, veste et culotte citron, garnitures et boutons jaune doré, chapeau sans bords.

15 Janvier
1384 – Le Dauphin Humbert II supprime le rachat des peines.
Ce n’est pas sans une douloureuse surprise que , dans les documents originaux, on trouve la preuve des bénéfices considérables réalisés par les officiers du prince, au moyen des bans et amendes, au préjudice même de la réparation pécuniaire due à l’offensé ou à la victime.
Les compositions aux transactions à prix d’argent sur crimes ou délits entre la justice et les coupables sont d’origine germanique. Il n’en reste, dans notre législation moderne, une trace en matière de délits forestiers et de contributions indirectes.

16 Janvier
1764.6 – Naissance du Lieutenant-général Pacthod, à Saint-Julien.
Chef du premier bataillon du Mont-Blanc en 1793, mais servit exclusivement l’empire !!!!!!!

17 Janvier
867 – l’Empereur Lothaire cède la ville d’Annecy à sa femme Thietberge.
Le premier titre ou l’on trouve mentionnés l’existence de cette ville et le nom d’Annecy, est une charte par laquelle ce souverain cédait à sa femme Tlietberge Annecy et quelques autres domaines situés dans les pays de Lyon, de Grenoble, de Genève, de Lausanne, etc.

18 Janvier
1817 – M. Greyfié, intendant du Faucigny, transmet à l’intendant général du duché une requête adressée au roi par M. Jumel, à l’effet d’obtenir la bienveillance du souverain pour l’industrie que le pétitionnaire exerçait à Cluses.
M. Barbier, dans le remarquable travail qu’il a consacré à l’étude de l’industrie en Savoie, donne une place bien méritée à un ingénieux industriel dont le nom doit être arraché à l’oubli qui le menace.
M. Jumel avait été longtemps attaché à la manufacture d’Annecy et Pont, ou il s’était fait remarquer par un esprit inventif et des connaissances assez étendues en mécanique.
On lui doit : La machine à écavasser, Gardes et métiers à filer, la mécanique pour lanier pour tondre, pour lustrer, pour tisser les étoffes, pour tisser les étoffes de coton et laine, le tour pour balanciers, laminoirs, moutons, outils à fendre, machines à vapeur, souffleries à cylindres, ouvrages en fonte etc etc et introduisit la culture du coton en Egypte. Coton connu sur les places commerciales sous le nom de coton Jumel.

19 Janvier
1798 – Sous occupation française : (30 nivôse an VII) – Lettre de Ducoudray au commissaire du canton d’Aix, ordonnant la destruction d’une croix de pierre qui existait encore à Mouxy.
Ils n’y allaient pas de main morte, les fonctionnaires chargés de la surveillance des suspects, hommes et choses, brûlaient les bois et brisaient les fers et les pierres afin qu’il n’en reste pas le moindre vestige.
L’armée profitait des circonstances pour enlever tous les signes de culte qui restaient encore exposés, en détruisant si bien les pièces qu’on ne puisse jamais les rétablir.
Rien n’a changé depuis.

20 Janvier
1656 – Lettres patentes concernant la fondation de l’hospice de la Charité de Chambéry.
L’hospice de la Charité de Chambéry doit ses commencements à la piété de S. A. R. Madame Christine, mère et tutrice de Charles-Emmanuel II ; car, pendant la régence qu’elle exerçait, cette princesse en procura l’établissement en 1650, en faisant délivrer une somme de 3000 ducatons pour l’acquisition de l’emplacement ou ont été plus tard construits les bâtiments actuels de l’hospice.
S.A.R. Charles-Emmanuel II concéda ensuite à cet établissement des LL. PP. Sous date du 20 janvier 1656, pour le fonder sous le titre de N -D. De la Charité, en y joignant et incorporant un premier établissement qui existait sous le titre de Maison d’ Abondance, soit de la Providence, et qui n’ était, à ce qu’il paraît, qu’une congrégation de quelques jeunes gens de l’un et de l’autre sexe, nourris et élevés dans l’hôpital de Saint-François, qu’on réunissait pour les instruire et les occuper à quelques travaux utiles.

21 Janvier
1561 – Serment du Val de Pellice, qui est le serment du Grütli des Vaudois du Piémont.
L’Espagne, l’Autiche, la France elle-même coalisée par Rome contre les vallées Vaudoisies du Piémont, qu’on appelait un nid de sectaires incorrigibles, exigent d’Emmanuel-Philibert l’ordre aux Vaudois de rentrer dans l’Eglise romaine sans dispute ni examen. Le prince, saisi de pitié, pardonne, tolère, puis excité de nouveau, menacé, tente essais sur essais. Le jésuite Possevino, chargé de convaincre ces Hérétiques, se piqua de les désespérer ; les conférences d’Angrogne aboutirent à une rupture formelle. En octobre 1560, Philippe de Savoie refuse de massacrer ce peuple d’enthousiastes ; le comte Costa incendie les villages et provoque, par son acharnement, le serment du Val de Pellice, qui rappelle celui de Grütli.

22 Janvier
1724 – Fondation de la Maison des Orphelines de Chambéry.
La Maison des Orphelines ne dépend pas de la Commission des Hospices. Elle a été fondée par la libéralité de dame Françoise Bailly, veuve du marquis de Faverges, qui par son testament du 22 janvier 1724, a fait un legs considérable pour cette fondation.
Par arrêt du Sénat de Savoie du 24 octobre 1823, l’administration des Orphelines a été séparée de celle des Hospices et confiée à la congrégation des Dames de Charité. Il est dit qu’elle doit être exercée par une présidente et quatre directrices. Le nombre des places gratuites a été réduit à dix-huit, outre celle qui a été fondée par le comte de Boigne.
L’existence particulière de la Maison des Orphelines, séparée de l’Administration des Hospices, a été maintenue depuis l’annexion par une décision de la section de l’intérieur au Conseil d’Etat, rendue le 18 décembre 1862.

23 Janvier
1859 – mariage de la princesse Clotilde, fille de Victor-Emmanuel II avec le prince Jérôme Bonaparte.
Cette alliance précéda d’un an le rattachement de la Savoie à l’Empire. La coïncidence qui existe entre ces deux évènements fit dire en 1860, à un poète, beau-frère de Lamartine : M. de Montherlot.
« Le chef d’une illustre famille,
Brocanteur d’un genre nouveau,
L’an dernier a vendu sa fille,
Il vend aujourd’hui son berceau. »

24 Janvier
1236 – Aimon de Savoie restitue des droits prélevés indûment sur quelques localités du territoire Chablaisien.
Aimon de Savoie, frère du comte Amédée et seigneur d’Agaune (Saint-Maurice), notifie qu’il avait fait percevoir et recueillir certains droits régaliens sur le territoire de Saint-Paul, mais que, vu la plainte portée par Aimon de Blonay, seigneur de cette terre, pour le préjudice qu’il en éprouvait, une enquête a été ordonnée à cet égard. Les prud’hommes (viri prudente) de Féternes ont unanimement déclaré que jamais ces droits n’avaient été levés dans le territoire de cette baronnie. En conséquence, Aimon restitua aux habitants de Saint-Paul ce qu’ils avaient payé indûment.

25 Janvier
1325 – Vaines concessions consenties par Aimon II, de Miolans, évêque de Maurienne en faveur des Arvains révoltés.

26 Janvier
1552 – Les religieuses Clarisse de Genève, réfugiées à Annecy, obtiennent, par l’entremise de M. Millet Louis, avocat à la cour, une tour, un jardin et une pension annuelle de 60 florins à ajouter aux donations faites précédemment.

27 Janvier
1794 – Arrêté d’Albitte, représentant du peuple (français); ordonnant la démolition de tous les châteaux-forts et forteresses existant dans les départements de l’Ain et du Mont-Blanc.

28 Janvier
1521 – Tournoi donné à Genève par Laurent de Gorrevod, lorsqu’il fut créé comte de Pont-de-Vaud par le duc de Savoie, Charles III.
Les tournois ou les gentilshommes savoisiens et piémontais se distinguèrent le plus, furent ceux de Constantinople en 1220 ; de Chambéry en 1343 ou le concours des étrangers fut si extraordinaire que l’on crut devoir le transmettre à la postérité, en faisant peindre les armes et les devises des tenants dans le couvent de Saint-François.
L’histoire a également conservé la mémoire de ceux de Carignan et de Genève, célébrés par Philibert le beau, ainsi que les fêtes chevaleresques données dans cette ville par Laurent de Gorrevod.

29 Janvier
1860 – Manifestation anti-française au théâtre de Chambéry.
C’était un dimanche, par une neige épaisse ; quatre ou cinq cent personnes conduites par ceux qui croyaient avoir le secret de Turin, se rendent au château sans réussir à provoquer le moindre cri. Le soir au théâtre, réunis dans un étroit espace, ils réussissent le succès de bruit et de clameurs.
La presse anglaise, belge, genevoise, en prit texte pour nier l’unanimité d’opinion de la Savoie et pour déclarer qu’à tout prix, il fallait empêcher l’annexion de la Savoie et des Alpes à l’Empire.

30 Janvier
1807 – Brevet d’invention pris par Derivaz pour une nouvelle force motrice au moyen du gaz inflammable.
Au nombre des industriels, figure par trois fois sieur Derivaz de Saint-Gingolph, qui à l’époque où la vapeur n’avait pas encore fait son apparition comme force motrice, découvrait une autre force tirée du gaz inflammable.

31 Janvier
1679 – Donation par noble Charles Salteur, d’un jardin de la contenance de deux journaux situé sur le bord de la Leysse, destiné à la construction de l’Hôtel-Dieu de Chambéry.
Les princes de la maison de Savoie ne sont jamais demeurés étrangers aux fondations pieuses qui s’accomplissaient dans leurs Etats.

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Février :

1er Février
1558 – Arrêt du parlement de Chambéry condamnant au supplice de la roue Etienne Goyer, sieur de Copponay, Jean de Luisandre et Robert de Treige, pour crime de lèse-majesté commis contre le roi de France.
Emmanuel-Philibert qui non-seulement savait vaincre, mais profitait habilement de ses victoires, répandait dans toutes ses provinces occupées par Henri II, un mandement destiné à faire ressortir les avantages de leur séparations d’avec la France. « Chassez vos oppresseurs, disait-il aux savoisiens; Dieu vous en donne le moyen, je vole à votre secours, aidez mon entreprise ».
ET OUI EN 1558 L’OCCUPATION FRANCAISE ETAIT DEJA UN GROS PROBLEME POUR LA SAVOIE.
La france s’émeut d’un tel langage et le parlement qui avait pris à Chambéry la place de notre Sénat ne tarda à réagir en ordonnant à tous les Savoisiens de ne pas y obéir sous peine d’être pendus et étranglés.
Le roi Henri II fit une déclaration solennelle dans laquelle il stigmatisait la conduite du Duc de Savoie et faisait craindre des châtiments terribles à ceux de ses sujets qui se montreraient partisans du prince.
Chaque jour le parlement français rendait des arrêts de morts et le 1er Février les sieurs cités au début furent condamnés à être roué pour crime de lèse-majesté et pratiques avec l’ennemi!!!
Rien n’a changé !!!!

2 Février
1728 – Le premier président du Sénat intervient dans le différend qui existait entre les demoiselles de Charrière et le conseil de ville de Montmélian.
En 1719 les demoiselles de Charrière placent un banc dans l’église paroissiale de Montmélian, en avant de celui des syndics; on le déplace; elles mettent des chaises en les appuyant sur le banc de la ville; on les écarte; elles s’obstinent, vu leur qualité de noble. Le conseil de ville délibère de soutenir ses droits en consacrant plusieurs séances à ce débat, puéril en apparence, mais qui, à cette époque, engageait l’amour-propre de toute une population.
Et le 3 février 1728, le comte de Saint-Georges, premier président du Sénat et commandant en Savoie déclare : « De cette obstination des bourgeois de Montmélian à gêner les fidèles » et le 4 février, une délibération du conseil rappelle les faits et autorise les demoiselles de Charrière de laisser mettre leur banc.

3 Février
1648 – Exécution à Turin de sieur Giola.
Sieur Giola fut condamné pour conspiration tramée contre la duchesse Christine de France et son fils.
Arrêté avec le moine de Saint-Etienne qui fut enfermé à la citadelle de Ceva, ou il s’affligea d’horribles blessures en se tailladant les bras avec des débris de verre et en se brisant la tête contre les parois de son cachot.
Quant à Gioa, il fut pendu à Turin.

4 Février
1747 – Naissance à Bonneville de Joseph-François Décret.
Montesquiou, en entrant en Savoie, trouva cette contrée française, sinon de fait, du moins de langue et de mœurs. Il n’y manquait que la sanction du peuple, Décidément l’histoire se répète en permanence!!
Ce fameux Décret devint président de l’Assemblée nationale des Allobroges. Qui déclara et prononça la déchéance de la Maison de Savoie et décréta que les biens du clergé devenaient la propriété de la Nation.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que le pays d’à côté nous spolie et nous embête (en étant poli).

5 Février
1691 – Lutte entre le Sénat et la chambre des comptes, au sujet de la préséance.
Encore sous occupation, la France trancha la difficulté en accordant les mêmes avantages à la chambre qu’au Sénat.

6 Février
1544 – Suppressions des taxes appelées épices et leur remplacement par un droit uniforme.
Après l’occupation française qui avait établi cette taxe, le Sénat qui remplaçait le parlement de Chambéry, comme toute les fois que la Savoie était sous les ordres de la France, décidait de supprimer l’impôt sur les épices mis en place par Charles VIII.
Ce droit uniforme servira à entretenir l’union et la fraternité, sans lesquelles toute choses, hautes et grandes, dépérissent.

7 Février
1634 – Fondation de la confrérie des Mouliniers d’Annecy.
C’est par la science des Turgot et des J -B. Say pour soustraire les gouvernements à l’erreur dans laquelle, avec les meilleurs intentions, ils étaient plongés relativement à l’art de faire le bonheur de leurs administrés. L’agriculture était l’objet de toutes les attentions souveraines, l’industrie considérée comme une branche du commerce.
La création des confréries devait avoir pour résultats de rapprocher les divers corps de métier en assurant et augmentant leurs bénéfices.
La ville d’Annecy est depuis longtemps l’une des plus industrieuses du duché; les mouliniers en soie étaient déjà nombreux en 1634 pour constituer une confrérie.

8 Février
1819 – Lettres patentes portant exemption du principal des contributions, et allocation d’une pension annuelle de 250 livres en faveur du père de famille qui a douze enfants vivants.
Quand le roi de Savoie prit cette mesure, était-il préoccupé de pourvoir au remplacement de la population qui avait péri sur les champs de bataille sous le règne de Napoléon ??

9 Février
1292 – L’official de Vienne demande l’exécution des promesses faites par le comte Amédée de Genevois.
L’Official de Vienne, s’adressant à celui de Die expose que lors des fiançailles entre Marguerite de Genève et Adhémar de Poitiers, le comte de Genevois avait promis de payer 8000 livres de dot, qu’Aimar Béranger s’était porté garant pour 500 livres viennoises en promettant en cas de non-paiement de se tenir otage durant trois mois à Saint-Valère.
Le comte Amédée de Genève n’ayant honoré ses engagements l’official de Vienne en demanda le règlement sous peine d’excommunication, dans un délai de huit jours.

10 Février
1799 – Sous occupation française, établissement de la société d’agriculture de Chambéry, installée que le 16 ventôse suivant.

11 Février
1560 – Edit d’ Emmanuel-Philibert contenant les institutions du Sénat de Savoie.
La suppression de l’esprit féodal était un des éléments du vaste plan de réforme imaginé par Emmanuel-Philibert.
Sur proposition du Chancelier l’Hôpital, il organise la justice en la confiant au Sénat de Savoie.
En faisant appel au sentiment savoisien il réclame le concours de tous les hommes de ses Etats; il dégage ainsi le peuple de la servitude et lui confie la défense de leur pays.

12 Février
1674 – Lettre du cardinal Le Camus concernant les jésuites.
M. de Saint-Genis donne une note, un extrait que nous reproduisons.
Les jésuites veulent être les maitres du monde de la confession; et quand on les arrête sur ce point, ils sont souples comme des gants.
Je trouve tant d’oppositions de leur part contre tout ce que j’entreprends qu’il faut laisser passer ce feu avant de rien faire de considérable. Leur opposition va jusqu’à empêcher leurs dévotes d’être de l’assemblée de la charité des pauvres que j’ai établie.

13 Février
1761 – naissance du Général Dupas.
Très bon militaire mais au service de Napoléon (dommage).

14 Février
1581 – Charles-Emmanuel ajoute aux privilèges du roi l’Oiseau de Thonon un don de trente Livres.
Charles-Emmanuel 1er avait accordé au roi de l’Oiseau de Thonon, durant l’année de sa royauté, l’exemption de tous dons, subsides, fortifications, tributs, charges, leydes et autres impositions tant royales que municipales.
Ces privilèges avaient été confirmés par les bernois à l’époque de leur occupation et par les princes de Savoie dès leur entrée dans leur domaine.

15 Février
1536 – Entré en Savoie de l’armée française sous François 1er.
L’armée française étant entrée en Savoie, la Bresse, la Savoie, et la Maurienne ne firent pas trop de résistance, et Turin fut pris l’année suivante. Les habitants de Tarentaise et de Val d’Aoste, n’écoutant que leur courage et leur fidélité reprirent Chambéry en 1537.

16 Février
1768 – L’évêque de Maurienne est créé prince d’Aiguebelle et d’Aiton par Charles-Emmanuel III.
Les Archevêques de Tarentaise, comtes de la province de ce nom depuis l’an 999 et prince de l’empire d’Allemagne dès 1186, jouissaient ainsi que les évêques de Maurienne, de l’autorité souveraine dans leurs diocèses.
Ces prélats ayant créé leurs droits à ce souverain, il crée le premier prince de Conflans et le second prince d’Aiguebelle et d’Aiton par LL.PP du 10 février 1768.

17 Février
1800 – Les cantons de Chamonix, de Saint-Gervais, de Megève, de Flumet et de Sallanches sont détachés du département du Mont-Blanc pour être réunis à celui du Léman.
Genève avait été réuni à la France le 26 avril 1798. Cet acte donna naissance à un département le Léman : Genève en devint le chef-lieu.
Plus tard ce département crut devoir s’agrandir au dépend de celui du Mont-Blanc qui perdit la sommité alpestre à laquelle il devait son nom.
Mystères de l’administration française.

18 Février
1712 – Mort du duc de Bourgogne, époux de Marie-Adélaïde de Savoie.
Né à Versailles en 1682, il mourut à Marly le 18 février 1712, à l’age de trente ans. Sa femme, la duchesse Marie-Adélaïde de Savoie, l’avait précédé de six jours dans la tombe.

19 Février
1725 – Le gouverneur Delle Lanze est condamné à mort pour avoir facilité l’entrée de ballots suspects, en temps de peste.
Les calamités publiques aveuglent non seulement les peuples, mais encore les souverains. Le roi fut impitoyable pendant la peste de 1720 et années suivantes. Il punit avec la plus grande rigueur toutes infractions aux mesures prises pour conjurer le fléau. L’avocat général Daville fut révoqué, l’intendant Riccardi interné près de Nice, et le gouverneur Delle Lanze condamné à mort. Le crime de ce dernier était d’avoir autorisé, moyennant finance l’entrée en Savoie de ballots suspects.

20 Février
1775 – Mort de Charles-Emmanuel III.
Ce prince mourut à Turin à l’âge de 72 ans, regretté non seulement de ses sujets, mais des étrangers eux-mêmes. Chaque souverain d’Europe lui avait voué un culte d’estime et de vénération. Outre un grand nombre de beaux monuments dont il décora sa capitale, Charles-Emmanuel III laissa une œuvre de sagesse qui recommande sa mémoire à tous les siècles : c’est un code de lois publié sous le titre de Royales Constitutions.

21 Février:
1794 – Condamnation du prêtre Vernaz, vicaire à Fessy en Chablais.
Cela se passe encore sous occupation française.
Vernaz François, né à Chavenoz en Chablais le 27 mars 1759, était vicaire de la paroisse de Fessy. Il ne prêta aucun serment, ne sortit point du diocèse et continua d’exercer son saint ministère en différentes paroisses. Un jour qu’il était appelé à administrer un malade dans un hameau près d’Evian, on lui dit qu’il ne pouvait y aller sans danger.  » Quoi qu’il puisse arriver, répondit-il, je ne priverai pas des sacrements un mourant qui le réclame « . Il fut arrêté dans la paroisse de Saint-Paul le 20 février 1794, traduit à Thonon le 21, condamné à mort le même jour comme prêtre réfractaire et fusillé le 22, à l’âge de 34 ans.

22 Février
1796 – Encore sous cette triste occupation française de 1792 à 1815 : Rétractation de l’évêque constitutionnel Panissait, et 1800 – Sa mort.
L’acte de rétractation auquel il fut amené par le talent persuasif de son confesseur, l’abbé Perrin, et qu’il signa après l’avoir relu, avait été rédigé par le comte Joseph de Maistre. Après le Concordat, M. Panissait fut nommé recteur de Tresserve, paroisse de 600 âmes, près d’Aix-les-Bains. Il continua sans bruit et comme oublié par tout le monde, à desservir cette petite paroisse, ou il mourut à l’âge de 79 ans, le jour anniversaire de sa rétractation.

23 Février
1814 – Combat d’Alby.
L’historique de la cité d’Alby diffère très peu de celui de la plupart des autres villes de la province. On prétend qu’elle doit son origine aux premiers rois qui y bâtirent deux châteaux pour défendre le défilé et le passage du Chéran. Plus tard, les comtes de Genevois l’agrandirent, la fortifièrent et lui octroyèrent des franchises et des privilèges. Erigée en marquisat en 1681, elle fut inféodée à la famille Maillard de Tournon. Le 23 février 1814, les français livrèrent un combat aux Autrichiens, qui s’y étaient fortifiés.
Les français allaient bientôt se retirer de la Savoie !!

24 Février
1793 – Sous occupation française.
La convention déclare la patrie en danger.
Le même jour, 24 février 1848, la France proclamait la république, mais sans la Savoie qui faisait partie de la France en 1793 et non en 1848.
La coalition de l’Europe contre la France, donnait aux ennemis de la révolution l’espoir d’un prompt succès. La Vendée se révolte; Dumouriez trahit; la convention déclare la patrie en danger (24 février) et confie la dictature au comité de salut public. Le cabinet de Turin était convaincu, avec les Cours de Vienne et de Londres que la nation, divisée par des passions politiques, accepterait la suprématie de l’étranger, plus volontiers que la tyrannie des républicains; il fut vite détrompé; les fédéralistes souhaitaient la ruine de la convention, mais ils ne l’eussent jamais achetée au prix de l’asservissement du pays.

25 Février
1156 – Accord de Saint-Sigismond.
L’Eglise de Genève avait été affligée de diverses manières par le comte Amédée (de Genevois) durant l’épiscopat d’Ardutius. Les prélats voisins, soit les archevêques de Vienne, de Lyon et de Tarentaise, et les évêques de Grenoble et de Belley, s’efforcèrent de rétablir la paix dans ce diocèse. A cet effet, l’archevêque de Vienne réunit ses collègues et ses suffragants, convoquant également le comte Amédée à Saint-Sigismond près de Grésy. De cette assemblée sortit un accord qui a servi de modus vivendi entre l’évêque et le comte de Genève.
Cette localité de Saint Sigismond devenue Saint-Simon, aujourd’hui hameau faisant partie de la commune d’Aix-les-Bains. On y voit encore les ruines d’une église qui possédait une grande importance au XIIe siècle.

26 Février
1683 – Donation de 900 livres pour être employées à la construction de l’Hôtel-Dieu de Chambéry, par Mgr le Camus.
Il est à remarquer que parmi les bienfaiteurs des établissements de bienfaisance si nombreux à Chambéry, on ne rencontre que bien rarement des membres du clergé. La faute n’en peut être attribuée qu’à ceci : c’est que les membres du clergé sont rares qui possèdent de quoi s’assurer une messe annuelle par leur testament. On ne peut pas avoir et avoir été. Or le prêtre distribue trop d’aumônes tous les jours pour pouvoir épargner une somme qui lui permette de prendre rang parmi les bienfaiteurs de l’humanité à titre posthume.

27 Février
1554 – arrêt du Sénat relatif aux délits reprochés aux religieuses de Bonlieu.
Par cet arrêt, l’abbé général de Citeaux ou ses vicaires sont exhortés à réformer diligemment le monastère de Bonlieu, suivant les constitutions de leur ordre, et à procéder à la punition des délits reprochés aux sœurs Antoinette de Dortens et Jeanne de Crescherel.
Ce fait établit que le Sénat intervenait au nom de l’ordre public pour provoquer la réforme des monastères quand les visiteurs chargés de ce soin n’accomplissaient pas leurs fonctions.

28 Février
1743 – Incendie du château de Chambéry.
Charles-Emmanuel avait repassé les monts avec son armée et l’infant Don Philippe avait fait son entrée dans la capitale du duc de Savoie. Le clergé, la noblesse, toutes les confréries de métiers avaient assisté au Te Deum ; l’évêque de Grenoble, entouré de chanoines de la Sainte-Chapelle avait officié et prononcé un discours sur les douceurs de la paix (un comble puisque la Savoie était sous occupation espagnole). Pendant ce temps, les taxes et les impôts augmentaient et jouaient une contrepartie dont les Savoisiens se montraient peu satisfaits. Les Etats de Savoie avaient le 25 février prêté serment de fidélité au roi d’Espagne dans l’église des Cordeliers ; la magistrature et le clergé étaient invités à remplir le même devoir, et cette cérémonie devait s’accomplir le 1er mars dans la grande salle du château. Pendant la nuit du 28 février, les charpentiers du pays chargés des apprêts de la fête mettent le feu à l’édifice.
L’incendie du château n’a pas été le fruit du hasard, mais certainement dû à la vengeance exercée par des patriotes contre l’odieux occupant.

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Mars :

1er Mars
1816 – LL.PP. accordant aux juifs ; 1° L’exemption de porter la marque prescrite par les Royales Constitutions ; 2° le droit d’exercer les arts et métiers, et 3° L’autorisation de sortie de leurs quartiers.
Les juifs étaient assujettis, par les Royales Constitutions, à porter certaines marques qui désignaient leur condition, et à habiter certains quartiers dont ils ne devaient plus sortir quand l’heure fixée avait sonné. Une des premières mesures prises par le roi de Savoie à sa rentrée dans ses états, après la période d’occupation française de 1792 à Fin 1815, fut d’abolir ce hideux vestige et d’émanciper, aussi largement que les temps pouvaient le permettre, une classe de la société qui mérite le plus vif intérêt, cela ne fût-il qu’à cause du courage avec lequel elle brave les persécutions des minorités, car il en fut ainsi pour toutes les religions.

2 Mars
1383 – Mort d’Amédée VI, le Comte-Vert, de la peste.
Il fut victime de son dévouement et succomba le 2 mars 1383, laissant sans le deuil, les larmes et la consternation, son armée et son peuple. Il avait cinquante ans et en avait régné quarante. Son corps fut transporté à Hautecombe avec une pompe qui effaça tout ce qu’on n’avait jamais vu de plus solennel en ce genre.
Enumérons les principales institutions de ce beau règne.
Un code de lois sages, rédigé en cinquante-cinq chapitres.
L’avocat des pauvres, magistrature qui fait encore aujourd’hui l’admiration des étrangers.
Le droit de primogéniture et de représentation à l’ infini dans l’ordre de succession au trône.
La compagnie du Cygne noir.
L’ordre du Collier, ou l’on voit figurer pour la première fois, la célèbre légende F.E.R.T.
La chartreuse de Pierre-Châtel, premier siège du chapitre de l’ordre, composé de quinze moines.
Tels sont les nombreux monuments qui, dans la Savoie seule, attestent la rare sagesse d’Amédée VI.

3 Mars
1381 – Le comte de Savoie achète le territoire du Verney et le cède à la ville de Chambéry.
Le comte Vert se plaisait à embellir la ville de Chambéry. Il avait fait placer dès 1376 une horloge publique au clocher de l’église Saint-Léger ; il acheta, aussitôt que ses finances le permirent, un terrain d’environ deux hectares et demi, ou la Leysse avait son lit, et il céda à la ville le bénéfice de son acquisition, à la condition qu’elle en fit un promenoir, qu’elle en payerait les servis annuels au commandeur du temple, et servirait en même temps une rente de 15 sols gros aux hoirs Héritier, les précédents propriétaires. La ville s’empressa de se conformer aux désirs du prince, et le Verney fut disposé comme il était encore en 1860. Toutes personnes de mauvaise vie était bannie de cette promenade.

4 Mars
1779 – Réception de Ducis à l’Académie.
Ducis s’abandonna tout entier à sa passion pour la poésie et le théâtre. Shakespeare fut son modèle et Ducis eut le mérite de faire connaître à la Savoie le génie du poète anglais dont il appropria les œuvres au caractère de nos scènes. Il produisit de son propre fond une pièce : La Famille Arabe, qui eut un succès égal à celui d’Othello.
Poète énergique il atteint les hautes régions de l’art et remplaça Voltaire dans cette académie. Ducis vécut pauvre et indépendant et il refusa les brillants avantages que lui offrait cette académie en tant que vrai et pur Savoisien.

5 Mars
1676 – Arrêt portant vérification des statuts de l’association des chirurgiens de Chambéry.
Les chirurgiens de Chambéry n’ont pas attendu la Constitution du Corps Médical de Chambéry pour former une association. Aujourd’hui ils se coalisent dans l’adoption d’un tarif uniforme,
Les chirurgiens, pieusement associés, disent les statuts de leur confrérie, sous le vocable des saints Côme et Damien, s’étaient imposé des conditions de savoir et de pratique fort sages ; nul ne pouvait lever boutique à Chambéry s’il n’avait passé trois fois l’examen devant les maîtres, en présence d’un sénateur, et s’il n’avait fait une opération chirurgicale sur un corps humain. Les nouveaux maîtres étaient obligés de servir six mois l’hospice de la Charité pro deo.

6 Mars
1234 – Inféodation de Laysse par le comte Vert à la famille Dieulefit.
En 1707, on eut l’idée d’aliéner le droit d’utiliser l’eau de la Laysse au-dessus de Chambéry, mais il fut prouvé que cette eau était inféodée depuis plusieurs siècles à la famille Dieulefit.
On aime à reporter qu’à ces époques nos Ducs n’ont jamais aliéné le cœur de leur sujet, dans quelque situation qu’il les ait mis ou qu’il ait été mis lui-même, sauf en 1860 ou un de cette famille n’hésita pas à céder.

7 Mars
1714 – Lettre du roi ordonnant au Sénat de surseoir dans une affaire civile, lettre à laquelle le Sénat refusa de se conformer.
On peut dire du Sénat de Savoie qu’il rendait des arrêts mais non des services. Le marquis d’Aix était en procès avec son frère, le comte de Chatillon, le marquis de Samoëns et la présidente de Lescheraine ; la cause était plaidée, il y avait apparence que l’arrêt lui serait contraire. Le 7 mars 1714, des lettres de surséances ordonnant au Sénat de ne pas juger, à cause du zèle dudit marquis, de la distinction de son service et de ce qu’il ne peut quitter son régiment ni avoir du congé, et ce jusqu’à nouvel avis.
Le Sénat remontre au roi que le règlement lui défend de prendre de telles lettres en considération, sauf l’agrément de la partie adverse.

8 Mars
1830 – Mort, à Chapareillan du colonel Pillet.
Pillet Louis-Marie est né le 18 avril 1775 à Chambéry, fut nommé major du 10e d’infanterie légère, fit les campagnes de Russie et de Pologne. Nommé colonel du 1er régiment d’infanterie légère, il se distingua en Espagne.
Retraité en 1814, il se retira à Chapareillan, où il mourut le 8 mars 1830.
Bien qu’au service des armées françaises durant la période d’occupation de 1792 à 1815, Pillet fit honneur à la Savoie par sa bravoure et son sens inné d’organisation et de stratégie.

9 Mars
1715 – Le Sénat de Savoie réclame auprès du roi l’arriéré dus aux sénateurs.
La disette avait été extrêmement rigoureuse en 1715 et en 1714, les sénateurs devaient s’en ressentir eux-mêmes. Les disettes étaient fréquentes au XVIIIe siècle, et les théories économiques du temps n’étaient pas de nature à en atténuer les effets désastreux, d’autant que la Savoie venait de subir une occupation française de plus de 10 ans (1703 à 1713).
Il est à remarquer que jamais la Savoie ne souffrait de disettes exceptionnelles lorsqu’elle s’administrait elle-même, car la Savoie faisait en sorte d’appliquer les libertés commerciales qui étaient déjà la meilleure façon de les conjurer.

10 Mars
1562 – Arrêt du Sénat de Savoie condamnant les seigneurs de Varax et de Gye à avoir la tête tranchée pour violences et assassinat.
Vers la fin de 1561, les seigneurs de Varax et Gye s’étaient rendus coupables de violences à main armée envers le syndic de Montluel et l’avaient assassiné. Tout se réunissait contre eux : la qualité du défunt, les détails odieux du crime et des aveux presque formels. Une seule circonstance devait plaider en leur faveur : c’est le dévouement qu’ils avaient toujours montré pour la maison de Savoie. Le Sénat ne paraissait point disposé à en tenir compte, et il préparait un arrêt définitif, lorsqu’Emmanuel-Philibert intervint directement au procès, en déclarant qu’il voulait se réserver le jugement de cette affaire. La réponse pleine de fermeté du Sénat de Savoie dut faire une impression profonde sur l’esprit du souverain. La volonté de S.A., à répondu le premier président, bien clairement manifestée par ses édits et mandements, est que à chacun soit rendue bonne et brève justice ; qu’ainsi il sera fait à l’égard des sieurs de Varax et de Gye, nonobstant tous ordres contraires, lesquels ordres paraissent obtenus par subreption, vu l’état du procès qui touche à sa fin. Le sénat condamna les prévenus à avoir la tête tranchée.
Le roi Emmanuel-Philibert se tint pour battu et se referma dans son droit de grâce. Il commua la peine infligée aux coupables en une détention perpétuelle, car lui savait ce que le Syndic de Montluel avait fait pendant l’occupation française de 1556 à 1559.

11 Mars
1138 – Reconnaissance par le seigneur d’Alinge en faveur de l’abbaye d’Agaune.
A la suite de discussions prolongées pendant un grand nombre d’années entre l’abbaye d’Agaune et les seigneurs d’Alinge, au sujet de la propriété de deux terres appelées Ottonellus et Silvannus, Guy d’Alinge reconnait qu’elles appartiennent à ce monastère. L’acte relate la mort violente ou les maladies cruelles qui ont frappé la plupart des seigneurs d’Alinge et qu’il attribue à leurs torts envers le monastère au sujet des terres usurpées.

12 Mars
1598 – Victoire de Guines remportée par Charles-Emmanuel sur le célèbre Créqui.
Au-dessus de Sainte-Marie, nous allons visiter les ruines de ce vieux château à la façade majestueuse ou naquit et vécut la puissante maison de Guines. C’est à l’entrée de la vallée du Glandon que, le 12 mars 1598, le duc de Savoie Charles-Emmanuel remporta sur le célèbre Créqui, commandant des troupes françaises, la décisive victoire de Guines, qui, terminant la guerre des Alpes, força Henri IV à signer le traité de Vervins.
Le costume dans la vallée du Glandon est fort original. Il se compose d’une jupe courte d’étoffe noire ou bleue, sur laquelle est fixée vers le bas une bande circulaire bleue ou verte. Au-dessus vient une haute ceinture corset d’étoffe rouge, avec de petites chaînettes de cuir et des dessins parfois très bizarres. Une chemisette recouverte d’un mouchoir ou fichu de couleur voyante, une grandes crois d’argent sur la poitrine, des pendants d’oreilles et de grosses bagues du même métal, avec une coiffe à larges ailes, que remplace parfois un grand chapeau de paille, complètent un costume qui fait un effet très singulier, au milieu de la verdure des prés, au moment de la fenaison.

13 Mars
1585 – Concession aux jésuites de Chambéry du prieuré de Saint-Philippe, dans la vallée de Miolans.
Le collège de Chambéry s’ouvrit en 1565 ; le père du Coudrey, savoisien, en fut le premier recteur. Les jésuites avaient établi leurs classes dans une partie du couvent des Cordeliers ; ils y restèrent jusqu’ en 1571, ou un local plus convenable leur fut assigné dans la maison Pobel.
La communauté, composée de quatorze ou quinze religieux, n’avait alors pour vivre que 800 livres par an. En 1572, elle obtint le prieuré de Megève, celui de Saint-Philippe en 1585 et celui du Bourget en 1587.
L’enseignement à Chambéry a été, à dater de 1565, confié aux jésuites, dont le président Favre disait plus tard ; Notre âge n’a rien produit et ne produira rien de plus érudit, de plus religieux, de plus utile à la Savoie chrétienne que cette compagnie.

14 Mars
1783 – Bérard de Romans obtient le privilège d’une fabrique de bas à Chambéry.
Tout ce qui rattache à la personnalité du général de Boigne mérite d’être consigné. On sait que le nom du grand bienfaiteur de Chambéry est Le Borgne, et que sa famille exerçait un commerce de pelisserie. Cette famille était depuis longtemps en possession d’une grande activité industrielle, et le privilège concédé à Bérard passa aux mains dès Le Borgne deux ans après sa concession, avec les mêmes charges et les mêmes avantages.
Le privilège accordé à Bérard pour sa fabrique de bas et bonnets de laine avait cette condition qu’il y ferait travailler les gens de la ville et que le nombre des métiers serait porté, en dix ans, de 25 à 100.
En 1785, cette fabrique passe à la société Burnier et Le Borgne; au capital de 100.000 livres, avec une exemption des droits d’entrée pour une grande quantité de ses produits.

15 Mars
1232 – Vente au comte de Savoie Thomas I du bourg de Chambéry par Berlion de Chambéry.
Veut-on savoir ce que valait la capitale des ducs de Savoie en 1232, lorsque les comtes en firent l’acquisition? L’acte de vente du 15 mars stipule pour le prix de tous les droits de Berlion la somme de 32 000 sous forts de Suse. Suivant les rapports de valeur du marc d’argent en 1232 et en 1794, les 32 000 sous de Suse correspondent, d’après les calculs du baron Vernazza, à environ 85 000 livres neuves. Il est vrai que le comte Thomas donnait, en outre, au dit Berlion le fief de Montfort. Malgré tout, on achetait alors une ville à bien bon marché.

16 Mars
1640 – LL.PP., par lesquelles la régente Christine de France fait une allocation aux chevaliers-tireurs de Chambéry de soixante ducats par an.
Au XVII siècle, l’arquebuse a remplacé les armes anciennes ; pour encourager les habitants et la jeunesse de Chambéry à s’exercer au tirage, la régente de France leur establit soixante ducats de vingt blancs pièce annuellement, tant pour supporter la despense qu’il convient de faire au roy de l’arquebuse lors de son couronnement, que pour faire des prix francs.
(Texte d’André Perrin, La Bazoche, etc, page 114).
Remarque personnelle : de 1600 à 1640, la Savoie a été envahie deux fois et à cette période Louis XIII et son ministre Richelieu avait besoin d’hommes pour combattre l’Espagne. Il avait donc l’intention d’envahir une nouvelle fois la Savoie. Sa mort prématurée ne lui a pas permis de réaliser ses intentions.
Comme quoi de tout temps cette France colonialiste n’a pas hésité à utiliser toutes ses machiavéliques subterfuges pour profiter et exploiter notre Savoie. Il en est ainsi pour toutes ses colonies.

17 Mars
1576 – Edit d’ Emmanuel-Philibert sur la préséance de Messieurs du Sénat.
Quand on est témoin des effets produits par l’esprit de Corps et des singularités ou il peut conduire, comme on peut l’être fréquemment de nos jours ou la société humaine n’est plus qu’un vaste réseau de sociétés particulières, on ne s’étonne plus en lisant à quels excès pouvait se porter un sénateur en vertu même de son titre, de ses fonctions et de sa dignité. La question de préséance à souvent engendrer de graves complications, sans parler des scandales auxquels elle a donné lieu.
M. Burnier, dans son histoire du Sénat, rapporte de nombreux exemples de la susceptibilité des sénateurs relativement aux prérogatives que leur conférait l’édit du 17 mars 1576. Toutefois, les dispositions de cet édit n’étaient pas si claires et si formelles qu’il n’en dût intervenir d’autres pour les compléter. Charles-Emmanuel Ier publia, l’édit du 18 octobre 1610, et Madame Royale Jeanne-Baptiste publia celui du 22 février 1680. Il est même certain que ce ne fut pas le dernier concernant l’importance te la prépondérance qu’avait pris le Sénat dans la gestion de la Savoie.

18 Mars
1731 – Prix-fait pour la construction des murs d’enceinte de la ville de Chambéry.
Le comte Vert avait une affection toute particulière pour sa capitale. Dès le commencement de son règne, il le manifesta par des entreprises considérables. En 1334 il fit conduire en cette ville l’eau de la fontaine Saint-Martin. Voyant que la population augmentait rapidement et que plusieurs maisons religieuses s’étaient établies hors des murs de l’ancienne ville, le comte résolut de construire une nouvelle enceinte pour les y renfermer avec les nouvelles rues qui leur étaient contiguës.
Le prix-fait en lui donné le 13 mars 1371, à raison de 6 sous et demi-gros la toise. Malgré toute l’activité que l’on mit dans cette entreprise, les murs de la ville, les tours et les portes ne furent achevés qu’en 1444, et la Tour Bossue, bâtie exprès pour servir d’arsenal et de magasin à poudre, ne fut terminée qu’en 1507.
Si l’on s’étonne de l’empressement déployé par le comte pour enfermer sa capitale, il est bon de se rappeler que le régime féodal était basé sur le système de la protection.
Ce système a fait place à celui de la liberté ; nous connaissons les défauts de l’un, peut-être apprendrons-nous que l’autre n’est pas sans reproche.

19 Mars
1664 – Cérémonie funèbre célébrée à Saint-Dominique à Chambéry, en l’honneur de Christine de France, décédée en décembre 1663 et de Françoise de Valois, décédée le 14 janvier 1664.
Deux deuils avaient affligé coup sur coup Charles-Emmanuel? Dans un espace de moins de 20 jours mouraient Christine de France, sa mère qui avait été régente pendant la minorité du duc, et sa femme, Françoise de Valois. Celle-ci était morte en couches de son premier enfant. La maison de Savoie à vue fréquemment la mort frapper à coups redoublés dans son sein : mais ce n’a pas toujours été l’objet de commentaires insidieux, comme cela fut le règne de Victor-Emmanuel.
La ville de Chambéry réunit la manifestation de ses regrets à l’égard des deux défuntes dans un même service qui eut lieu dans l’église Sainte-Dominique, et dont le père Menestrier, de la compagnie de Jésus, nous a laissé la description détaillée qui a été reproduite pas M. Burnier auquel nous l’empruntons.
Le portail de l’église de Saint-Dominique était couvert de tapisseries noires portant les armes de Savoie. Dans l’église, au milieu d’une profusion inouïe de tentures et de lumières, on remarquait des trophées d’ossements et de nombreuses têtes de mort couronnées. Au centre du temple, s’élevait un dais gigantesque avec le portrait de Madame Royale. Après une harangue prononcée par le père Gautier, on ouvrit le chœur, ou apparut une chapelle ardente de forme octogone, enrichie de devises en latin, en français et en espagnol. Le service terminé, l’église fut ouverte au public, (le service n’avait d’assistance que les deux Cours souveraines, le Sénat et la Chambre des comptes) pour qu’il pût à son tour contempler le spectacle lugubre et majestueux que présentait Sainte-Dominique.

20 Mars
1290 – Le comte de Savoie en appelle au Pape contre l’évêque de Genève.
Si c’est une faute que de vouloir être plus royaliste que le roi, n’en est-ce point une autre que de vouloir être plus papiste qu’un évêque ? Les comtes de Savoie pourraient se le reprocher souvent.
Amédée étant à Hautecombe, fait, en présence de Guillaume, évêque de Genève, dresser acte d’appel au Pape contre les monitions et autres décrets injustes promulgués par ledit évêque dans la ville et le diocèse de Genève. Le comte se met, avec ses Châteaux et son comté sous la protection du siège apostolique.

21 Mars
1608 – Pierre Fenouillet prononce, dans l’église de Notre-Dame de Paris l’oraison funèbre d’Henri de Bourbon, duc de Montpensier.
Ce prélat, fils du syndic de la ville d’Annecy. Prêtre, chamoine, théologial, qui restera une des illustrations de la Savoie, il en fut un des plus brillants orateurs.

22 Mars
1609 – Lettres-Patentes portant exception de tous impôts, sa vie durant, en faveur de J -B. Pic, de Carignan, pour avoir été roi au tir de l’arquebuse de Chambéry trois années consécutives.
Les souverains de Savoie ont toujours montré la plus paternelle sollicitude pour leurs sujets. Ils ne songent pas uniquement à administrer les biens de la famille, mais comme de bons pères, ils songent encore à faciliter les jeux de leurs enfants. Le roi du papegai était l’objet d’honneurs et de démonstrations qui ne laissaient pas que lui coûter cher. Qu’était-ce donc quand il était roi trois années de suite ? C’est ce qui arriva au sieur J-B Pic de Carignan, marchand et bourgeois de Chambéry, qui fut roi de l’arquebuse en 1604, 1605, 1606. Obéré par les dépenses que lui avait causées sa triple souveraineté, il demanda la faveur d’être déclaré privilège et exempt sa vie durant, du paiement d’impôts.
L’objet de sa demande lui dut accorder par LL.PP. donné à Turin le 22 mars 1609.
Le tireur qui était roi de l’arquebuse trois fois de suite prenait le titre d’empereur. Ce titre fut proclamé deux fois, la première en faveur de Pic, et la seconde en faveur de Lucien Sauset, qui fut roi en 1611, 1612, 1613.

23 Mars
1359 – La ville de Chambéry contracte auprès d’un banquier juif un emprunt.
Amédée fait prisonnier par les aventuriers commandés par Robert Canale, ne recouvra sa liberté que moyennant l’énorme rançon de 180 000 florins or.
Chambéry fut taxé à 400 livres or; Les syndics fort empêchés, car la peste de 1348, en dépeuplant la ville, avait ruiné la communauté, s’adressèrent à un banquier juif qui lui remit le 23 mars 1359, 400 livres or à la condition de lui restituer 466 le 1er juin suivant. C’était l’intérêt (Comptes des trésoriers de la ville cités par C. Chaperon et le marquis Costa).

24 Mars
1760 – Traité de cession par la France à la Savoie des communes de La Chapelle-Blanche, Chanaz et la Balme-sous-Pierre-Châtel.
Ces trois communes situées, la première sur la rive droite de Brédal, les deux autres sur la rive gauche du Rhône, appartenaient à la France à l’époque de la confection du cadastre de 1738, mais que depuis 1600, puis qu’avant elles étaient Savoisiennes. Elles furent recédées à la Savoie par le traité de Turin du 24 mars 1760.
Cent ans après jour pour jour, par suite du traité de cession de la Savoie à l’Empire du 24 mars 1860, les trois communes ci-dessus redevenaient françaises.
Qui osera dire que les dates n’ont pas leur fatalité.
Et oui 1600 + 160 = 1760 + 100 = 1860 + 160 = 2020.
ET SI ON ESSAYAIT !!!!

25 Mars
1661 – Codicille des mariés Romanet et Piguier en faveur des religieuses de la visitation de Chambéry.
Spectacle Claude Ainard-Romanet et Piguier Marguerite, sa femme, lèguent leurs biens-fonds situés au lieu-dit la Moutarde, commune de Chambéry, aux religieuses de la Visitation, pour en être consacré les revenus à l’entretien de deux sœurs tourières destinées au service des malades de la ville. Cette affectation n’a pas convenu aux légataires, car ce legs a fait retour à l’hôpital de la charité, substitué pour cas de non-exécution de la volonté du testateur.

26 Mars
1627 – Arrêt du Sénat portant spécification des bulles qui donnaient aux Feuillants le couvent des Bénédictins de Lemenc.
Les désordres étaient fréquents à cette époque, plus encore parmi le clergé régulier qu’au sein du clergé séculier. Les évêques recevaient des plaintes mais ils ne se pressaient pas d’y faire droit. Le Sénat procédait d’autre manière. La correction des mœurs fut l’objet de ses soins assidus. Il prêtait main-forte aux prélats désireux de réformer les abus, mais il n’intervenait d’office que dans les cas où le scandale exigeait une répression immédiate. En 1601 (sous occupation française) deux moines avaient dénoncé les désordres des Bénédictins du prieuré de Lemenc, à Chambéry. L’abbé d’Ainay prolongea les enquêtes et réussit à retarder de 25 ans le châtiment de ces dépravations. En 1627, le Sénat décrète d’office l’expulsion des moines. Urbain VIII ratifia la sentence, et un second arrêt du 26 Mars 1627 vérifia les bulles qui donnaient aux Feuillants le couvent des Bénédictins, lesquels en furent chassés à cause des scandales qu’ils causaient.

27 Mars
1584 – Edit conférant aux sénateurs, du fait de leur charge, pour eux et leurs descendants, les privilèges de la noblesse ancienne.
La noblesse de robe se transformait de la sorte en noblesse d’épée.
Bon nombre des familles nobles de la Savoie n’ont pas d’autre origine, exemples :
En 1559, L. Milliet fut investi de la seigneurie de Faverges.
En 1563 et 1556, Oddinet de Montfort, de celles de Grésy et de Montialcon.
En 1595, Chabod, celles de la Dragonnière de Jacob, de Bellecombette, etc.
En 1618, Hector Milliet devint baron de Challes.
De 1590 à 1624, le président Favre reçut les titres de baron de Peroges et de Domessin, de seigneur des Charmettes et d’Aiguebelle.
En 1713, Mellarède était fait comte de Bettonet et seigneur de Jordane.
Costa fut baron de Beauregard et du villard.
Il faut en conclure que la plupart des nobles de Savoie étaient des hommes du Tiers-état anoblis par leurs services dans la magistrature.

28 Mars
1793 – Prémices de ce qui nous attendait 67 ans plus tard, car 1 an après l’invasion française de 1792, la Savoie apprenait que:
Par arrêté du conseil général du département du Mont-Blanc concernant les ecclésiastiques dans ses articles :
Article 16 : – Tous ecclésiastiques qui auraient prêté serment en conformité de la loi et qui, sans empêchements légitimes, refusaient sur l’invitation des municipalités ou directoires de district, ou sur leur nomination de la part des assemblées électorales, de remplir les fonctions du culte, seront réputés suspect.
Article 17 – Il est défendu à tous prêtres qui n’auront pas prêté le serment prescrit de remplir les fonctions publiques ou privées, nulle exceptée; les municipalités feront fermer toutes les églises des hôpitaux et des couvents de femmes dans un délai de trois jours.
Article 18 – Les directoires des districts sont tenus de prendre les plus exactes informations à l’égard des prêtres non sermentés qui sont restés dans leur ressort, et à les faire de suite déporter ; toutes les municipalités sont invitées à les dénoncer, sous peine d’être poursuivies comme complices.
Article 19 – Tous les ecclésiastiques seront tenus de prêter serment, dans le terme de trois jours, devant les municipalités de leur domicile, d’être fidèles à la nation, et à la république, de maintenir la liberté (comme si on en avait besoin à l’époque) ou de mourir en les défendant ; en cas de refus, tous ceux au-dessous de soixante ans seront déportés, et les sexagénaires seront renfermés dans la maison commune.
Article 20 – Huit jours après la publication de cet arrêté, nul ecclésiastique, séculier ni régulier, ne pourra porter aucun costume, sans préjudice des fonctions du culte.
C’était déjà un signe non ??

29 Mars
501 – Alors que la Savoie est dans le Royaume Burgonde, Gondebaud, le plus illustre des rois Burgonde rédige le code des lois connu sous le nom de loi Combette.
Le but du législateur est d’adoucir le joug du conquérant et d’améliorer le sort du peuple conquis et qui établissait le partage des droits entre les anciens et les nouveaux propriétaires du sol, et précisait le statut des divers habitants.
Ces lois sont dictées par un esprit de modération qu’on n’imaginerait guère au VIe siècle.

30 Mars
1328 – Le comte Edouard accorde aux habitants de la mestralie de Modane la propriété du butin qu’ils feraient sur l’ennemi pendant la guerre.
Dans cette province montagneuse de la Maurienne, ou les habitants avaient sans cesse à lutter contre la nature, la chasse les entraîna tous à l’exercice des armes, et l’usage leur en fut confirmé par les princes, en dehors des terres sous la juridiction de l’évêque. En l’absence de troupes, on soulevait les habitants et on les conduisait faire des excursions en pays ennemi comme fit le comte Edouard, contre le dauphin, dans la vallée de Briançon en 1328. Par acte du 30 mars, il accorde aux habitants de la mestrale la propriété de tout ce qu’ils pourraient enlever aux ennemis pendant la guerre, en faisant des excursions lorsqu’ils n’étaient pas dirigés par le châtelain, ou sous les armes à la suite de son drapeau.

31 Mars
1795 – Sous occupation française : arrestation de M. l’abbé Laroque, vicaire des Echelles.
Il est incontestable que les hommes qui s’exposent au martyrs sont doués des plus nobles qualités de l’âme ; la plupart manquent néanmoins de l’une d’elles qui figurent cependant au nombre des dons du Saint-Esprit, la prudence, nous n’en voulons pour preuve que l’aveu de Mgr Billiet.
L’abbé Laroque avait été arrêté aux Echelles dans la nuit du 31 mars 1795. Ecroué dans les prisons de Chambéry, par l’effet d’une protection bienveillante, il fut élargi sur caution. Mais arrêté de nouveau au Biolley, il fut jugé et déporté à l’île de Ré. Après le concordat, il revint aux Echelles en la même qualité de précédemment.
C’était un homme de piété et de bonnes mœurs, mais plus zélé que prudent. Il se forma aux Echelles un parti qui le demandait instamment pour curé et un autre qui lui était extrêmement opposé. Pour le soustraire à ce conflit, Mgr de Mérinville, l’envoya à Saint-Genix, qui n’était pas encore cure de canton. Il s’y forma aussi en peu de temps un parti pour lui et un parti contre lui.
Pour se soustraire à ces tracasseries, il demanda et obtint la permission de passer dans un autre diocèse. Il occupa dès lors dans le diocèse de Lyon une petite paroisse, ou il mourut en 1818.

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Avril :

1er Avril
Les Bernois forment six baillages du pays qu’ils ont conquis sur le duc de Savoie.
Les Bernois, dont la justice est demeurée proverbiale dans toutes les contrées qu’ils ont occupées, ayant décidé de porter la guerre au cœur de la Savoie, s’avancèrent jusqu’à Rumilly, en occupant successivement les Pays de Vaud, de Gex, d’une partie du Chablais jusqu’à la Dranse.
Le Pays que les Bernois venaient de conquérir fut divisé en six baillages, les baillis furent établis à Moudon, Yverdun, Lausanne, Vevey, Gex et Thonon. Un peu plus tard deux nouveaux baillis furent établis, l’un à Avanches et l’autre à Ternier. Plus tard encore, de nouveaux baillis furent envoyés à Morges, Nyon, Payerne, Bonmont et Romain-Moutier. A la fin de 1536, les Bernois possédaient ainsi treize baillages résultant de leurs conquêtes.
Les Fribourgeois prirent aussi leur part, les Valaisants en firent autant de leur côté, de telle sorte que le duc de Savoie fut bientôt sans duché. Mais ses jours de malheur se sont dissipés, et la fidélité de ses sujets ne s’est jamais démentie pas plus dans la mauvaise que dans la bonne fortune.
Si seulement cela pouvait être vrai encore aujourd’hui !!!

2 Avril
1584 – Défense de laisser entrer dans la ville de Thonon aucun vin de provenance extérieure.
Les états de Savoie mettaient toutes sortes d’entraves au commerce des grains et des substances alimentaires surtout pour prévenir de la famine, en obligeant l’embargo sur les denrées, et en protégeant les propriétaires, et en particuliers les propriétaires de vignobles à Thonon et de prendre des mesures pour défendre contre la concurrence.
Ces mesures ne pouvaient exercer d’autre influence que de réduire la consommation. Le produit de la contrée suffisait aux Chablaisiens de boire et de manger à leur faim.
Décidément la patriarchalité de nos princes allait loin dans la protection de son peuple.

3 Avril
1800 – Le château de Bordeau, devenu propriété d’état, est vendu à J -B Viviand de Chambéry.
Voici, en quelques lignes, l’histoire des changements de propriétaires du château de Bordeau depuis plus de cent ans. Nous la puisons dans la monographie pleine d’intérêt publiée par M. Mailand, notaire à Aix-les-Bains, qui sait faire deux parts de son intelligence, l’une qu’il consacre aux affaires de ses clients et l’autre qu’il réserve à l’histoire de son pays.
Lorsqu’éclata, la révolution de 1792, le château de Bordeau appartenait à la famille Sallier de la Tour de Cordon.
Le directoire du Mont-Blanc publia un décret qui prononçait le bannissement à perpétuité du territoire français, de tous les émigrés de la confiscation de leurs biens au profit de la république (et oui nous sommes sous occupation française).
Victor-Amédée Sallier de la tour de Cordon ayant émigré, son château de Bordeau, avec toutes ses terres, devin en 1794, en vertu du décret précité, la propriété de la république, et le gouvernement le vendit le 3 avril 1800 à M. J -B Viviand, de Chambéry, (et oui c’était déjà comme cela, ça n’a pas changé).
Par contrat d’échange du 22 septembre 1810, les héritiers de J -B Viviand le cédèrent à Antoine-Marie-Thérèse Métral, née à la Motte-Servolex, avocat et avoué à la cour d’appel de Grenoble.
Enfin, par un autre acte du 2 octobre 1850, les héritiers d’Antoine-Marie-Thérèse Métral le vendirent à M. Joseph-Louis-Thomas Girod, conseillé de cette même cour.
Aujourd’hui le château appartient aux héritiers du dit Girod.
Cette péripétie démontre que déjà à l’époque apparaissaient les prémices de ce que l’on allait subir 60 ans plus tard, c’est à dire : confiscation de nos richesses par l’état français pour revente de nos biens à leurs amis !!!

4 Avril
1848 – Expulsion des Voraces par les habitants de Chambéry, auxquels s’étaient joints ceux des campagnes environnantes.
Cet événement est encore présent à la mémoire de la génération actuelle ; nous n’en ferons pas le récit. Toutefois nous pensons devoir jeter un peu de clarté sur un point demeuré obscur, en reproduisant quelques lignes de M. de Saint-Genis qui ont trait à cet épisode.
Le conseil général, dit cet historien, publie une adresse au peuple dont l’emphase insultait aux droits de l’humanité.
« Vous tous, courageux citoyens, qui avez en cette belle journée, écrasé les ennemis de nos institutions, les spoliateurs de nos propriétés et les perturbateurs de l’ordre public, recevez par notre organe les expressions de la reconnaissance de la ville de Chambéry. Vous avez écrit ce jour la plus belle page de son histoire dans le sang de ses ennemis. »

5 Avril
1160 – L’évêque de Lauzanne vend le territoire de Meillerie à l’abbé de Saint-Maurice d’Agaune.
Landrie occupait le siège de Lausanne, et Rodophe était abbé de Saint-Maurice. Cette cession fut faite moyennant une redevance annuelle d’une livre de poivre.
Si le nouveau propriétaire de Meillerie se fût trouvé dans le cas des Hollandais auxquels Philippe II crut devoir interdire l’entrée du port de Lisbonne et qui furent obligés d’aller conquérir les Indes pour se procurer des épices, les habitants de Meillerie eussent débusqué Albuquerque. Ils sont bien assez habiles marins d’eau douce pour devenir, le cas échéant, des marins véritables.

6 Avril
1566 – Arrêt du Sénat autorisant et confirmant les privilèges accordés par Charles-Emmanuel Ier en faveur non seulement du roi du papegai de Chambéry, mais encore de son père et de ses frères communs en biens.
Sous Charles-Emmanuel Ier, la Savoie fut envahie par Henri IV (France) et, par suite du traité qui réunit la Bresse et le Bugey à la France, Chambéry perdit une grande partie de la noblesse de ces pays, qui y faisait sa résidence habituelle. Charles-Emmanuel s’efforça, par de nombreuses exemptions, d’y ramener de nouveaux habitants. L’exercice des armes était délaissé ; les archers et arbalétriers n’existaient plus ; seuls, les arquebusiers continuaient leurs tirs et nommaient encore un roi.
Il accorda à ce dernier une rente annuelle de cent ducatons pour alléger les dépenses dans lesquelles l’entraînait sa dignité et fonder un prix qui prit le nom de prix de Son Altesse.
De plus, il renouvela en leur faveur les franchises octroyées par ses prédécesseurs, confirmant l’exemption des gabelles en faveur du père et des frères du roi du papegai, lorsqu’ils habitaient avec lui, immunité octroyée antérieurement par le Sénat.

7 Avril
1779 – Etablissement du diocèse de Chambéry.
1783 – Naissance de Mgr Billet.
L’établissement de ce diocèse, dit Mgr Billet dans ses mémoires, n’eut lieu qu’en 1779. Depuis trois cents ans, la cour de Rome et celle de Turin désiraient cette érection. L’évêque de Grenoble et celui de Genève réussirent pendant longtemps à l’empêcher.
Le prélat qui écrivait ces lignes qui précèdent devait illustrer le siège dont il est question et, par ne singulière coïncidence, il est venu au monde quatre ans jour pour jour après l’établissement de ce diocèse. En effet, Mgr Billet est né le 7 avril 1783.

8 Avril
1334 – Investiture accordée par Amédée de Savoie à Hubert de Seyssel des fiefs et biens possédés par la maison de Savoie sur le territoire d’Aix.
Aix était un marquisat qui constituait le plus clair des richesses de la Maison de Seyssel. Depuis, il est devenu Aix-les-Bains. C’est aujourd’hui une station importante pour ne rien regretter de sa splendeur féodale.

9 Avril
1663 – Entrée solennelle de Charles-Emmanuel à Chambéry, à l’occasion de son mariage avec Françoise d’Orléans.
Les syndics allèrent attendre Charles-Emmanuel au pré du Colombier, entre Buisson-Rond, le Bocage et le couvent des Carmes, et lui offrirent les clefs de la ville. Ils étaient suivis de 200 bourgeois en habit gris et le manteau bleu.
Puis venaient les Chevaliers-Tireurs avec le roi de l’Oiseau, les gens de Maché et les pèlerins de l’Hôpital, la Compagnie des enfants de la ville, composée de 120 cavaliers vêtus de casaques de velours vert galonné d’argent, la croix blanche au bras.
Trois cents gentilshommes à cheval formaient un seul rang sous les ormes de la route ; ils avaient l’habit de satin vert ou de velours incernat, des dentelles d’or et d’argent ; le marquis de la Serraz portait la cornette blanche ; chacun d’eux était suivis de valets armés d’arquebuses.
Les Sénateurs en robe de velours écarlate sur la soutane de soie, les toquets de velours sur la tête, montaient des chevaux dont les housses traînantes, de velours noir, balayaient le pavé. De grands laquais de leurs armoiries tenaient les brides blanches et les étriers d’or.
Les paysans des villages étaient accourus, dans leurs habits à bure blanche, pour voir passer leur roi. Aussi heureux de leur insouciance que ceux-ci de leurs grandeurs, ils dansaient sous les arbres au son des tambourins; C’est à propos de ces chansons et de ces jeux que le cardinal Le Camus, dit à un curé qui voulaient les interdire : Eh ! Monsieur le curé, laissez-leur au moins la liberté de secouer leur fidélité et leur allégeance.

10 Avril
1582 – Arrêt du Sénat autorisant François Monier, recteur des écoles de Saint-Jean de Maurienne, à faire représenter publiquement par ses élèves un mystère intitulé : Le Sacrifice d’Abraham, en reconnaissance de l’heureuse nativité de Mgr le prince du Piémont (Charles-Emmanuel Ier).
Les lettres avaient en Savoie une puissante protectrice : c’était Marguerite, cette admirable princesse qui fut l’idole des écrivains de son temps.
La royale épouse d’Emmanuel-Philibert, cette divine muse, la quatrième des grâces, ainsi que l’avait qualifiée Jodelle et du Belloy, elle fit fleurir en Savoie la littérature et les arts, pendant que le prince faisait jouir ses Etats d’une prospérité morale et matérielle inconnue jusqu’à lui.

11 Avril
Après 10 ans d’occupation :
1713 – Traité d’Utrecht.
Par ce traité, la France rend à Victor-Amédée II tout ce qu’elle lui avait pris, et lui céda les vallées d’Oulx, de Sézane, de Bardonnèche, de Fénestrelles, de Pragolas et de Château-Dauphin, ainsi que le fort d’Exilles, en échange de Barcelonnette ; enfin on lui assure le royaume de Sicile, qui place le diadème sur la tête des ducs de Savoie.

12 Avril
1720 – Arrêt du Sénat à la requête des habitants d’Arbin interdisant l’élevage des vers-à-soie à cause de l’infection.
Dans les calamités publiques, on s’en prend à tous les fantômes imaginés par des cerveaux en délire. Tantôt ce sont les juifs, tantôt de supposés sorciers qu’on soupçonne d’être les auteurs du fléau. On les brûle ou on les égorge. Pendant la peste de 1720, celle qui a été signalée à Marseille par le dévouement de Mgr Belzunce, et qui étendit ses ravages jusqu’au fond des vallées de la Savoie, on s’en prit aux vers-à-soie. On les accusa de propager l’infection. Un arrêt du Sénat intervint pour interdire leur élevage dans la limite du hameau d’Arbin. De la sorte, les habitants d’Arbin se sont privés volontairement d’un produit considérable, sans pour cela, que nous le sachions du moins, se préserver de la contagion.

13 Avril
1793 – Sous occupation française :
Le citoyen Trivelli procède aux formalités pour la démolition du clocher d’Hautecombe

14 Avril
1793 – Sous occupation française :
La France installe l’évêque lyonnais Panissel avec ses vicaires épiscopaux dans la cathédrale d’Annecy.
Le dimanche 14 avril 1793, cet évêque fait son entrée dans la cathédrale d’Annecy ou les conseillers municipaux dûment convoqués se trouvaient réunis. Il se présenta accompagné de son clergé, déclara prendre possession de ce diocèse et requit la municipalité de recevoir son serment, à teneur de la constitution civile du clergé. Il présenta les procès-verbaux de son élection, de son institution, de sa consécration et celui de son serment prêté à Lyon.
Toutes ces pièces ayant été jugées régulières, il monta en chair et renouvela le serment de veiller avec soin sur les fidèles du diocèse qui lui était confié, de maintenir la liberté et l’égalité.
Aujourd’hui nous savons ce que cela voulait dire !!

15 Avril
1833 – Ouverture du jubilé de Grégoire XVI à Chambéry.
Du 15 avril au 5 mai, le clergé de Chambéry célébra le fameux jubilé de Grégoire XVI, où, pour arracher les populations aux légitimes préoccupations de l’avenir, on les sollicita par l’appareil des cérémonies religieuses, les processions aux flambeaux, les discours passionnés, les apostrophes véhémentes, les affiliations mystiques aux confréries, et ces attaques imprudentes qui provoquent des représailles. La dignité du culte fut compromise, l’ordre public troublé ; le gouverneur, M. de Launay, aussi violent que maladroit ne sut ni agir ni reculer à propos, et, si les rues ne furent pas ensanglantées, on le dut à la fermeté conciliante du marquis d’Oncieu.

16 Avril
1534 – Sous occupation française :
Bref du pape relatif au miracle dont la relique du Saint-Suaire venait d’ être l’objet.
Un incendie avait éclaté dans la Sainte-Chapelle du Château de Chambéry. Le Saint-Suaire qui y était déposé fut miraculeusement préservé des flammes. Le pape Clément VII ayant été averti, dit Guichemon, commit le cardinal de Gorrevod, légal apostolique, par un bref du 16 avril 1534, pour en informer, afin que la dévotion que toute la Savoie avait pour une si précieuse relique ne fût pas refroidie, sous prétexte des bruits qui couraient qu’elle avait été brûlée.

17 Avril
1539 – Sous occupation française :
Curtet est brûlé vif sur la place publique d’Annecy.
Veut-on savoir, par quelques échantillons, ce qu’il en coûtait aux écrivains ou même aux colporteurs de livres, de prendre part à la réforme religieuse??
Quelques pages sanglantes se détachent des registres de cette période d’occupation.
Voici quelques-unes de ces pages signalées par l’historien Saint-Denis :
Le 26 avril 1549, Jean Lambert de Genève, colporteur, est brûlé vif devant le Château de Chambéry à trois heure de l’après-midi, après qu’on l’est un peu pourmené par là.
Le 17 avril, un autre du nom de Curtet avait subi le même supplice à Annecy.
Le 16 janvier 1547, Vincent Duportan, convaincu d’hérésie, fait amende honorable sur la cendre de ses livres brûlés, puis il est conduit aux galères du roi de France.
Décidément : le comportement de ce colonisateur qu’est la France n’a jamais changé, ça remonte à la nuit des temps. Pas étonnant de subir ce que nous vivons aujourd’hui, alors que comme d’habitude on nous avait promis tellement de bonnes choses.

18 Avril
930 – Charte concernant la ville de Thonon.
Les religieux de Saint-Maurice d’Agaune et leur prévôt Herlugaus font, par l’ordre du roi Rodolphe, diverses concessions en précaire au nommé Turumbert, à sa femme Emine et à leur fille Adélaïde. Les biens concédés sous réserve d’un cens annuel, sont situés dans divers pagi, entre autres dans celui de Vaud, in pago Waldense, et dans le Chablais, in pago caput lacense. Dans ce dernier est concédée la villa Donona (Thonon)
Cette charte soulève une étymologie du mot Thonon, que nous n’avons rencontré nulle part. Elle révèle en même temps que le nom patronymique de Trombert, qui est très fréquent dans le Chablais, pourrait bien remonter au dixième siècle.

19 Avril
1840 – Incendie de Sallanches.
En moins de quatre heures, presque tous les édifices et bâtiments ont été incendiés, sans que les malheureux habitants aient eu le temps de sauver leurs meubles et effets ; quelques-uns même n’ont pu conserver que les vêtements qu’ils avaient sur le corps.
Le nombre de maisons incendiées a été de plus de 300.
Toutes les villes du duché d’abord, et nombres d’autres villes et surtout Genève, ont pris une grande part aux actes de bienfaisance auxquels ce sinistre a donné lieu.
La ville de Sallanches avait déjà été incendiée en 1549 ; elle doit à la munificence de Charles III d’avoir été rebâtie quelque temps après.
Mais, construites sur deux lignes parallèles, les maisons étaient attenantes les unes aux autres et sans intervalle, ce qui a favorisé l’embrasement simultané des bâtiments.
La ville a été reconstruite dans les meilleurs conditions, mais sur un plan si vaste qu’on pourrait dire aujourd’hui à propos de Sallanches ce que Voltaire disait à propos de Versoix :
 » Ici nous avons des rues, et nous n’avons pas de maisons.  »

20 Avril
1701 – Testament du sieur Henri Roux, procureur au Sénat, en faveur des hôpitaux de Saint-François et Maché.
1754 – Testament de R. Charles Petit, chamoine de la Sainte-Chapelle, en faveur de l’Hospice Général.
Encore une date mémorable et qu’il convient de rappeler à la reconnaissance de la population de Chambéry.
Le premier des testateurs mentionnés ci-dessus avait légué des biens consistant en maison de maître, grange et terres situées à Montagnole.
Le second léguait le bien qu’il possédait aux Charmettes, lieu-dit à la Gardinière.

21 Avril
1467 – La Sainte-Chapelle de Chambéry est érigée en collégiale insigne.
Pas classé comme monument historique
La Sainte-Chapelle de Chambéry est comprise dans l’enceinte du Château de cette ville. On admire encore sa belle façade, qui fut exécutée sur les dessins de Philippe Juvara de Messine, par ordre de Mme Royale Christine, et l’on s’étonne que ce monument ne soit pas classé comme monument historique. Par une bulle du 21 avril 1467, cette chapelle fut érigée en collégiale insigne, ayant un doyen jouissant de tous les honneurs pontificaux. Les ducs de Savoie y déposèrent le Saint-Suaire, qui lui fut plus tard dérobé pour être transporté à Turin.
Aujourd’hui, la Sainte-Chapelle est desservie par un aumônier, et son Chapitre a disparu a disparu avec toutes ses prérogatives.

22 Avril
1701 – Vérification du privilège au comte de Rochefort pour ses fabriques de soins établies à Chambéry, dans le faubourg Nézin.
M. Barbier nous apprend que la ville de Chambéry possédait plus d’industrie aux XVIIe et XVIIIe siècles que de nos jours. La maison de Savoie favorisait les établissements industriels sans que la faveur devienne à charge aux consommateurs.
Les fabriques établies par le comte de Rochefort étaient au nombre de sept. Quelques années auparavant, Jacques Béraud, avait également obtenu un privilège pour la fabrique des dentelles d’or et d’argent.
L’auteur de la Savoie industrielle nous révèle à cette occasion l’existence d’une magistrature dont la suppression peut être regrettable. Les différents qui pouvaient s’élever entre ouvriers de ces divers établissements étaient portés devant un juge spécial et l’on pouvait appeler de ses sentences au Sénat souverain.
(Et dire que la Savoie était un pays d’arriérés !!!)

23 Avril
1765 – Règlement pour l’administration de la bibliothèque publique d’Annecy.
La première bibliothèque publique qui fut fondée en Savoie est celle d’Annecy, Nicolas Dumas, chanoine de la Cathédrale et official du diocèse de Genève, légua à cette institution, en 1747, sa nombreuse collection de livres. Ce précieux dépôt fut augmenté par de nouvelles libéralités, entre autres par celles de M. Simoni, juge-mage du Genevois, dont J -J. Rousseau parle dans ses confessions.
Le règlement pour l’administration de la bibliothèque d’Annecy fut rédigé le 23 avril 1765 par le comte Jacques Salteur, premier président du Sénat, et par le président, le comte François-Xavier de Maistre.
La bibliothèque publique de Chambéry, ne fut établie que postérieurement.

24 Avril
1832 – Mort du général Gaspard-François Forestier.
Forestier Gaspard-François, maréchal de camp, naquit à Aix-les-Bains le 12 mars 1767. Sorti des Allobroges, il fut nommé aide de camp du général Frégeville puis chef d’escadron dans la campagne de Naples. Blessé à Civita-del-Tronto puis à Strlsund, il fit ensuite campagne en Espagne et grièvement blessé à Oporto.
A la tête d’une partie de l’avant garde du vice-roi, il sauva le prince, qui risquait d’être fait prisonnier.

25 Avril
1422 – Inféodation du comté de Genève à Amédée VII.
L’antipape Clément VII Robert, comte de Genève, était le dernier représentant mâle de cette dynastie féodale qui, avec plus de bonheur, aurait peut-être reconstitué le royaume des Alpes; à sa mort, le comté tombait de lance en quenouille à Humbert, sire de Thoire-Villars, héritier par les femmes. Humbert mourut à son tour, et collatéraux se disputèrent son héritage ; la Maison de Savoie fit valoir ses prétentions, et l’empereur Sigismond (1411), suivant en cela l’usage du souverain lorsqu’il avait jugé un procès de succession, déclara qu’il réservait le Genevois comme fief impérial. Amédée VII négocie avec une extrême promptitude, ce qui fut toujours l’une de ses habiletés : il achète les droits litigieux des branches cadettes, les payes comptant, puis armé de ces titres, il force l’assentiment de Sigismond, fort intéressé à ménager le Portier des Alpes.

26 Avril
1820 – Acte de donation par le général de Boigne de 60 000 livre pour construire le théâtre de Chambéry.
S’il y a des dates néfastes, il est juste qu’il y en ait d’heureuse. Le 26 avril est une de celle-ci pour la ville de Chambéry. En effet, la fondation Marcoz, à laquelle cette ville est redevable de son école de dessin, porte le même quantième et la date de 1834.

17 Avril
1_ »‘ Charles-Albert monte sur le trône.
Il nous a plu de mettre en présence les différentes manières d’envisager un même événement. Nous nous bornerons à citer M. l’abbé Boissat et M. de Saint-Genis ensuite:
Le grenadier faisait chaque jour un pas vers de trône, et chaque jour il s’en montrait plus digne. Le 3 mars, il reçut ordre de se transporter à Chambéry pour organiser un plan de défense contre les bandes d’insurgés (des Savoisiens) qui menaçaient la Royauté sur plusieurs points.
Leur nombre, leurs projets, les intelligences qu’ils entretenaient dans tous les Etats, les rendaient redoutables. Il en désarma un grand nombre, les autres se dispersèrent d’elles-mêmes, et cette tentative n’eut d’autres résultats que d’augmenter le nombre des compromis et d’amener l’exécution de quelques coupables.
Le 27 avril, il fut appelé au trône par la mort de Charles-Félix.
Les traités de 1815, violés par le roi de Prusse l’année même de leur signature, violés par l’empereur d’Autriche à Tropafi et à Laybach, venaient cette fois attiser la prudence du peuple et les Savoisiens ne se méprirent pas sur la gravité d’une révolte qui imposait à la Sainte-Alliance l’aveu de la souveraineté de la Savoie. L’air vivifiant de la liberté circulait de nouveau dans les Alpes ; il enivre les impatients, tandis que les Belges, les Polonais, les Romagnoles, les Piémontais se soulèvent avec la même ardeur et des fortunes inégales. Le 27 avril 1831, la mort du roi Charles-Félix transmet le trône à son cousin Charles-Albert, conspirateur en 1821, réactionnaire en 1823.

28 Avril
1558 – sous occupation française ;
Sentence du Sénat frappant d’amende deux bouchers de Chambéry pour délit de coalition.
Pierre Riondel et André Cochet avaient privé le public de viande pendant un jour ; les français les condamnent chacun à 100 livres d’amende, applicables moitié aux réparations de la ville et moitié aux hôpitaux (comme quoi en 1558 on parlait déjà d’hôpitaux en Savoie, cherchez en France s’ils en existaient ??)
On les menaça du bannissement perpétuel s’ils recommençaient.

29 Avril
1848 – Bataille de Sainte-Justine.
M. Jules Philippe ne s’est pas contenté de faire l’histoire des grands hommes dont la Savoie s’honore, il a aussi celle des régiments dont la Savoie fournissait l’effectif. Rendant un compte sommaire de la conduite de la brigade de Savoie dans les campagnes de 1848 et 1849, il dit :
« Le 29 avril, à Sainte-Justine, on prévient le major du bataillon de Savoie, M. Mudry, qu’une colonne de près de cinquante mille hommes se dispose à l’assaillir. Aussitôt il envoie des tirailleurs en avant ; le feu s’engage avec vigueur ; les Savoisiens font des prodiges de valeur ; le soldat Curtelin, de la 2e compagnie de chasseurs, tombe aux pieds de son capitaine, le capitaine Ferrero, et expire en s’écriant :
Ça ne me fait rien de mourir, j’ai tué deux Tudesques.
(Almanach des Gloires de la Savoie 1870, p.19)

30 Avril
1783 – Mort de Mgr le cardinal Alexis Billet archevêque de Chambéry.
Nous nous bornons à reproduire le sonnet que nous fîmes en cette douloureuse circonstance :
Sur la mort de Mgr le cardinal Alexis Billet.
Notre aimé cardinal a passé sur la terre
En pratiquant le juste, en répandant le bien.
Mort au sein du palais, né dans une chaumière.
C’était un vrai savant, c’était un vrai chrétien.
Dans des jours ou l’erreur dressait sa tête altière.
Son bras fut de la foi le plus ferme soutien.
Des grandeurs qu’il acquit son église était fière.
Il resta si longtemps son bon ange gardien.
Nous avons vénéré sa vieillesse sereine.
Son esprit, familier à la malice humaine.
D’un clergé sérieux était fort écouté.
De sa grandeur bientôt on oubliera la gloire.
Mais ce dont tous les cœurs garderont la mémoire,
c’est du prélat défunt l’ineffable bonté.

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Mai :

1er Mai
1647 – Le sieur François Béranger est nommé surintendant des cordonniers, tannerie et corroyeurs en deçà des monts.
Ces trois corporations de métiers ne formaient alors qu’une seule et même confrérie. Depuis, il s’est introduit dans son sein certains germes qu’on pourrait appeler d’aristocratie, et la scission s’est opérée comme s’opèrent toutes les scissions, en composant un certain nombre de tronçons ne professant entre eux aucune espèce de sympathie.
Les attributions de ce surintendant sont parfaitement définies. M. Barbier, dans la Savoie industrielle, nous apprend ce qu’elles sont :
Le surintendant est chargé de veiller à ce qu’aucun ne fût reçu à la maîtrise desdites professions sans avoir été reconnu par lui et autres maîtres de son choix ; visiter les marchandises, cuirs, etc.;- réprimer les abus et les fraudes ; – faire fermer les ateliers des délinquants ; – condamner à des amendes, etc.
Qu’aurait dit Béranger quand il se serait trouvé en présence d’un lot de talons en bois, eussent-ils été fabriqués à Faverges ?

2 Mai
1598 – Traité de Vervins.
1668 – Traité d’Aix-la-Chapelle.
Nous bornerons nos réflexions à propos de ces deux grands événements à faire observer la coïncidence des dates auxquelles ils ont été accomplis, toutes autres considérations nous entraîneraient trop loin.

3 Mai
1702 – Edit de Victor-Amédée II portant sur les religieux et leurs communautés étant morts civilement, étaient déclarés inhabiles à aucune succession quelconque.
Il va sans dire que cet édit émut les jésuites qui, à cette époque déjà, étaient chargés de la direction des collèges. Ils recoururent auprès du pape, qui lança ses foudres sur le Sénat de Savoie, lequel avait donné les mains à l’édit du roi. Le différent ne se prolongea pas moins jusqu’à 1727, entre le roi et le pape. Mais grâce au sénateur Duchat, ce différend fut terminé par un concordat. Cependant les jésuites ayant perdu la confiance du roi, la direction des collèges ne leur fut pas rendue ; ils ne rentrèrent en possession de cette prérogative précieuse que bien des années après.

4 Mai
1310 – Franchises accordées aux habitants de Cluses par Hugues, Dauphin, baron de Faucigny.
Par ce pacte constitutionnel, les barons de Faucigny se réservèrent à Cluses la souveraineté, la haute juridiction, les lods au denier 12, les droits du four, moulin, boucherie, leyde, le ban sur le vin pendant le mois de mai, des redevances annuelles payables par des cordonniers et cabaretiers, et statuèrent que tous les bourgeois en état de porter les armes seraient obligés de les suivre à la guerre, tant à pied qu’à cheval, pendant deux jours.

5 Mai
1731 – Edit confirmant l’établissement du cadastre en Piémont.
Celui du cadastre de Savoie, ordonné le 9 avril 1728, fut confirmé par un autre édit du 17 septembre 1738. Tous les privilèges de la noblesse, en fait d’impôts, furent supprimés ; tous les biens ruraux furent soumis à la contribution, sans égard à la qualité des possesseurs ; on se maintint d’exemption que pour les biens véritablement féodaux et pour les biens ecclésiastiques de l’ancien patrimoine de l’Eglise.

6 Mai
1784 – Ascension en ballon, à laquelle prit part Xavier de Maistre.
Montgolfier, l’inventeur de l’aérostat, possédait alors la fabrique de papier de Leysse, et son invention a fait du bruit autour de lui.
Le 6 mai 1784, une multitude émue, rassemblée dans les jardins de Buisson-Rond, vit deux hommes, M. BRUN et le chevalier Xavier de Maistre, monter jouteux et calmes dans les paniers qu’emportait un ballon.

7 Mai
1794 – Sous occupation française.
Le citoyen Jean-François Favre-Buisson est nommé accusateur public à Chambéry.
Il était né à Rive, hameau de Thonon, en 1754. Il épousa Jeannette Buisson et prit dès lors le nom de Favre-Buisson. Après le concordat, il retourna à Thonon, ou il plaida comme avocat, et y mourut en 1836 à l’âge de 82 ans.

8 Mai
1577 – Traité du duc de Savoie avec les cantons catholiques Suisses.
Par le dernier article de ce traité, le duc s’engage à payer chaque année à Lucerne 300 florins d’or pour la nourriture aux enfants de chacun de ces canons qui étudieront à Turin.
(Mais ça c’était avant !! comme quoi, depuis que la Savoie a été occupée les richesses se sont déplacées et interverties).

9 Mai
1761 – Suppression par bulle de Clément XIII des Feuillants d’Abondance.
Cette même bulle réduit à six les douze prébendes de ces religieux, transfère les six prébendes à Lémenc et députe trois prêtres pour desservir la cure d’Abondance. Dans l’origine, le monastère d’Abondance était occupé par des chanoines de Saint-Augustin. Par les soins de saint François de Sales et en vertu d’un bref de Paul V, on y établit douze religieux Cisterciens de la congrégation des Feuillants.
Le règlement particulier avait défini dans des termes très explicites le droit de surveillance attribué au Sénat sur tous les monastères du ressort. La plupart de ces établissements étaient en pleine décadence. Si l’on excepte Tamié, pour l’ ordre de Citeaux, les maisons des Chartreux, celles des Jésuites, des Capucins et de quelques religieuses cloîtrées, la règle n’était observée dans aucun couvent des deux sexes, et, dans certaines communautés, l’office quotidien ne se célébrait pas.
Les registres ecclésiastiques de 1771, à 1792 contiennent toujours d’y faire droit, en homologuant les rescrits pontificaux obtenus par les moines auxquels pesaient la solitude du cloître. Pendant les vingt et un ans qui précédèrent l’occupation française de 1792, un ordre célèbre (les Jésuites) et plusieurs maisons religieuses disparurent de nos Etats.
Tels sont les chanoines réguliers de Saint-Ruff, supprimés par bref de Clément XIV en date du 1er juillet 1771.
Les Jésuites, par bulle du même souverain pontifie en date du 21 juillet 1772 ;
Les Antonins de Chambéry, par bulle de Pie VI du 27 décembre 1776 ;
Les Célestins de Villard-Sallet, par bulle du même pape du 6 août 1778.

10 Mai
1755 – Arrestation de Mandrin à Rochefort.
Au début de l’année 1755, la tranquillité était profonde dans tout le pays. Le brigandage avait presque disparu de nos contrées, grâce à la sollicitude des magistrats. Mais les montagnes et les gorges profondes qui, sur plusieurs points, séparent la Savoie de l’ancien territoire français, étaient infestées par un bande de voleurs que commandait un chef nommé Mandrin, hommes aussi courageux que fécond en ressources et qui, était parvenu par des prodiges d’adresse, à déjouer, pendant plusieurs années, les recherches des français. Louis Mandrin, né en 1715 à Saint-Etienne de Saint-Geoire (Dauphiné), porta le mousquet de bonne heure. Poursuivit comme déserteur, il fit de la fausse monnaie, puis il se livra à la contrebande avec quelques malfaiteurs de son espèce.
Au mois d’avril 1755, après une année de recherches infructueuses, la France résolut d’en finir avec ce dangereux malfaiteur. Les garnisons des petites villes de la frontière reçurent l’ordre de pénétrer au besoin sur le territoire de Savoie, dans le cas ou Mandrin, selon son habitude, s’y réfugierait. En conséquence, dans la nuit du 10 mai, 500 soldats du régiment de la Merlière, de résidence au Pont-Beauvoisin, passèrent le Guiers , sous la direction du capitaine de Casse et de plusieurs autres officiers. Cette troupe arriva en silence et sans uniforme au château de Rochefort, ou l’on supposait que Mandrin se tenait caché. Obligé d’user de violence envers le jardinier nommé Joseph Neyret, pour l’obliger à découvrir la retraite de Mandrin, poussé à bout, Neyret, montra la chambre ou Mandrin avait couché avec un nommé Saint-Pierre le cadet, des Echelles ; mais le lit était vide. En attendant que Mandrin et ses complices fussent découverts, les soldats s’emparèrent de tout l’or que contenait la chambre ou il avait passé la nuit. Une partie de cet argent était la propriété du jardinier, mais ils ne tenaient aucun compte de ses réclamations. Le château et ses dépendances furent fouillés en tous sens. Ils pénétrèrent avec torches enflammées dans une grange appartenant au révérend Galiffet, curé de Rochefort. Le vieux prêtre jetait des hauts cris, suppliant MM. les soldats de ne pas mettre le feu à son habitation. Un de ces militaires lui répondit durement : » Je me fout de vous et de votre presbytère ; qu’est-ce que ça me fait qu’il brûle ?? » Enfin, Mandrin fut découvert sous un tas de fagots. Dans la grange ou il se tenait blotti, ils trouvèrent couchés au milieu du foin Saint-Pierre et Planche, qu’ils recherchaient depuis longtemps. Ces trois personnes furent étroitement liés avec des cordes et conduits à Saint-Genix; de là, ils furent dirigés sur Valence. Le 29 août 1755, Mandrin fut roué vif dans cette ville, en exécution d’un arrêt de la chambre criminelle qui y faisait sa résidence.

11 Mai
1409 – Amédée VIII statue que le châtelain et le juge-mage de Chambéry ne pourront plus exercer leurs offices qu’après avoir été juré, entre les mains des syndics, d’observer le contenu des franchises et des libertés de la ville.
Franchises de Chambéry :
Les franchises, soit code municipal; que Thomas I accorda, le 4 mars 1232, aux habitants de Chambéry, leur donnèrent la faculté d’avoir un grand et petit conseil qui avaient le droit d’élire, chaque année, quatre syndics, le jour de Saint Nicolas, 8 décembre; de faire des lois pour la bonne administration de la commune, et de punir les délits, suivant un code pénal peu différent des autres villes franches de Savoie.
La banlieue de Chambéry, dans les limites de laquelle les bourgeois ne devaient payer aucune taille, y est circonscrite par des lignes tirées dès les fosses du Vivier, jusqu’au pont du Bourget sur la Leysse ; depuis ce pont à celui de la Corbière, de là, jusqu’aux rivets de la Maladverie d’Apremont, et depuis le lieu appelé Eau large jusqu’au pont d’Explanaz.
Toute personne qui habitait un an et un jour dans ces limites, sans être réclamée par son seigneur, devenait homme libre et franc, et tous les bourgeois de Chambéry étaient obligés de le défendre dans sa personne et dans ses biens.
Aucun bourgeois ne pouvait être emprisonné pour délit, ni pour dette, en offrant une caution, ni à être tenu à aucune imposition de guerre, pour celles que les comtes de Savoie auraient à soutenir au-delà du Mont-Cenis ou du Saint-Bernard.
Les droits du souverain s’y réduisaient à ceux des fours et moulins banaux, au 13e denier sur la vente des maisons, et au droit du toisage fixé à 7 deniers, payables, chaque année, aux fêtes de Pâques.
Le juge mage de Chambéry était le juge ordinaire, par-devant le Sénat duquel les bourgeois devaient se pourvoir en matière civile ; et le châtelain, qui était toujours un commandant militaire choisi parmi les premiers seigneurs du pays, présidait le petit et le grand conseil.
Ces franchises furent constamment respectées par les comtes et par les premiers ducs de Savoie, qui jurèrent tous d’en maintenir l’observation, comme on le voit dans les lettres patentes du 12 décembre 1283, du 15 juin 1353, du 11 février 1383 etc etc. Amédée VIII statua, en outre, le 11 mai 1409, que le châtelain et le juge- mage ne pourraient exercer leur office dans Chambéry qu’après qu’ils auraient juré, entre les mains des syndics, d’observer le contenu des franchises et des libertés de leur ville.
(Et ils osent dire de nous : ces crétins des alpes !!!)

12 Mai
1702 – Grand incendie à Maché, faubourg de la ville de Chambéry.
Si le Sénat était tout en Savoie, abri son histoire par Burnier renferme ainsi toutes choses. On y trouve en effet la mention d’un incendie qui dévora 63 maisons au faubourg Maché et priva de tout 142 familles.
Grâce aux libéralités du prince, cette malheureuse population put échapper à la misère. Les plus pauvres reçurent une hospitalité momentanée dans les vastes dépendances du château. Une collecte organisée en Savoie par les soins du Sénat, de la ville et du clergé, fournit aux victimes du sinistre une partie des fonds nécessaires à la reconstruction de leurs demeures.

13 Mai
1237 – Sentence rendue par le comte de Savoie contre le comte de Genevois.
Amédée IV, assisté des prud’hommes (de prudentum cirorum concilio ), condamne le comte du Genevois, Guillaume, à payer 20 000 marcs d’argent à Pierre, prévôt, frère du comte de Savoie, et adjuge au-dit Pierre la possession du château d’Arlod. La sentence est motivée sur ce que Rodolphe et Henri, fils du comte Guillaume, rompant une trêve qui existait avec Pierre de Savoie, ont saisi et incarcéré ce dernier.
Arlod est un château, dont il subsiste quelques pans de muraille, situé au bord du Rhône, rive droite, à demi-heure au sud de Bellegarde.
On évalue la condamnation du comte Guillaume à plus de 150 000 milles euros, valeur actuelle. Il semble donc que le comte de Genevois fût plus riche que le comte de Savoie ; cela n’empêche pas celui-ci de prononcer en souverain.
Mais le fait qui a motivé cette sentence prouve que la foi chez le comte de Genève était d’une nature carthaginoise, et qu’il lui arrivait parfois d’y manquer.

14 Mai
1794 – Sous occupation française ;
Pierre Derippe présente au directoire du département une pétition pour obtenir la place de bourreau.
Ce fait est consigné dans les mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique du diocèse de Chambéry,
Une façon très française de raconter les faits et le cas typique du citoyen poltron qui va là où la force le rassure, au détriment des autres.
Le citoyen Olive, président, l’invite à fournir un certificat de capacité ; il n’en a point (et pour cause, ça n’existait pas en Savoie), sa nomination est donc ajournée. A la fin de la séance, il retire sa pétition en disant qu’il ne se sent pas la force nécessaire pour exercer cette fonction. Le directoire essaye en vain de relever son courage, (il n’en avait point). La place fut donc donné à un nommé Laurent Reine ou René, étranger à la Savoie. Dans une pétition du 1er août 1794, adressée au tribunal criminel, il déclare que le vif empressement dont il est animé pour détruire les ennemis de la révolution et du bon ordre l’avait seul déterminé à accepter ; que la loi lui allouait un traitement de 2 400 francs et 1 600 francs pour deux aides, outre une indemnité de 36 francs pour chaque déplacement ; que, malgré toutes les recherches, il n’ avait pu trouver qu’ un seul aide, nommé Joseph Porte, qui voulait absolument 1 200 francs et participer à l’indemnité en cas de déplacement. Il demandait qu’on lui permette de ne prendre qu’un seul aide, auquel il donnerait 1 200 francs à condition que les autres 400 francs lui soient alloués en augmentation de traitement. Il s’engage, sous sa responsabilité personnelle, à exécuter avec ce seul aide tous les jugements criminels dans le ressort du Mont-Blanc, et assure que la justice y serait servie avec la même célérité. Il ajoute que différemment il se verrait contraint de renoncer à ses fonctions.
Le tribunal criminel, considérant que, n’ayant pas été possible de trouver un exécuteur dans le département, quelques démarches qu’aient pu faire à ce sujet les autorités constituées, il serait bien plus difficile encore de lui trouver un aide. Il est d’avis, en conséquence, qu’il est le cas d’accepter les conditions de Laurent Reine, et arrête qu’un extrait de la pétition sera adressé au conseil du département et à la commission des administrations de police et des tribunaux.

15 Mai
1796 – Encore sous occupation française.
Traité de Paris.
Par ce traité, le roi de Sardaigne renonce à tous ses droits sur le duché de Savoie et le comté de Nice, de Tende et de Beuil.
C’est un peu le traité du 24 mars 1860, avec cette différence que celui-ci fut signé avec l’acceptation de la population, tandis que celui-là avait été consenti dans des conditions analogues à celui que François I avait signé à Pavie, c’est à dire de force.

16 Mai
1762 – Le conseil communal du Chatelard en Beauges prend parti contre Le curé de la paroisse en faveur d’un de ses paroissiens.
Le pouvoir communal est bien loin d’avoir gagné aux révolutions que nous avons traversées. M. De Saint-Genis le reconnait explicitement quand il affirme, avec preuves à l’appui, que :
Les communes avait une existence dégagée d’entraves. En effet, elles nommaient leurs curés, résistaient á la perception illégal de l’impôt, s’associaient entre elles pour les travaux d’intérêt commun, fixaient le nombre de cabarets, rédigeaient les règlements de police rurale, et leurs conseils élus ne supportaient aucun empiétement de la part des syndics. La délibération du 16 mai par le conseil communal du Chatelard est une preuve de cette indépendance. Le curé Grillet fait une réclamation a un certain Carrier de l’impôt du chanvre. Le conseil prend fait et cause pour Carrier, et la réclamation du curé est rejetée.

17 Mai
1707 – Sous occupation française (Louis XIV).
Déclaration du pape Clément XI traitant le Sénat de Savoie d’ennemi de la juridiction ecclésiastique.
Dès l’origine de ces discussions (entre Louis XIV et le souverain pontife) le Sénat de Savoie s’y trouva mêlé comme les autres Cours du royaume. Il disait, en désignant la Cour souveraine de Chambéry : »Le Sénat et les autres ennemis de la juridiction ecclésiastique sont devenus sourds comme des aspics, parce qu’ils se sont bouché les oreilles ; ils persévèrent et s’endurcissent dans leur méchanceté ; rien n’ a pu les fléchir, ni nos exhortations, pour qu’ ils eussent à songer au salut de leur âmes, ni nos messages, ni nos messages » Ces reproches, ont pu faire croire que la haute magistrature de Savoie avait été excommuniée en masse au mois de mai 1707. Ce sont les paroles textuelles de la déclaration, les seules qui se rapportent à notre Sénat, pour démontrer que cette supposition n’avait rien de sérieux. Quoi qu’il en soit notre institution lutta pour le bon droit de son souverain le roi de Savoie, conformément aux plus anciennes traditions de notre magistrature ; mais son attitude fut toujours respectueuse envers le Saint-Siège.

18 Mai
1824 – Le roi nomme les trente-deux conseillers qui composent le conseil de Chambéry.
L’année 1823 fut signalée par la reprise des travaux publics abandonnés depuis l’occupation française de 1792 à 1815. En janvier commencent les études pour l’endiguement de l’Isère, mai conçues dans l’année 1817 ; en septembre en établit des chantiers pour achever la route du Mont-du-Chat ; la société fondée en 1771 pour les irrigations de la plaine de Chambéry au Bourget se reconstitue.
Le roi pour aider, dit l’édit, au développement de l’agriculture et du commerce intérieur, abolit les gabelles, les taxes locales, et autorise les communes à les remplacer par des octrois ; mais la vie municipale était morte ; il suffira d’un détail pour en fournir la preuve; le 18 mai 1824, le roi, sur la proposition du Sénat, nomme trente-deux conseillers qui composeront le conseil de la ville de Chambéry ; le marquis de Travernay accepte le rôle de premier syndic. La Cour fait un séjour de six semaines en Savoie (22 juillet au 4 septembre 1824) ; le roi dissipe par son affabilité, sa droiture, sa bonhomie pleine de dignité, ce que les actes d’inconséquences des ultra-royalistes avaient accumulé de préventions.

19 Mai
1679 – Arrêt réglementant la confrérie des apothicaires.
La médecine, la chirurgie et la pharmacie furent de tous temps l’objet de la surveillance des autorités ; elles donnèrent lieu aux réglementations les plus minutieuses, et les tarifs mis en vigueur depuis quelques temps par les médecins ne sont pas une innovation, comme on pourrait le croire, mais seulement un retour vers un ordre de choses qui paraissait aboli.
Les chirurgiens pieusement associés, disent leurs statuts, sous le vocable des saints Cosme et Damien, s’étaient imposé des conditions de savoir et de pratique forts sages : nul ne peut lever boutique à Chambéry s’il n’a passé trois fois l’examen devant les maîtres, en présence d’un sénateur, et s’il n’ a fait une opération chirurgicale sur un corps humain ; nul maître, compagnon ou apprenti, ne pourra lever l’appareil d’un autre qu’au préalable il ne l’ait fait appeler ; les nouveaux maîtres seront obligés de servir six mois l’hospice de Charité pro Deo.
Les apothicaires formaient la confrérie de Sainte-Marie-Madeleine ; on fermait leurs boutiques si elles n’estoient suffisamment garnies de drogues et compositions selon la pharmacopée.
(Quelques mots en vieux français comme retrouvés sur mes documents)

20 Mai
1416 – LL. PP. unissant au prieuré de Ripaille la chapelle de Saint-Bon, presche de Thonon.
Amédée augmenta les privilèges qu’il avait accordés au prieuré de Ripaille, en concédant aux religieux le pouvoir de construire un moulin sur l’eau d’Oncion, sans aucune charge ni redevance, et à l’endroit qui leur serait le plus commode, en leur abandonnant, pour leur affouage, 150 poses ( journeaux de 500 toises ) dans la forêt dite de Lonnaz, entre Thonon et le Liaudi ( Liaud ) ; enfin en unissant à leur maison, par LL. PP. du 20 mai 1416, la chapelle de Saint-Bon proche de Thonon.
Les droits du prieuré de Ripaille sur l’eau d’ Oncion (ou de l’ Oncion) ont été la cause de nombreux procès qui ont tous été gagnés par les propriétaires actuels de Ripaille, considérés comme héritiers de ces droits

21 Mai
1687 – Visite pastorale de la paroisse de Bordeau par le cardinal Le Camus.
On sait que ce prélat était un des meilleurs amis de saint François de Sales. Ce titre suffirait pour donner de l’intérêt à son souvenir.
Le culte était célébré à Bordeau par les prêtres desservant la paroisse du Bourget, et un vicaire était spécialement délégué pour remplir cet office. Les recherches pratiquées et publiées par M. Mailland jettent un certain jour sur l’état précaire de cette paroisse.
L’évêque Le Camus s’en rendit un compte exact par ses propres yeux. Voyant la nécessité d’établir une cure à Bordeau, il offrit aux jésuites de payer lui-même la moitié de la somme nécessaire pour y bâtir une maison curiale.
On croit, ajoute M. Mailland, qu’il a réellement payé cette moitié, puisque le presbytère projeté s’est bâti. Ce bâtiment existe encore aujourd’hui, mais après avoir été consacré à l’usage des audiences du châtelain de Bordeau, il fut converti en une fabrique de pointes de Paris !! (Comme par hasard !!)
Bordeau constitue une commune, mais ce n’est plus une paroisse. Au point de vue du culte, cette commune est une dépendance de la paroisse du Bourget-du-Lac, comme elle l’était avant la fondation de l’évêché de Chambéry.

22 Mai
1584 – Désignation de candidats au Sénat, dans laquelle Antoine Favre n’obtint pas la majorité des suffrages. (Déjà à cette époque la Savoie pratiquait l’élection par suffrages).
Antoine Favre, qui fit la gloire du Sénat de Savoie, n’arriva pas de plein pied au rang de sénateur. Pour preuve ce document qui nous fait connaître que ce grand homme ne fut pas, dès le premier jour, apprécié suivant son mérite et comme il le fut plus tard.
Cette pièce fait connaître également la marche suivie pour la désignation d’un candidat aux fonctions de sénateur.
L’an 1584 et le 22 mai, après le décès du seigneur messire Claude Milliet, abbé d’Aulps, conseiller et sénateurs céant, par la mort duquel a été par le Sénat procédé à la nomination suivante :
1. le juge mage du Buget ………………..3 voix.
M. le juge mage de Gex……………………4 Voix.
M. François Ruffin……………………………3 voix.
M. Jean Gaudinon……………………………7 voix.
M. Guillaume d’ Oncieu…………………….7 voix.
M. François Crassus………………………10 Voix.
M. Antoine Favre……………………………..5 voix.
Suivant lesquelles voix a été dudit jour mandé à S.M. la nomination des trois candidats en l’ordre suivant :
MM. François Grassus, Jean Gaudinon et Guillaume d’ Oncieu.
(hist. du Sénat de Savoie, tome II, page 283)

23 Mai
1753 – Naissance à Chambéry de M. Doppet, qui deviendra général et qui a mérité de donner son nom à l’une des rues de Chambéry.
Lieutenant-colonel de la légion des Allobroges, puis général de l’armée des Alpes.
Il se retira du service et mourut à Aix-les-Bains en 1800.
(Almanach des gloires de la Savoie)

24 Mai
1603 – Ouverture du jubilé de Thonon.
Clément VIII ayant ensuite accordé à la ville de Thonon la célébration du jubilé de l’année sainte, pendant les mois de mai et de juin de l’année 1602, le Sénat de Savoie, et de la Chambre des comptes se trouvèrent dans cette ville, avec l’évêque de Genève, le 24 de mai de la même année. Après avoir mis la Sainte-Maison en possession de prieuré de Sainte-Hypolite, l’ouverture du jubilé se fit avec les mêmes cérémonies que celles que l’on observe à Rome à l’ouverture de la Porte sainte : 150 processions accoururent de la Savoie, de la Suisse, du Valais, de Nantua, de Belley, de Bourg, de Montluel, de Saint-Claude et même de Lyon, auxquelles les magistrats de Genève accordèrent le passage dans leur ville, sous la réserve de voiler les croix et les bannières.
Les offrandes que l’on recueillit pendant les deux mois que dura le jubilé, surpassèrent 20 000 écus d’or ; 10 000 écus furent d’abord destinés à racheter de la ville de Fribourg les biens-fonds du prieuré de Sainte-Hypolite, que les Bernois lui avaient hypothéqués, et le restant fut employé à l’acquisition des dîmes aliénées des principales églises du Chablais.

25 Mai
1447 – Ratification par la Diète de Lausanne du traité d’Annecy du 23 avril précédent.
Après la mort de Charles le Téméraire, des conférences furent tenues à Annecy et donnèrent lieu à un nouveau traité en date du 23 avril 1477 modifiant celui de Fribourg. En vertu de ce traité, la patrie de Vaud fut restituée à la Savoie le 21 Février de l’année suivante.
La cérémonie eut lieu à Nyon avec un certain apparat. Le jeune duc Philibert et sa mère, la régente de Savoie, avaient nommé les plénipotentiaires pros possessions adipliscenda patria et baroniae Vaudi.
Ce fut après vingt-cinq ans d’occupation que le pays romand rentra sous la domination de Savoie, à l’exception des terres qui en furent détachées par le congrès de Fribourg.

26 Mai
1624 – Sous occupation française (Louis XIII).
Prise de possession du prieuré de Ripaille par les Chartreux de Vallon.
Le dernier prieuré de Vallon, dom Laurent de Saint-Sixt, continua de remplir le même office à Ripaille.
La chartreuse restaurée se composa de dix religieux et de cinq frères, nombre égal à celui des anciens chanoines augustins. Elle prit alors le nom de Chartreuse de l’Annonciade, mais on la trouve quelquefois désignée sous ces dénominations de Chartreuse de Savoie, Chartreuse de Ripaille-Savoie, Chartreuse unie de Valon et Ripaille.

27 Mai
1743 – Ouverture du testament de Mme la comtesse d’Oncieu de Douvre, contenant un legs de 12 000 livres en faveur de l’hospice des incurables de Chambéry.
L’hospice des incurables de Chambéry a commencé en juillet 1740, par les soins de R.Gitod, promoteur du décanat de Savoie. Sa destination était de recevoir les malheureux qui ne pouvaient être admis ni soulagés dans les hôpitaux de la charité et de l’Hôtel-Dieu.
Cet établissement a pris peu à peu plus d’extension par suite des dons qui ont été faits en sa faveur, notamment par Mme la comtesse d’Oncieu de Douvre, par son testament du 30 avril 1730, ouvert le 27 mai 1743, a légué une somme de 12 000 livres pour, y est-il dit, « les intérêts être employés au soulagement des pauvres incurables de cette ville ». Néanmoins, cet établissement n’obtint l’approbation royale qu’en 1753.

28 Mai
1384 – Les habitants de Moûtiers protestent et font appel au pape contre l’archevêque de Tarentaise.
Rodolphe de Chissé soulevait de violentes colères par les actes arbitraires qu’il commettait tous les jours. Les émeutes ne le ramenaient pas dans la voie de l’équité ; mais il ne s’en fut pas moins forcé, pour sa sécurité de quitter Moutiers. Il s’enferma dans son château de Saint-Jacquemol. C’est là qu’il fut assassiné avec tous ses gens à la fin de 1385?
Cette sanglante tragédie encore enveloppée de mystère, atteste la rudesse de la colère des habitants. Après une enquête de deux années, des responsables sont exécutés à Chambéry. L’un d’eux, Pierre Reliour, déchiqueté par les tenailles des tortionnaires, vécut sept jours entre les médecins et les bourreaux, qui se disputaient son âme.
(V.de Saint-Genis, Hist. de Savoie p. 377)

29 Mai
1594 – Fondation de la confrérie des Pénitents noirs de Chambéry.
C’est encore là une des institutions dont nous sommes redevables à saint François de Sales, et dans cette œuvre le saint prélat fut aidé par le président Favre.
Lorsque saint François de Sales entreprend sa mission apostolique dans le nord de la Savoie, c’est encore Favre qui le soutient et l’encourage. A son retour du Chablais, le prévôt de Genève dresse avec son ami le plan d’une campagne religieuse qui aura pour but principal de venger la croix des mépris dont l’hérésie la couvre ; il l’établit à Annecy et dans la capitale du Duché.
Le règlement de cette association est inséré au registre du Sénat sous ce titre : Statuts et règles de la dévote compagnie des Pénitents noirs du très-saint Crucifix et de la miséricorde, créée dans la ville de Chambéry, le 29 mai 1594, à l’honneur de Dieu et de l’exaltation de la sainte Foi.

30 Mai
1814 – Traité de Paris.
Ce traité fut si considérablement modifié par celui de Vienne qu’on en ignore les principales dispositions.
Vous pouvez trouver les détails dans Savoie historique de Joseph Dessaix.

31 Mai
1842 – Lettres-patentes autorisant les frères de Sainte-Famille (au rabat bleu) à s’établir en Savoie.
En 1839, ils avaient établi un pensionnat à Tamié. Il n’existe dans le diocèse que 20 membres de cette corporation, répartis pour l’enseignement des enfants dans les paroisses des Echelles, Montmélian, Arbin, Pont-de-Beauvoisin, Ruffieux, Chindrieux, Serrières, Novalaise, Saint-Pierre d’Albigny et Plancherine.

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Juin :

1er Juin
1639 – Traité de Turin.
Ce traité livre à Richelieu toutes les villes piémontaises restées fidèles à la régente (Chrestienne) ; la révolte devient alors universelle, et la duchesse, surprise dans Turin, doit au dévouement chevaleresque de quelques officiers de Savoie de pouvoir se réfugier dans la citadelle, d’où elle s’échappe pour passer le mont Cenis.
(Histoire de Savoie de V. de Saint-Genis).
Ce dévouement des officiers de Savoie dont il est question ci-dessus est expliqué au moyen de la note suivante :
Dans la nuit du 27 août 1639, les Espagnols entrent à Turin; le comte Philippe d’Aglié, le comte de Rossillon, le marquis de Lullins, le comte de Beuil et quelques français mettent l’épée à la main, dégagent la litière de la duchesse et la conduisent à la citadelle au travers des rues pleines de tumultes et de coups de feu.

2 Juin
1721 – Edit concernant les frais occasionnés par les mesures prises pour préserver la Savoie de la peste qui sévissait autour d’elle.
La peste qui ravagea Marseille en 1720 ne sévit pas en Savoie. Mais on s’était imposé des dépenses considérables pour la garde des frontières et pour l’ensemble des mesures hygiéniques dont on avait reconnu la nécessité. Pour faire face à ces frais extraordinaires, il fallut recourir à une contribution. C’est l’objet de l’édit précité.
Le roi faisait remarquer avec raison que les citoyens de tous les rangs étant intéressés à la conservation de la santé publique, il était juste qu’ils payassent leur part sans distinction de privilèges.
Cette décision souleva de très sérieuses difficultés dans les diocèses. Les ecclésiastiques se refusaient à payer la taxe auquel ils n’avaient, disaient t’ils, jamais été astreints par le passé.
L’urgence était assez grande pour recourir aux moyens extrêmes.
Ce qui faisait dire d’ailleurs aux magistrats : le clergé n’était pas juge de la nécessité.

3 Juin
1733 – Mort de Benoit de Pontverre, curé de Confignon.
Benoit de Pontverre, né d’une ancienne famille célèbre dans l’histoire des gentilshommes de la cuiller qui désolèrent tant Genève au temps de la réformation, fit une guerre d’un autre genre à cette même ville.
Plein de zèle pour faire des conversions, il écrivit contre le protestantisme et rétablit la religion catholique en plusieurs localités. Ce fut lui qui détermina J -J. Rousseau à se réfugier à Annecy auprès de Madame de Warens, et il fit plusieurs autres prosélytes moins célèbres.
Il mourut après avoir été curé de Confignon pendant 40 ans, laissant une grande réputation.
J -J. Rousseau parle longuement de lui au livre XI de ses confessions.

4 Juin
1859.6 Bataille de Magenta.
Les victoires de Magenta (4 juin) et de Solférino (2 juin) furent les prémices de la réunification Italienne et de la session de la Savoie à l’Empire.
Saint-Genis nota : ce n’est pas le lieu de raconter cette guerre : mais je ne puis passer sous silence la part glorieuse que prirent les soldats et les officiers de Savoie.
Citons le génie du général Menabrea, les charges brillantes du colonel de Sonnaz, l’énergie des Borson, Gabet, Rolland et l’audace du général Mollard.

5 Juin
1713 – Louis XIV restitue la Savoie à ses princes légitimes après 10 ans d’occupation.
Le traité d’Utrecht était mis à exécution, Louis XIV fut dans l’obligation d’observer les dispositions qui le concernaient, et Victor-Amédée II rentra en possession du berceau de ses pères. Le 5 juin 1713, la Savoie fut officiellement rendue à S. A. Royale et remise en son nom à M. de Schulenborg, maréchal et aide-de-camp de Victor-Amédée, par M. de Prades, brigadier des armes.
Les registres capitulaires de la Sainte-Chapelle de Chambéry nous donnent une nomenclature des Te Deum chantés à cette occasion, des processions solennelles et des illuminations de la capitale du Duché.
Ce qu’ils ne décrivent pas, c’est l’enthousiasme du peuple qui voyait son prince légitime lui revenir couvert de gloire et le front ceint du diadème royal ; c’est l’union de tous les ordres de la Savoie, acclamant la paix et le rétablissement de l’ordre. Les réjouissances publiques durèrent plusieurs jours sans interruption.

6 Juin
1560 – Après 23 ans d’occupation française (François 1er) son successeur s’allie au pape, aux Espagnols et à la république de Venise pour les inviter à intervenir afin d’empêcher Emmanuel- Philibert de Savoie d’intervenir sur Genève.

7 Juin
1553 – Inondation produite par la Leysse, contre laquelle la ville de Chambéry fut préservée par la grande digue qui avait été réparée par les soins du syndic Emmanuel-Philibert de Pingon.
La reconstruction de cette digue fortement endommagée avait avancé avec une très grande rapidité plus que l’on oserait l’espérer aujourd’hui malgré les moyens et les ressources actuel dont la civilisation dispose. Elle avait été commencée le 12 février 1552 et elle fut terminée le 5 mai suivant. Cette digue avait 200 toises de longueur et 4 pieds d’épaisseur.
Les habitants de Chambéry eurent bientôt à se féliciter de la diligence qu’on avait mise à rétablir les digues, car la rivière de Leysse, enflée par les pluies diluviennes, eût inondé de nouveau la ville le 7 juin, si les remparts et les constructions récentes n’eussent opposé à l’impétuosité des flots une solide résistance. Il semblait que cette année 1553 fût vraiment néfaste, car au dire de l’histoire, jamais les pluies et les tempêtes ne se déchaînèrent sur notre pays avec autant de violence. La ville fut encore à la veille d’être submergée le 3 novembre, mais elle échappa au fléau, et tandis que les campagnes environnantes ressemblaient à un lac, les murailles de Chambéry la préservèrent du danger.

8 Juin
1590 – Arrêt rendu contre plusieurs Tarins accusés de manœuvres illicites au sujet de l’échange de monnaies.
Un autre danger, plus général que l’improbité des collecteurs, était la multiplicité des monnaies et leurs falsifications incessantes qu’avait un instant atténué l’édit de 1562. En 1594, le duc crut nécessaire de fixer derechef la valeur légale des pièces d’or et d’argent qui avaient cours en Savoie ; la conséquence de cette mesure fut une élévation, subite du prix des denrées, à ce point qu’un édit autorisa le Sénat à fixer le prix des denrées de première nécessité.
Il était évident, en effet, que si la valeur nominale de la livre diminuait subitement d’un tiers, le marchand devait, pour ne pas perdre, augmenter d’un tiers le prix de la veille. En 1590, on avait déjà décrété contre les faux monnayeurs et les rogneurs d’or, les peines de la confiscation et de la mort. Le trafic des monnaies se faisait surtout en Tarentaise, on primait , en Piémont, l’échange des écus ou des livres de Savoie contre des parpioles de bas aloi ou des pièces fausses ; il y avait à Castiglione en Lombardie un atelier de faux-monnayeurs qui profitaient de la multiplicité des types monétaires, des variations du change et du peu de fixité du poids pour inonder de leurs produits les vallées des Alpes.
Un arrêt du 8 juin 1590 appliqua les rigueurs légales à plusieurs Tarins qui estoient allés au lieu de Castillon porter quelque peu de bonne et grosse monnoye et avoient rapporté de la menüe pour le double et des parpioles et quarts semblables aux cinq de Savoye (dixit) Le trouble jeté dans les transactions par ces fraudes se compliquait d’une mesure imprudente. On décréta le cours forcé des monnaies de bas aloi et des pièces rognées ; il fallut bientôt renoncer à cet expédient, qui doublait le bénéfice des faux-monnayeurs.

9 Juin
1472 – Le comte de Montmayeur, après avoir été condamné comme assassin, et après avoir interjeté appel contre le jugement qui le frappe, prête hommage de fidélité à la régente.
L’appel interjeté par ce comte, dit M. Burnier, a si bien empêché l’effet de la sentence rendue contre lui en 1465 que, le 9 juin 1472, il prête hommage de fidélité à la régente, et le 1er septembre de l’année suivante il signe comme membre du Conseil ducal les franchises de Chambéry.

10 Juin
1288 – Girard de Compeys est institué châtelain de l’Ile (Genève).
Le châtelain ayant exercé cette année-là le vidomnat pour le comte de Savoie, on trouve dans ses comptes les premières sources de recettes de cet office ; ce sont entre autres :
1e La moitié de la pêche du Rhône affermée pour soixante livres et douze truites.
2e Le péage du pont du Rhône, acensé pour six livres.
3e Le ban du vin pendant trois jours par année.
4e Le produit des clames ou plaintes, chacune d’elles rapportant trois sous au vidomne.
5e le droit de secondes noces, chaque veuve qui se remarie payant soixante sous entre l’évêque et le vidomne, etc…
(Régeste genevois)

11 Juin
1267 – Philippe Ier, treizième comte de Savoie, épouse Alice de Bourgogne.
L’ancien Almanach de Savoie, créé par Bellemin et continué par l’avocat Raymond jusqu’en 1848, contient, outre les renseignements consignés, ainsi que des articles divers qui ne manquent point d’intérêt. Le volume de 1847 renferme une notice historique sur les princes de la maison de Savoie qui sont nés dans le Duché. Les princes qui ont eu la malheureuse idée de naître ailleurs que dans le domaine de leurs pères sont exclus de cette notice. C’est sans doute pour leur apprendre à être patriotes d’un bout à l’autre de leur existence.
Philippe Ier était né à Aiguebelle en 1207 ; il a donc le droit à sa place dans ce document. Il y est, en effet, et nous citons les lignes suivantes qui le concernent.
Destiné dès son bas âge à l’état ecclésiastique, il fut successivement et sans être jamais promu aux ordres sacrés, gouverneur du patrimoine de Saint-Pierre, gonfalonier de l’église romaine, évêque de Valence, puis archevêque de Lyon.
Aussitôt qu’il connut les dispositions testamentaires de son frère Pierre, qui l’avait établi son héritier, il quitta l’habit ecclésiastique pour ceindre la couronne; et quelque valétudinaire et âgé de plus de 60 ans, il se marie avec Alice de Bourgogne.
Philippe aima passionnément les armes, tant que son état sembla lui en défendre l’usage. Il avait essayé en 1239 de se faire élire évêque de Lauzanne. En 1263, il a endossé la cuirasse pour se battre contre les murs de Turin.
Devenu souverain, il oublia son humeur guerrière, il devint doux et pacifique, et ne chercha plus qu’à se maintenir en paix avec ses voisins.

12 Juin
1852 – Mort à Saint-Pétersbourg de Xavier de Maistre.
Xavier de Maistre, l’auteur du Voyage autour de ma chambre, frère cadet de Joseph de Maistre, naquit à Chambéry en octobre 1763 ; il suivit la carrière militaire et servit comme officier dans un régiment d’infanterie de la marine sarde. Lorsque la Savoie fut envahie par les révolutionnaires français en 1792, il sortit de son régiment et prit du service en Russie, et parvint au grade de général. Il ne quitta plus sa patrie d’adoption et mourut à Saint-Pétersbourg le 12 juin 1852, à l’âge de 89 ans.
« Extrait des Gloires de la Savoie »

13 Juin
1420 – Testament de jean Durhône.
Jean Durhône est, avec noble Amédée de Benin, le fondateur des hospices de Chambéry, Amédée de Benin avait, quarante-cinq ans auparavant, institué pour son héritier l’Hôpital neuf de Chambéry, appelé la Maison de Dieu, désigné ensuite sous le nom d’hôpital de Saint-François, par lui fondé et construit. Durhône institué pour son héritier l’Hôpital de Maché, par lui établit et fondé, et veut qu’on observe les mêmes statuts qu’à l’Hôpital fondé par Amédée de Benin.
Le nom de Durhône, ce bienfaiteur de Chambéry au XVe siècle, n’est plus aujourd’hui connu que du petit nombre. Je suppose qu’on l’eût honoré dans le temps de le choisir pour parrain d’une des rues de Chambéry ; on se dirait aujourd’hui : Qu’est-ce que le Rhône peut avoir à faire ici ?? Et l’on enlèverait à la rue ce nom de Durhône qu’on prendrait pour celui d’un fleuve et non celui d’un bienfaiteur de l’humanité.
Heureusement que Chambéry n’avait pas poussé la reconnaissance qu’il doit à Durhône jusqu’à inscrire son nom à l’entrée d’une de ses voies de communication. Par son manque de gratitude d’il y a quatre siècles notre ville a évité de commettre le crime d’ingratitude au XIXe

14 Juin
1642 – Compromis de Turin.
Richelieu abusait de sa situation d’arbitre de l’Europe pour traiter la Savoie en province française et disposer de ses troupes comme si elles eussent lui appartenu. Les princes n’étaient guère plus satisfaits des espagnols que de Richelieu.
Le comte de Siruella exerçait en Piémont tous les actes au nom de Philippe IV, percevait l’impôt, levait la milice, et ne manquait pas une occasion de froisser les gentilshommes piémontais.
Les parties intéressées comprirent enfin que leur désunion perdait le Duché et que l’indépendance de celui-ci allait disparaître si l’on permettait quelques mois encore cette prise de possession tacite des espagnols en Piémont et des français en Savoie.
Urbain VII prit une part active à ces rapprochements ; il redoutait l’extension des espagnols dans les provinces de la péninsule autant que l’ingérence des français dans les affaires qu’il prétendait diriger seul. L’existence, au milieu des Alpes, d’un Etat catholique indépendant était indispensable à ses desseins ; aussi ses agents secrets, les trois capucins diplomates qui se montrèrent, de 1630 à 1644, si discrètement habiles, durent-ils agir de concert pour obtenir l’assentiment des trois cours intéressées.
L’accord se fit aux dépens du cabinet de Madrid.
Les négociations nouées par Mazarin, devenu cardinal, aboutissent au compromis de Turin (14 juin 1642) qui partage le Piémont entre les oncles du jeune duc.
Les trois capucins diplomatiques sont le P. Joseph, qu’on appelait l’Eminence grise, le P. Jean de Montcalière et le P. Chinoga, qui s’étaient distribué les différentes provinces sur lesquels devait s’exercer leur influence. Le premier agissait en France, le second en Savoie et le troisième à la cour de Vienne.
Ce qui nous surprend, c’est que le compromis de Turin de 1642 n’ait pas été appelé par les historiens : Le traité des trois Capucins.

15 Juin
1847 – Billet royal réduisant à une seule année les études de droit à l’université de Chambéry.
Ce même billet royal fait une obligation aux étudiants de terminer leurs cours à l’université de Turin.
Ces mesures, qui ont provoqué de nombreuses plaintes de la Savoie, malheureusement sans résultats, et qui sera une des premières causes du mécontentement qui s’est traduit plus tard par le vote de 1860.

16 Juin
1816 – Après 23 ans d’occupation française :
L’avocat Didier, auteur d’un complot contre la restauration de la monarchie en France, est arrêté à Saint-Jean d’Arves et livré .
Les souffrances physiques des populations subies durant ces 23 ans, les laissèrent indifférentes aux émotions politiques qui agitaient le Dauphiné.
Le complot de Didier venait d’être découvert; ce conspirateur dont la tête était mise à prix, poursuivi par des carabiniers sardes dans les montagnes encore couvertes de neige de la Maurienne, fut livré à Saint-Jean d’Arves (16 mai), traîné à Turin, ramené à Chambéry et remis aux français qui le fusilleront à Grenoble.
Pour la première fois, une trahison avait souillé notre noble terre de Savoie.
Comme quoi les occupations françaises ont toujours laissé chez nous de très mauvaises et néfastes conséquences.
Et ce au bout de 23 ans, alors qu’en est-il aujourd’hui après 156 ans ??????

17 Juin
1430 – Publication des Statuts Sabaudia.
Cette publication a été faite dans la grande salle du Château de Chambéry. Amédée VIII avait considérablement agrandi son patrimoine. Il lui était réservé d’introduire dans les Etats qu’il venait de réunir à la couronne ducale un mode d’y rendre justice et d’y percevoir les droits conforme à celui qui était en pratique dans ses provinces.
Pour cela, il réunit en un seul code non-seulement les lois de ses ancêtres, mais encore celles observées dans le Genevois et le Faucigny, et y ajouta toutes les dispositions qu’exigeait la fusion de ces différents peuples.
Il chargea du soin de dresser ce code les hommes les plus distingués de son temps, entre autres Jean de Beaufort et Nicolas Festi de Sallanches.

18 Juin
1576 – Le roi concède à des entrepreneurs allemands d’origine l’exploitation des salines de Moûtiers.
Les théories économique de l’Europe se réduisait alors à deux principes : retenir le numéraire, proscrire l’entrée des marchandises étrangères, ou du moins la ralentir par de fortes taxes, « comme s’il eût été possible d’acheter des marchandises qu’on ne produisait plus soi-même et de garder l’argent qui servait à les payer ».
Les ducs de Savoie y ajoutèrent la prohibition des exportations et l’assujettissement à la consommation du sel, empruntés à d’autres pays.
L’impôt du sel était extrêmement lourd en raison de la rareté des épices et de l’emploi nécessaire de ce condiment pour l’alimentation publique et l’élève des bestiaux. Le trésor en retirait un bénéfice considérable.
L’édit du 14 janvier 1720 alla jusqu’à déterminer la quantité de sel dont chaque particulier était tenu de faire achat.

19 Juin
1767 – Naissance de Joseph-François Michaud, l’auteur de l’Histoire des Croisades, à Albens.
Joseph-François Michaud naquit à Albens le 19 juin 767, de Louis-Marie Michaud et de Marie-Anne Montagnat. L’origine savoisienne de Michaud a été longtemps contestée, pourtant il ne peut y avoir de doute.
L’acte de naissance de J.F. Michaud a été retrouvé, et des lettres signées de lui sont conservées dans la collection d’autographes de la Société Florimontagne d’Annecy.

20 Juin
1837 – Promulgation du Code Charles-Albert.
Le 20 juin 1837, Charles-Albert, cédant à des instances patriotiques promulgue le code civil, qui sera exécuté le 1er janvier 1838. Jusqu’à la dernière heure, le roi avait hésité.
Barbaroux, perdant pied devant les efforts du parti rétrograde, écrivit aussitôt à M. Avet, alors en Savoie, de revenir immédiatement à Turin ; » il faut que les hommes aiment les lois auxquelles ils obéissent ; il faut qu’ils y aient foi. S’il en est autrement, ils sont moins attachés à leur pays, et le respect de la patrie se perd »
Le Code Albertin est rédigé avec une entente parfaite de la situation, ménageant la transition entres les Royales Constitutions et l’esprit moderne. Il conservait les principes du droit romain pour ce qui touchait à la puissance paternelle et aux successions, il adoptait presque littéralement les articles du code relatif au droit de propriété et aux contrats civils, les hypothèques occultes sont supprimées.

21 Juin
1802 – Sous occupation française :
Introduction des mérinos en Savoie.
Les troupeaux venus d’Espagne avaient traversé les rigueurs de la Terreur, à l’abri du parc de Rambouillet. Mais ce n’était pas sans peine qu’on était parvenu à acclimater ces animaux. Grillet, qui publiait en 1806 un ouvrage qui devait être imité plus tard par Bouillet, Dezaubry etc, contient à l’égard de l’introduction des mérinos en Savoie en 1802 quelques lignes que nous croyons devoir reproduire:
Le Département du Mont-Blanc doit au zèle et à la constance de M. Grand, conseiller de préfecture et membre de la Société d’agriculture de Chambéry, l’introduction des mérinos dans la bergerie de Choisel. Ses expériences prouvent, avec la dernière évidence, que ces brebis espagnoles réussissent et prospèrent dans notre climat : MM. de Saint-Sulpice, Bonne-Savardin etc etc ont suivi son exemple, et l’on peut espérer, avec fondement, que les produits de la race, supérieure à la race abâtardie et grossière du pays, encourageront tous les amateurs de la prospérité publique à multiplier la première et à utiliser la seconde par les croisements.
Voici donc un texte très français, pour expliquer dès cette époque aux habitants de Savoie que tout chez eux n’étaient qu’abâtardisse et grossièreté.
Pourtant les montagnards disaient à l’époque que leurs bâtards de moutons craignaient beaucoup moins le loup et qu’ils étaient mieux constitués pour les pentes de nos montagnes et qu’ils entretenaient avec les chèvres et les ânes, bien mieux nos pâturages.
Comme quoi la propagande existait déjà à cette époque, aujourd’hui c’est pire car ils ont vendu presque tous nos Alpages aux étrangers après nous avoir expropriés.

22 Juin
1476 – Bataille de Morat, ou fut défait Charles le Téméraire.
Après les désastres de Granson et de Morat, ou le duc de Bourgogne est battu par les Suisses et la Savoie, Yolande se rapproche de Louis XI et entame des négociations avec lui. Charles le Téméraire ayant appris ces menées, le fait arrêté avec ses enfants.
Philibert 1er alors âgé de 4 ans, parvient à être sauvé.
Louis XI fait rassembler les Etats de Savoie, qui placent ce pays sous sa protection. Le Piemont est donné au comte de Bresse, et la Savoie est mise sous protection de l’évêque de Genève. Il nomme Grolée de Luys gouverneur de Philibert Ier.
Plus tard Yolande est remise en liberté et reprend les rênes du pouvoir.
Autre version d’après Paradin : (texto)
Les Suisses, qui lors n’étaient que lourdaux et bucoliques prirent les riches meubles et joyaux du duc et en firent assez mal leur profit, car ils ne vendirent les grands plats d’argent que deux sols la pièce, estimant que ce fut étain, et son gros diamant ou pendait une grosse perle fut levé, jeté, repris et offert à un prêtre pour un florin, lequel prêtre l’envoya aux seigneurs des Suisses, qui lui baillèrent trois petits écus. (Français d’époque écrit et parlé en Savoie).

23 Juin
1424 – Fondation du collège d’Avignon pour seize boursiers de la Savoie par le cardinal Jean Fraczon, dit de brogny, etc .
Jean Fraczon, né au Petit-Brogny, dans la commune d’Annecy-le-Vieux, étant devenu cardinal, fonda le 23 juin 1424, dans son palais d’Avignon, un collège sous le nom de Saint-Nicolas d’Annecy.
Il ordonna qu’on y entretient 24 étudiants, dont 8 seraient originaires du diocèse de Genève et choisis de préférence dans la châtellerie d’Annecy ; 8 dans les autres diocèses de Savoie, et les 8 autres dans les provinces ecclésiastiques d’Arles et de Vienne.
Il légua sa bibliothèque composée de plus de 700 volumes, pour l’usage de ce collège qu’il mit sous la protection des ducs et des conseils de Savoie.
(Tout cela existât beaucoup plus tard au pays d’à-côté).

24 Juin
1728 – Edit de Victor-Amédée ordonnant que tous les biens qui étaient taillables en 1620 demeurassent perpétuellement obligés à la taille.
Le privilège d’exemption en faveur du clergé et de la noblesse ne fut maintenu (à l’époque de la confection du cadastre) que pour les biens ecclésiastiques d’ancienne origine (ceux dont le clergé jouissait avant 1620) et pour les biens véritablement féodaux, en quelques mains qu’ils eussent passées. A ce sujet, il convient d’observer que dès l’année 1567, le duc Emmanuel Philibert, voulant mettre un terme à l’agrandissement de la mainmorte, avait ordonné que les établissements de ce genre fussent tenus de déclarer tous les biens qu’ils possédaient, ainsi que les lettres d’amortissement qu’ils avaient dû obtenir, pour avoir la permission de les posséder ; faute de quoi ils devaient les remettre dans le commerce, à moins qu’ils ne fussent autorisés à les conserver par des lettres de tolérance ou d’amortissement, selon qu’il y aurait lieu. Ces dispositions avaient été renouvelées en 1721, 1720 et 1764 ; mais malgré leur sagesse et leur utilité, elles étaient tombées en désuétude ; et les fonds les plus précieux, surtout aux environs des villes, étaient possédés, en dernier lieu, par les ecclésiastiques séculiers ou réguliers. Le roi Victor-Amédée, pour soulager le peuple en restreignant des privilèges devenus abusifs, ordonne donc ; par édit du 24 juin 1728, que tous les biens qui étaient taillables en 1620 y demeurassent perpétuellement obligés et fussent assujettis à toutes les charges imposées ou à imposer, sans avoir aucun égard à la qualité des possesseurs. De cette manière, la majeure partie des biens-fonds que le clergé de Savoie, possédait au moment de la révolution française, était déjà sujette à la taille, ainsi que des biens ruraux ordinaires.

25 Juin
1600 – Sous occupation française :
Le Conseil d’Etat de Savoie vérifie et accepte le traité conclu entre ses délégués et le général Catinat, en vertu duquel la ville de Chambéry consentait une contribution de guerre pour se mettre à l’abri de tout acte d’hostilité.
Tandis qu’un corps d’armée français, commandé par Catinat, pénètre en Piémont et y répandait la terreur, la France donnait l’ordre au marquis de Saint-Ruth d’occuper la Savoie. En face du danger d’une invasion prochaine, le Sénat crut devoir renouveler à son duc les témoignages de son dévouement. Tous ses membres se déclarèrent prêts à employer leurs biens et leur vie au service de Son Altesse.
Cependant Saint-Ruth avait déjà investi Montmélian et s’était emparé des principales entrées de la Savoie. Avant de se présenter devant Chambéry, Saint-Ruth fit proposer à la ville de se décider à lui payer une contribution de guerre (pas mal non !!).
Pour éviter les massacres, il fut décidé que la ville de Chambéry, son baillage, et la province de Savoie (propre) payeraient 200 milles livres de trois mois en trois mois.
Pour garantir le paiement, Saint-Ruth décida de confisquer l’argenterie des églises.
Décidément rien n’a changé !!

26 Juin
1794 – Sous occupation française : exécution à Grenoble du prêtre Revenat.
M. Revenat François-Marie, né à Seyssel (diocèse de Genève) en 1752, fut promu au sacerdoce en 1782. En 1793, il n’émigra point et continua d’exercer le saint ministère en secret comme missionnaire. Pendant le carême de 1793, surveillé, il fit le sacrifice de sa vie et dit : « quoi qu’il puisse m’arriver, je n’abandonnerai point les fidèles qui ont besoin de mon ministère ». Il parcouru courageusement plusieurs communes des diocèses déguisé en marchand forain; et le 18 janvier 1794, il fut livré aux gendarmes, pour une modique somme d’argent, par la servante d’une maison ou il venait d’administrer un malade.
Le 20 janvier 1794, il fut enchaîné et conduit à Grenoble ; il s’y trouva confondu dans les prisons avec un grand nombre de scélérats sans éducation et sans principes religieux. Chaque jour on l’accablait des plus grossières injures.
Il sut cependant profiter de sa longue détention pour écrire à plusieurs personnes et spécialement à une de ses sœurs, des lettres très édifiantes.
Au mois de juin, il subit plusieurs interrogatoires dans lesquels les juges le traitaient d’une manière infâme : » S’il n’y avait point de bourreau, disait un jour l’un d’ entre eux, je serais moi-même avec plaisir le bourreau de ce b…là – J’aurai plaisir, ajoutait le greffier, de voir guillotiner ce coquin, ce scélérat, des fenêtres de ma chambre qui est très bien située pour cela ».
Cette scène dégoûtante montre jusqu’ à quel point cette espèce de magistrature française était avilie.

27 Juin
1794 – Toujours sous occupation française :
Arrestation de Thérèse Simon et de Marcie Perret.
La première était de Bellecombe en Tarentaise, la seconde d’Aigueblanche.
Elles étaient prévenues d’avoir chanté une carmagnole contre-révolutionnaire, dont le refrain était :
Viv’le son
Du Piémont !
Vive notre royauté
Et nos braves chapeaux bordés

28 Juin
1794.6 – Toujours sous occupation française.
Lecture des lois au temple dédié à l’Etre Suprême à Chambéry.
Le Conseil général de la commune de Chambéry (constater le changement d’appellation) se rendit en corps au temple dédié à l’Etre Suprême, pour y entendre la lecture des lois (françaises).
C’est la première fois qu’on trouve le nom de l’Etre Suprême dans les procès-verbaux dressés du temps d’Albitte, ce salopard de français qui a fait brûler nos églises pour y prendre les richesses qui y étaient entretenues, et qui a massacré tant de nos aïeux.

29 Juin
1775 – Testament de François Vespres, en faveur des Hospices de Chambéry.
Les Hospices de Chambéry ont de tout temps augmenté leurs ressources, d’une part, et d’autre part, conjuré les pernicieux effets de l’oisiveté en soumettant leurs pensionnaires à un travail peu fatigant mais au moins rémunérateur.
Au XVIIIe siècle, l’hôpital général faisait travailler ses malades, pour ceux qui le pouvaient, sur la soie et sur la laine, et le produit de ce travail était destiné à augmenter le nombre ou le bien-être des pensionnaires. Il y avait des ateliers de filature et de moulinage.
La Savoie industrielle de M. Barbier contient à l’égard de ces établissements les documents les plus précis et les plus intéressants.
Mais la mise à ferme des ressources hospitalières ou municipales ne date pas d’hier, et les ateliers de filature et de moulinage furent affermés à des entrepreneurs qui y voyaient leur bénéfice avant tout. Vespres fut un de ces entrepreneurs. Il était ascensateur des moulins de l’hôpital général en 1689, et son fils le devint à son tour en 1721. C’est à un de ses descendants que l’hôpital général doit une rente perpétuelle de 1500 livres léguée aux pauvres dudit hôpital par le testament précité.

30 Juin
1470 – Représentation donnée à Chambéry par cinquante gentilshommes et bourgeois de Montmélian.
La duchesse Yolande aimait à se délasser au milieu des fêtes. On trouve dans les comptes des archives de fréquentes mentions relatives à des momeries, morisques, comédies ou mascarades ; la duchesse y prenait elle-même une part active avec ses filles, ses dames et ses écuyers ; d’autres fois, elle assistait aux spectacles que lui offraient la noblesse ou les villes.
Le 30 juin 1470, 50 gentilshommes et bourgeois de Montmélian vinrent jouer à Chambéry la Moralité de sainte Suzanne ; ils furent défrayés de tout par les soins de l’écuyer Lancelot.

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Juillet :

1er Juillet
1598 – Ordre au capitaine de justice de prendre sans procédure ni appel les voleurs et vagabonds étrangers qui désolaient les provinces.
Les guerres qui avaient rempli le règne de Charles III (roi d’Espagne) n’étaient pas terminées que les maraudeurs et les bandits qui suivent les armées s’étaient abattus comme une nuée de vautours sur les provinces qu’ils affligeaient par leurs vols et leurs rapines.
Le duc de Savoie prit aussitôt les mesures les plus énergiques pour remédier à cet état de choses, et édicta les peines les plus sévères contre ces délinquants.
Le 1er juillet 1598, Claude Rey, capitaine de justice, reçoit mandat de parcourir les provinces de Savoie avec ses archers et de pendre, sans procédure ni appel, les voleurs, vagabonds, fainéants, guetteurs de chemins et autres gens sans aveu.

2 Juillet
1794 – Sous occupation française :
Les habitants de Lanslebourg et de Lanslevillard arrivent à s’évader du fort de Barraux ou ils avaient été déportés.
Au mois d’avril 1794, les français avaient 3000 hommes de troupes à Lanslebourg, les troupes du roi de Savoie occupaient le Mont-Cenis.
Comme les habitants de Lanslebourg sont propriétaires de tout le plateau du Mont-Cenis, ils y allaient souvent pour y conduire et soigner leur bétail ; ce qui occasionnait des rapports entre eux et les troupes du roi.
Le commandant général de l’armée française les accusa alors d’être les ennemis de la Révolution, de servir d’espions aux troupes du roi, de les avertir de tous les mouvements des troupes françaises et de leur fournir des provisions (ce qui n’était pas faux).
Il en fit un rapport au représentant Gaston (un français pourri), qui se trouvait alors à Modane. C’est alors le 19 avril 1794 que Gaston prit contre eux une détermination atroce. Il arrêta : que les habitants des villages de Lanslebourg et Lanslevillard seraient transférés, hommes, femmes et enfants, sous bonne conduite, au fort de Barraux.
Le 2 juillet 1794, le préfet Albitte les autorise à sortir du fort de Barraux et de se rendre dans leurs foyers. Il ne les reverra plus.
Durant leur enfermement de soixante-quatorze jours les troupes française détruisirent leurs bestiaux pour nourrir leurs troupes.

3 Juillet
1572 – Les jésuites obtiennent le prieuré de Mégève.
Ce fut là le commencement de la puissance temporelle des jésuites dans les Etats de Savoie. Le collège de Chambéry s’était ouvert en 1565, sous la direction de la Compagnie de Jésus. Le père de Coudrey, savoisien, en fut le premier recteur.
Les classes étaient établies dans une partie du couvent des Cordeliers ou les jésuites restèrent jusqu’en 1571, époque où un local plus convenable leur fut assigné dans la maison Pobel.
La communauté était alors composée de quatorze ou quinze religieux. Elle n’avait, pour vivre que 800 livres par an. L’acquisition du prieuré de Mégève donna bientôt aux jésuites une certaine aisance qui ne fit que s’accroître par les acquisitions successives des prieurés de Saint-Philippe, dans la vallée de Miolans en 1585 et du Bourget en 1587.

4 Juillet
1695 – Sous occupation française Louis XIV (1690-1696)
Mort de Mgr d’Arenthon d’Alex, évêque d’Annecy.
Ce prélat est un des plus célèbres de ceux qui ont occupé le siège de Saint-François de Sales. Parmi ses titres à la célébrité ils convient de citer ses relations mystiques avec la fameuse Mme Guyon.
L’évêque d’Annecy avait rencontré Mme Guyon, il crut à la mission qu’elle s’attribuait, et la prit sous sa protection. Il l’amena dans son diocèse, à Gex, qui en faisait partie à cette époque, et lui donna pour directeur spirituel le Père Lacombe, prieur des Barnabrites de Thonon.
La pénitente subjugua l’esprit de son directeur, et l’un accompagnant l’autre, ils entreprirent cette campagne de prédilection apostolique dont le terme fut la réclusion pour Mme Guyon et la maison des fous pour le Père Lacombe.
Il y aurait un intéressant rapprochement à faire entre Mgr d’Arenthon d’Alex et Mgr Vibert de Saint-Jean de Maurienne, les préconiseurs, le premier de Mme Guyon et le second de la Cantiamile, qui produisit un grand trouble dans le diocèse de Saint-Jean de Maurienne en même temps que dans le cerveau de l’évêque.

5 Juillet
1835 – Fondation de la caisse d’épargne de Chambéry.
Nous inscrivons ce fait pour établir que le Sénat n’a pas attendu les événements de 1848 pour penser au peuple, et que les institutions préconisées avec raison par le progrès ont été mises en activité par nos élites avant d’être réclamées par les habitants.

6 Juillet
1738 – Bail passé par M. Noirey, propriétaire de la maison et du domaine des Charmettes, à Mme la baronne de Warens.
Cet acte se trouve aux minutes de Me Rivoire notaire ; il fut enregistré le 8 du même mois. Les témoins qui ont signé avec le notaire et les parties contractantes sont : le sieur Philibert Falquet, secrétaire de l’intendance générale de Savoie, bourgeois de Chambéry, et le sieur Jean-Jacques Rousseau, habitant en la même ville.

7 Juillet
1688 – Les jésuites de Chambéry cèdent le château de Bardeau à André Sollier de la Tour de Cordon.
L’origine de la famille Sollier de la Tour de Cordon se perd dans les ténèbres du XIe siècle. On pense que son berceau est à la Tour-du-Pin.
C’est en la personne de Victor-Amédée Sollier, comte de la Tour, marquis de Cordon que finit le règne des seigneurs de Bordeau, sous la période dévastatrice d’occupation de la Savoie par Louis XIV de 1690 à 1696.

8 Juillet
1760 – Lettre de cachet de Charles-Emmanuel autorisant la ville de Chambéry à démolir l’église de Saint-Léger et d’en transporter la paroisse à Saint-François.
L’irrégularité du plan de Chambéry et le manque de places publiques avaient déjà déterminé la ville à demander cette autorisation en 1550.
Ce projet ne put être exécutée qu’en suite de la lettre de cachet de Charles-Emmanuel en date du 8 juillet 1760, et la place actuelle Saint-Léger ne fut nivelée et terminée qu’en 1765.

9 Juillet
1683 – Ordonnance concernant des Chevaliers-Tireurs de Chambéry qui n’étaient pas bourgeois de cette cité.
Le droit de bourgeoisie n’était accordé, alors, qu’après l’accomplissement de certaines conditions et l’acquittement de quelques redevances ; en revanche, de nombreux avantages y étaient attachés, et syndics, nobles et bourgeois étaient toujours unis pour les défendre envers et contre tous. Un certain nombre d’étrangers avaient été reçus dans les compagnies des Tireurs, et l’adresse ou le hasard leur ayant fait gagner le prix de la ville, la ville les débouta de la demande du prix pour « n’ estre bourgeois ny enfants de ville », leur laissant inhibition d’ y tirer, à peine de l’ amende.
Des ordonnances furent rendues à ce sujet contre Granchamp, Dubourg, de la Porte et de Montan en 1655, et renouvelées en 1683 contre maîtres Ginet, Chiron et Pavy.

10 Juillet
1838 – Constitution de la Société du tramway entre Chambéry et le lac du Bourget.
Une société s’est constituée le 1O juillet 1838, pour établir un tramway entre Chambéry et le lac du Bourget. Hélas l’idée qui présidait à cette entreprise eut le tort de ne pas venir en son temps, elle avait été conçue trop tôt. La société abandonna le but en vue duquel elle avait été constituée, le tramway fut supprimé, et la Société est devenu la Compagnie du canal

11 Juillet
1815 – Mart du médecin Daquin, de Chambéry.
Joseph Daquin, né à Chambéry le 14 janvier 1732, après avoir pris son doctorat, exerça la médecine jusqu’ à sa mort le 11 juillet 1815.
Daquin fit partie de ce petit nombre d’hommes auxquels leur intelligence d’élite acquit une grande réputation sans qu’ils aient quitté leur modeste demeure ; c’est là un brevet de capacité incontestable.
De tous les ouvrages de Daquin, celui qui contribua le plus à fonder sa renommée fut sa Philosophie de la Folie, publiée en 1791.
Jusqu’alors les malheureux atteints d’aliénation mentale étaient maltraités comme des êtres nuls et dangereux ; le traitement qu’on leur faisait subir avait plutôt pour but de débarrasser la société de leur présence, que de chercher à les guérir.
Daquin réclama la bienveillance de la société envers les malades confondus avec les coupables ; il lui demanda de travailler efficacement à réparer des maux souvent causés par elle.
La Savoie a donc donné le jour au créateur de la médecine aliéniste !
Que l’on réfléchisse à toute l’importance de l’idée de Daquin, que l’on se rende bien compte de ses conséquences humanitaires, et l’on conviendra que nous devons nous montrer fiers d’une pareille gloire.
Sachons quand même que dix ans plus tard un médecin français nommé Pinel s’empara de l’idée de notre compatriote et se l’appropria sans scrupules. Il sera de toute justice de constater qu’il a trouvé ses thèses dans les œuvres de Daquin, à qui il a négligé de rendre ce qui lui appartenait.
C’est ainsi que tout un pan de notre histoire est falsifié par la France depuis le rattachement.

12 Juillet
1596 – Lesdiguières s’empare, après quatre jours de siège, du fort de Miribel.
Les Savoisiens qui composaient la garnison de ce fort inquiétaient Grenoble. Becque, qui les commandait, ne voulut capituler que lorsqu’ il vit les assiégeants, logés dans un bastion, se préparer à un nouvel assaut.
Lesdiguières rendit hommage à la bravoure de la garnison savoisienne et à son commandant en accordant à celui-ci toutes les conditions qu’il désirait pour sauver leur honneur.

13 Juillet
1814 – LL. PP. instituant la Bonne Gouvernance.
Grâce à la vigilance des magistrats, les six premières années qui suivirent l’occupation désastreuse des français (1792 1814), furent pour la Savoie une époque de calme absolu.
Le Sénat se prononça en 1815 et 1816 que deux condamnations à mort pour des crimes ordinaires.
Malgré le zèle déployé par les autorités, le gouvernement de Victor-Emmanuel ne pouvait se persuader que notre pays ne fût pas un foyer de propagande révolutionnaire, et ne considérait, certains magistrats comme dangereux, à cause de leurs tendances libérales.
L’union qui existait entre tous les membres du Sénat et la franchise avec laquelle ils indiquaient au souverain certaines réformes indispensables, firent bientôt mettre la Compagnie en suspicion.
Cette défiance inspira aux conseillers du roi une des mesures qui ont le plus contribué à rendre son administration impopulaire.
Nous voulons parler de la création en Savoie de la Bonne Gouvernance, le but de cette institution était exprimé dans le préambule des lettres patentes du 13 juillet 1814, confirmées et amplifiées l’année suivante.

14 Juillet
1809 – Ascension du Mont Blanc par Marie Paradis.
C’est la première fois qu’une femme ait entrepris cette audacieuse tentative, qui pourtant s’effectua non pas sans difficulté, mais au moins sans accident.
Marie Paradis, (au nom prédestiné) était une Savoisienne de Chamonix.

15 Juillet
1602 – Clôture du jubilé de Thonon.
Le P. Chérubin, chef influent des missions des Capucins en Savoie, avait obtenu du pape de célébrer à Thonon un jubilé solennel au mois de mai 1602.
Toutes les populations, à quarante lieues à la ronde, y prirent part. Quantité de genevois s’y rendirent par curiosité.
Ce jubilé dura du 24 mai au 15 juillet. Il vint à Thonon plus de cent mille pèlerins des provinces voisines. Plus de 180 processions ne craignirent pas de traverser Genève et même d’y loger.
On affirme qu’en cette occasion, les Genevois ont fait preuve d’un esprit de tolérance qu’on était loin d’attendre des disciples de Calvin.

16 Juillet
1615 – Acte d’acquisition par la ville de Chambéry du jardin des Antonius, ou fut établie la place aux Herbes, dite aussi place de Lans.
Les syndics et conseils de Chambéry, ne voulaient pas rester en arrière du duc qui se plaisait à donner à leur cité tout le développement possible.
Ils entrèrent dans cette même voie et préludèrent par l’acquisition de la maison de Clermont de Mont-saint-Jean, dont ils firent un hôtel-de-ville.
Le marquis de Lans, lieutenant général du duché, conçut le projet de former une grande place auprès de la maison commune, et il fit acheter, par les syndics, le jardin des Antonius et plusieurs maisons adjointes, sur le sol desquels fut établie la place aux Herbes.
La succession de Thomas Pobel, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, arriva à propos pour faire face aux dépenses du nivellement des rues environnantes qui conduisirent à l’ancien Sénat.
Cette place fut ensuite décorée d’une fontaine de marbre, très belle œuvre d’art, qui a été détruite sous l’occupation française de 1690, sans que nous puissions dire la fin qu’elle a faite !!!
Ce monument avait été exécuté sur les dessins de Cuennoz, architecte de Chambéry, par François Rivolin, sculpteur d’Annecy, Falque Tiriard de Miribel et Laurent Vuillermoz de Chambéry. Ces artistes mirent 15 mois pour exécuter leur tâche.

17 Juillet
1817 – L’évêché de Chambéry est érigé en archevêché.
Le décanat de Savoie était administré par un doyen qui résida à Saint-André jusqu’en 1248, date de l’engloutissement de cette ville sous le mont Granier.
Après cet événement, le doyen du décanat de Savoie se retira à Grenoble ou il continua à exercer en Savoie son ancienne juridiction jusqu’en 1343, époque de la suppression de sa dignité et de la réunion de sa juridiction à la mense épiscopale de l’évêque de Grenoble.
En 1775, Pie VI démembra le décanat de Savoie du diocèse de Grenoble et en confia l’administration au cardinal Gerdil. Quatre années plus tard, c’est-à-dire en 1779, le décanat de Savoie fut érigé en évêché sous le nom d’évêché de Chambéry. Cet évêché fut à son tour érigé en archevêché en 1817.

18 Juillet
1753 – LL. PP. de Charles-Emmanuel III approuvant l’hospice des incurables de Chambéry.
Madame Marie-Jeanne Baptiste de Rossillon-de-Bernex, épouse de messire Guillaume d’ Oncieu, comte de Douvres, avait légué, par son testament du 30 avril 1730, 12000 livres pour que les revenus qui en proviendront fussent employés au soulagement des incurables de Chambéry et de la Savoie.
Elle nomma pour diriger cette œuvre M. Louis Girod, alors promoteur du décanat de Savoie, qui, ayant recueilli d’autres legs, établit les incurables dans une maison qu’il acheta au Reclus, l’an 1742.
Charles-Emmanuel III approuva cet établissement en 1753, mais il ne lui fut donné une administration particulière qu’en 1774.

19 Juillet
1803 – Sous occupation française, les nouveaux curés et desservants des communes sont dans l’obligation de prêter le serment prescrit par le concordat.
Les églises furent fermées en Savoie au fort de la tempête révolutionnaire française. Les excès y furent portés même plus loin; en ce que, des ordres furent donnés d’abattre les clochers. Les ministres du culte s’enfuirent.
M. Demoustiers-Mérinville, premier évêque du diocèse de Chambéry et de Genève du s’expatrier et les révolutionnaires massacreurs, sanguinaires et fourbes obligèrent à partir du 19 juillet 1803, les nouveaux curés et desservants des communes à prêter le serment de fidélité prescrit par le concordat à la cathédrale et en présence du magistrat civil.
Pourtant dès le 9 novembre 1799, plusieurs tentèrent de revenir en de ça des monts ; la victoire de Marengo acheva de déterminer les plus timides, principalement dans les hauts de vallées, ils furent accueillis avec joie et reconnaissance
Les Savoisiens ne pouvaient se passer, moins que tout autre, des services des religieux qui consolaient autant qu’ils édifiaient.

20 Juillet
1585 – Charles-Emmanuel se fait recevoir de la confrérie des Pénitents-noirs.
Cette congrégation comptait à peine quelques mois d’existence, et déjà tout ce que la Savoie contenait d’hommes distingués et influents en faisait partie.
Antoine Favre en fut le premier recteur ; tous ses collègues du Sénat tinrent à honneur de suivre son exemple.
Charles-Emmanuel Ier se fit recevoir pénitent noir le 20 juillet 1595, à la confrérie.
Au nombre des privilèges qu’obtint l’association, il faut placer en première ligne la faculté de délivrer chaque année, la veille du jeudi-saint, un condamné à mort ou aux galères.
Les registres du Sénat ne contiennent pas les noms de tous les criminels délivrés par la confrérie. Voici ceux que nous avons pu retrouver :
Christophe Gret, galères pour trois ans, gracié en 1604.
Charles Muffac, prisonnier, 1600.
Charles Beneyton, condamné à mort, 1623.
Claude Massei, galères perpétuelles, 1624.
Deléaz, prêtre, galères à vie pour fausse monnaie, gracié en 1681.

21 Juillet
1820 – LL. PP. approuvant la fondation de l’hospice des vieillards à Saint-Benoît, à Chambéry.
Cette fondation est sans contredit celle qui donne la plus grande preuve du grand cœur de De Boigne.
Le règlement de cette institution est assez peu connu dans ses détails pour que nous pensions faire œuvre utile et intéressante en le reproduisant ici dans tout son contenu : mais son étendue ne nous le permet pas.
Nous vous engageons seulement à vous procurer ce document, et vous serez édifiés du bon sens et de la délicatesse de ce texte. Dont on chercherait en vain le pareil dans les nations les mieux organisées.

22 Juillet
1685 -Supplice des sorciers de la %otte, sur la place du Verney à Chambéry.
En 1685, le village de la Motte, près de Chambéry, était occupé par une société de magiciens qui se mêlaient de guérir et faisaient un certain nombre de dupes. Les nominés Gavot et Morret, chefs de ces magiciens, furent soumis à la torture. On leur fit avouer qu’ils entretenaient un commerce intime avec le diable et qu’ils lui avaient vendu leurs âmes pour de l’argent.
Condamnés le 20 juillet, les deux hommes furent conduits le surlendemain en pleine audience, ou ils firent amende honorables. La même cérémonie eut lieu à Saint-Dominique, le Saint-Sacrement étant exposé ; après quoi on les mena au Verney, ou ils furent exécutés.
C’est peut-être de cet événement qu’est venu le dicton populaire relatif aux Sorciers de la Motte.

23 Juillet
1715 – Déluge de Viuz.
On désigne ainsi la catastrophe qui eut pour théâtre la commune de Viuz-en-Sallas (Faucigny).
En 1715, le 23 juillet, un éboulement considérable de terre, appelé le Déluge de Viuz, eut lieu sur la partie nord de la commune et couvrit plus de 300 journaux de fonds du hameau de Chamonet ; 32 maisons furent englouties.
Heureusement qu’une partie des habitants de ce hameau se trouvaient en montagne, il n’y eut que 35 personnes d’ensevelies sous cet éboulement, qui arriva à la pointe du jour, par un temps sec, et fut occasionné par les eaux d’un ruisseau qui fouillaient cette terre depuis longtemps.
Victor-Amé, qui se trouvait à Thonon, fit distribuer aussitôt les secours.

24 Juillet
1766 – Emprisonnement de trois imprimeurs d’Annecy sur les plaintes portées par Genève.
Ayant imprimé sous le voile de l’anonyme un pamphlet contre Genève, intitulé : Le Dictionnaire des Négatifs, Genève s’en émeut, se plaignit aux autorités savoisiennes, et Burdet Jean-Baptiste, son fils Alexis, ainsi que Claude-Marie Durand, autre imprimeur d’Annecy, furent arrêtés et tenus en prison du 24 juillet au 17 octobre de l’année 1766.

25 Juillet
1470 – Vœu par les habitants de Chambéry à saint Sébastien pour être préservés de la peste.
Ce vœu est l’origine d’une procession qui a lieu tous les ans à pareil jour.

26 Juillet
1630 -Sous occupation Française, mort de Charles-Emmanuel I dit le Grand.
Ecraser le Piémont, s’emparer de la personne du prince : tels furent les ordres de Richelieu.
Le prince eut connaissance de ce barbare projet et s’échappa ; mais ses provinces tombèrent au pouvoir des armées françaises. Ecrasés par ses ennemis, le prince Charles-Emmanuel I vit alors son peuple en proie au double fléau de la peste et de la guerre et sans nourriture, sans vêtements, presque sans armes. C’était son dernier malheur et son dernier jour.
Tant d’épreuves, tant d’agitations, tant de revers avaient miné sa vie.
Il mourut à Savillan, le 20 juillet 1630, à l’âge de 68 ans.
Et dire qu’aujourd’hui des gens de Savoie vénèrent ce pays sanguinaire et destructeur qu’est le pays d’à-côté !!!! Si l’on additionnait le nombre de morts et de destructions que ce pays a commis chez nous, nous pourrions aisément le traduire devant les instances internationales pour crimes contre l’humanité.

27 Juillet
1555 – Sous occupation française:
Le tribunal déclare hérétiques et livre au bras séculer six voyageurs de Genève traversant la Savoie pour se rendre dans les vallées vaudoises et arrêtés entre Faverges et Grésy.
Vers les premiers jours de juin 1555, six hommes dans la force de l’âge quittaient Genève pour se rendre dans les vallées vaudoises, à travers la Savoie. Ils se nommaient Jean Verdon, Antoine Laborie, Jean Trigallet, Bertrand Bataille, Girot Thoran et Jean Moge. Laborie avait exercé quelque temps les fonctions de juge royal.
Après avoir abandonné le catholicisme, pour la doctrine des réformateurs, Vernon, Laborie et Trigallet, devaient exercer parmi les Vaudois le ministère de pasteurs ; leurs compagnons les escortaient jusqu’ aux limites du Piémont.
Les six voyageurs arrivèrent au col de Tamié, entre Faverges et Grésy dans la matinée du 11 juin, mais depuis plusieurs jours, ils étaient signalés aux autorités et quand ils se disposèrent à descendre sur Conflans, le prévôt (français) des maréchaux, Cleriadus de la Noe, les arrêta au nom du roi français François Ie.
On les trouva nantis de plusieurs ouvrages imprimés à Genève ; Vernon portait à ses coreligionnaires du Piémont une lettre signée de Jean Calvin. Leurs documents furent saiss, après quoi les six prisonniers furent conduits à Chambéry.
Une première sentence, les a livrés au bras séculier. La cour ordonna que les accusés seraient : par l’ exécuteur de la haute justice française , attachés et étranglés à un pilier, que leur corps et leurs documents seraient réduits en cendres, et leurs biens confisqués.

28 Juillet
1600 -Sous occupation française (1600 à 1601 Henry 4)
Vente du couvent de Sallières,
Ce bâtiment appelé le couvent de Sallières et qu’on voit du lac du Bourget, inspire une sorte de terreur mêlée de curiosité, et le voyageur se demande qu’elle fut autrefois la destination de cet édifice.
M. Mailland disait :
Sallières ( ou Challières) était autrefois une seigneurie avec maisonnable, appartenant à la famille de Seyssel. Cette seigneurie fut vendue pour payer les dettes d’ Isabeau de la Roche-Chaudry, veuve de François de Seyssel (marquis d’ Aix), dame d’ honneur de la duchesse de Savoie ; elle fut vendue le 28 juillet 1600 par Charles-Emmanuel de Seyssel à Louis de Sainte-Marthe, écuyer, lieutenant général de la sénéchaussée du Poitou, armée d’ Henry 4.
« Je n’ai pu vérifier si cette version est la réalité des faits, car comme à chaque fois, sous occupation française, les écrits sont souvent travestis »
Mais ce Bâtiment était connu en Savoie sous les noms de Grande Maison et de Couvent de Saillères.
La tradition raconte que ce fut un couvent de religieuses et qu’un moine d’ Hautecombe devint éperdument amoureux de l’une d’elles. Souvent, au clair de la lune, le moine traversait le lac à la nage pour venir rendre visite à sa bien-aimée. Lorsque la nuit était sombre, il se guidait par la lueur d’une lampe que la jeune sœur plaçait à sa fenêtre. Un soir, ce fanal fut découvert et éteint par la supérieure du couvent. Le pauvre moine, privé de guide, devint le jouet des vagues, et son cadavre fut trouvé le lendemain sur la grève, près de la fenêtre de celle pour laquelle il avait risqué et perdu la vie.
Abstraction faite de cette légende, il paraît que cette construction fut bien un couvent autrefois ; c’est ce que font présumer certains détails d’architecture.

29 Juillet
1652 – Mort de Mme de Warens.
Ainsi qu’il résulte de documents précieux recueillis par M. Charles Guillermain, et entre autres d’un mémoire adressé à M. le comte de Mellarède par M. Couzié, des Charmettes, la pauvre femme aurait fini dans la misère.
Cette digne femme, sans argent, et j’ose dire sans crédit, et accablées de dettes, eut l’heureuse ressource de plaire à un seigneur de la première distinction qui fournit, durant qu’il vécut, aux journaliers nécessaires de la subsistance de cette baronne ; mais le noble désintéressement dont son âme avait toujours été pénétrée, ne lui suggéra jamais de confier à ce seigneur le triste et inévitable avenir qui la menaçait.
Aussi après cette perte, se dit-elle forcée de mendier, pour ainsi dire, un recoin de chaumière dans un des faubourgs ou elle,’ a végété que par les secours et soins charitables de ses voisins, qui n’étaient, tant s’en faut dans l’aisance.
Finalement, accablées de différents maux, elle succomba avec tous les sentiments d’une femme forte et bonne chrétienne.
Elle a été inhumée au cimetière de Lémène le 30 juillet 1652.
« Mémoires de la Société d’ Histoire et d’archéologie de Chambéry »

30 Juillet
1822 – LL. PP. autorisant la fondation du dépôt de mendicité de Chambéry.
Le dépôt de mendicité autorisé par patentes royales du 30 juillet 1822, fondé le 20 octobre suivant, a été ouvert le 1er mai 1830 : il a pour but de retirer les gens pauvres domiciliés à Chambéry et dans les communes environnantes ; il contient maintenant cent deux pauvres, dont cinquante-un hommes et cinquante-une femmes. Le service intérieur est confié aux sœurs de Saint-Joseph. M. de Boigne l’a doté d’un revenu de 2èààà livres ; il a de plus donné un capital pour l’acquisition du local et pour les constructions nécessaires.
Ce don, en totalité, arriva à 649 150 livres.

31 Juillet
1601 – Fondation de la Sainte-Maison de Thonon.
La Sainte-Maison de Thonon établie le 31 juillet 1601, pour y recueillir ceux qui, « ayant tourné à l’Hérésie de Calvin, rentraient au giron de l’église sans moyens d’y vivre ». On leur enseignait divers métiers ou on les utilisait d’ après leur profession ; elle avait pour annexe une maison de refuge appelée l’Auberge de Vertu.

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Août :

1er Août
1034 – Siège de Saint-Jean-de-Maurienne.
Conrad le Salique est couronné une seconde fois roi de Bourgogne et de Genève, à la suite de la victoire remportée par Humbert-aux-Blanches-mains sur les comtes de Champagne et de Genevois, ligués avec l’archevêque de Lyon et les évêques d’Aoste et de Tarentaise, dans le but de soustraire à l’empereur d’Allemagne, l’héritage de Rodolphe III.
Après ce succès, Conrad et Humbert mirent le siège devant Saint-Jean-de-Maurienne.
Ce siège fut long et opiniâtre. La ville fut prise d’assaut, ses habitants dispersés, l’évêché et toutes les églises du diocèse de Maurienne furent réunis

2 Août
1825 – LL. PP. approuvant la communauté des Carmélites de Chambéry.
Il existait à Chambéry, avant l’occupation française de 1792 à 1815, un monastère de carmélites déchaussées, fondée en 1634 par la princesse Marie-Liesse de Luxembourg de Tingry.
En 1793 sous les français vendait ce monastère ainsi que l’église qui furent transformé en fabrique à vinaigre. La façade fut démolie.
La communauté fut rétablie en 1825, par Mgr. Bjgex, qui fit venir quelques carmélites. Approuvées par lettres patentes du 2 août 1825, elles se fixèrent d’ abord au faubourg Montmélian, dans l’ancien hospice des Chartreux. Elles acquirent ensuite à Lémene, un local ou elles construisirent, en 1831 et 1832, le monastère qu’elles occupèrent jusqu’ au 20ème siècle.
La communauté se composait en 1863 de 16 religieuses de chœur, de 4 converses et de 5 tourières.

3 Août
1787 – Ascension du Mont-Blanc par M. de Saussure.
L’accès du sommet de ce mont sourcilleux qui portait le nom de Mont-Blanc, avait été pendant longtemps regarder comme impraticable. Néanmoins, le médecin Paccard et Jacques Balmat, tous deux de Chamonix, l’avaient entrepris en 1785 et exécuté avec succès. Après avoir surmonté mille difficultés, ils étaient parvenus à la cime.
M. d Saussure, qui depuis longtemps, avait tenté la même entreprise, enhardit par l’heureuse issue de celle des deux Chamoniards, résolut, l’année suivante, de parvenir au sommet du Mont-Blanc pour y saisir l’ensemble des diverses chaînes des Alpes, et y faire, à différentes hauteurs, des expériences sur les modifications de l’atmosphère.
Le 3 août accompagné de 18 guides, M.de Saussure eut assez de force et de courage pour parvenir à 11 heures 30, au sommet du Mont-Blanc, ou, pendant plus de 4 heures, il s’occupa des expériences que l’on trouve détaillées dans la relation de son voyage qu’il publia après son retour à Genève.
N.B. il nous est impossible de savoir si des ascensions avaient été tentées auparavant car ce sont les seuls écrits à notre connaissance qui relatent de tels faits.

4 Août
1569 – Traité de la Morge, entre Emmanuel-Filibert et les Valaisans.
Les Valaisans, par un traité du 4 août 1569, restituèrent à Emmanuel-Philibert, Evian et son territoire, appelé le pays de Gavot, et retinrent la vallée de Saint-Maurice, soit le Bas-Valais d’aujourd’hui.
Les Valaisans s’étaient emparés du pays de Gavot, sous le règne de Charles III. Ce malheureux prince avait été dépouillé de la plus grande partie de ses Etats par suite des invasions simultanées des armées française, Bernoises, de Fribourg et du Valais, qui eurent lieu en 1536. François Ier s’était fait la part du lion en, s’emparant de la Bresse, du Bugey, de la Savoie-Propre, de la Tarentaise et de la Maurienne.
Les Bernois s’attribuèrent, par le moyen d’une conquête rapide, le pays de Vaud, le Chablais; les baillages de Ternier, de Gex et de Gaillard.
Les Fribourgeois, trouvant à leur convenance le comté de Romont, s’en emparèrent et ils le possèdent encore.
Enfin les Valaisans se firent leur lot des pays de Gavot et de la Vallée de Saint-Maurice.
Le traité de restitution est connu sous le de traité de la Morge (et non pas de Morge), du nom de la rivière qui sert de limite entre le territoire gardé et le territoire restitué, laquelle rivière partage le village de Saint-Gingolph en deux parties

5 Août
1744 – Le Conseil de la ville de Chambéry autorise Mme. de Warans à tenir un débit de Savon de sa fabrication.
Les Mémoires de la Société Savoisienne d’ Histoire et d’Archéologie, renferment un document précieux à plus d’un titre.
M. Charles Guillermain, à qui la ville de Chambéry est redevable d’un inventaire aussi complet que possible de ses intéressantes archives, a mis à profit les fonctions d’adjoint dont il était revêtu pour pratiquer des recherches qui ne sont pas restées sans résultat. Il a recueilli un grand nombre de documents relatifs à Mme. de Warans, que la plume de J.J. Rousseau a rendue tristement célèbre. Je détache de ces documents celui-ci, qui n’est pas d’une étendue considérable, mais donne lieu à une observation sur laquelle nous tenons à attirer l’attention.
Dans le volume des délibérations du conseil de la ville de Chambéry sous la date du 5 août 1744, on trouve ce qui suit :
« Sur le rapport fait par le premier syndic que Mme la comtesse de Warans de la Tour l’a prié de lui procurer une permission pour le débit du savon qu’ elle fait fabriquer, la ville a délibéré d’ accorder ladite permission pendant le bon plaisir de la ville »

6 Août
1552 – Mort du Père Le Jay.
Le Père Le Jay, né à Ayse en Faucigny, s’enrôla dans la compagnie de Jésus par l’instigation de sn compatriote le Père Favre, et il ne tarda pas à y acquérir, de son côté, une grande réputation comme orateur et comme savant.
Le Père Le Jay parcourut l’Europe en recueillant partout sur son passage, des témoignages de sympathie et d’admiration ; il assista au concile de Trente, où il tint une des premières places, et se rendit ensuite à Ferrare.
Des biographes ont publié que, dans cette ville, il obtint de grands succès oratoires et parvint, par son éloquence, à opposer une digue à la démoralisation qui s’était emparée de la noblesse.
Ignace de Loyola l’ayant renvoyé en au Saint Empire, il réorganisa l’université d’Yngolstadt, sur la demande du duc de Bavière, et se fixa à Vienne, où il continua à enseigner la théologie avec tant de distinction, que l’on accourait de toute l’Europe pour l’entendre, et que le siège épiscopal de la capitale de l’Autiche lui fut offert.
Il mourut le 6 août 1552, laissant une grande réputation dans l’Europe entière
« Les Gloires de la Savoie ».

7 Août
1397 – Dernière épreuve judiciaire, Combat singulier entre Othon de Grandson et Gérard d’ Estavayé.
Parfois, le duel judiciaire servait à terminer des contestations difficiles ou à réparer de graves outrages. Dieu était censé faire triompher le bon droit d’un des deux adversaires. Le plus mémorable combat de ce genre qu’enregistrent nos annales, est celui qui eut lieu sous Amédée VIII, entre Othon de Grandson et Gérard d’Estavayé ; gentilshommes du pays de Vaud.
Au dire de Malchanée, l’un des plus anciens historiens de la Maison de Savoie, Grandson avait violé la femme d’Estavayé, et, pour se venger de cette injure, ce dernier avait inculpé son rival d’être l’un des auteurs de la mort du Comte-Rouge. Sous le poids de cette terrible accusation, Grandson fut obligé de quitter les Etats de Savoie ; mais son innocence ne tarda pas à être reconnue. Quand il revint à Chambéry, la vengeance d’Estavayé le poursuivit encore, et comme les deux champions appartenaient aux premières familles du pays, peu s’en fallut qu’une querelle particulière ne causât une guerre civile. « Les choses en vinrent à une telle extrémité, dit Guichenon, que ceux qui étaient du parti d’Estavayé portaient la figure d’un râteau sur les épaules, et les partisans de Grandson, des aiguillettes au bout de leurs souliers ».
Les tribunaux avaient déjà prononcé sur le fait imputé à Grandson. Il n’existait pour lui qu’un seul moyen de se disculper aux yeux du public, c’était d’accepter le duel que lui proposait d’Estavayé pour soutenir la vérité de son accusation.
Le comte Amédée, de l’avis de son conseil, autorisa le combat, qui eut lieu à Bourg le 7 août 1397, en présence du souverain et de toute la noblesse des Etats.de Savoie. On sait quelle fut l’issu de la lutte. Othon de Grandson, jeté dans la poussière au premier choc, tendit ses deux mains aux vainqueur pour demander merci, mais d’Estavayé les abattit d’un coup d’épée et le bourreau les brûla le jour même, comme étant celle d’un traître.
Plus tard, la calomnie ayant été reconnue, la mémoire du vaincu fut réhabilitée, et, en souvenir de ce douloureux événement, Amédée VIII abolit pour toujours le jugement de Dieu.
Comme on le voit, le duel judiciaire fut aboli en Savoie en 1397, il subsista en france jusqu’ en 1547, soit presque deux cent ans plus tard.

8 Août
1679 – LL. PP. concernant la juridiction du Juge des pieds-gris.
En 1679, pour favoriser les quatre foires de Chambéry, on accorda aux syndics le droit de juger sommairement et sans frais pendant trois jours, les contestations au sujet des ventes, la connaissance des crimes et délits communs demeurant réservée au juge-mage.
Il ne faut pas croire que ce fut une nouveauté, pendant tout le moyen-âge les contestations qui s’ élevaient aux jours de marché ou de foire entre les forains ou les colporteurs, se plaidaient devant le syndic qui était aussi le juge des pies-gris, des pieds-poudreux.

9 Août
1848 – Armistice de Milan.
C’est à cela qu’aboutit la campagne de 1848.
L’armée sarde bat les Autrichiens à Guïto, à Mozanbano et à Pastringo (avril) mais elle est repoussée à Sainte-Lucie.
Le général Durando repousse les Autrichiens à Vienne.
Nouvelle tentative faite contre cette place par les Autrichiens qui
l’abandonnent.
Combat de Curtatone, seconde bataille de Guïto, gagnée par Charles-Albert.
Réddition de Peschiera, inaction de l’armée sarde; Badetzki se porte sur Vienne qui se rend, il occupe toutes les places fortes, et en quelques jours il a réparé ses pertes.
Combat de Governolo où les Autrichiens sont battus, combat de Rivoli, de Somma-Campagna et de Stafaito, bataille de Custozza où l’armée Sarde est repoussée, combat de Yulta, où la brigade de Savoie fait en vain des prodiges de valeur, retraite de l’armée sur Crémone et Ludi, intervention infructueuse de l’Angleterre.
Charles-Albert marche au secours de Milan menacée par les Autrichiens ; il est battu dans cette ville qui est forcée de capituler.
L’armée Sarde se retire et l’Armistice est signé à Milan le 9 août 1848.
De tout cela la Savoie en payera le prix fort en 1860 qu’en Charles-Albert cédera lâchement la Savoie à Napoléon III en échange de son aide pour laver cet affront.

10 Août
1769 – Incendie du monastère des Voirons.
Ce monastère qui avait été détruit par les Bernois, fut restauré par le Père François Monod, religieux augustin de Thonon.
Chassé de cette ville par les hérétiques, le Père Monod résolut de venir finir ses jours dans les bois de la sainte montagne des Voirons. Aidés par les libéralités d’un seigneur de Boëge, Alexandre de Mont-Vugnard, il releva la Sainte-Chapelle et le couvent, et y plaça la statue de la Sainte-Vierge retrouvée dans la prairie où le misérable Jean Borgnard l’avait abandonnée.
Parmi les compagnons qu’il avait amenés aux Voirons, quelques-uns ont laissé une réputation de sainteté. On cite le frère Grillet, qui, resté seul au couvent en l’absence de son supérieur, le père Duvernay, y passa un hiver rigoureux, sans pain, sans vin, et, vu la hauteur de la neige, sans pouvoir sortir pour demander du secours.
Le plus illustre des religieux qui avait habité cet ermitage, est certainement l’évêque Charles-Auguste de Sales. Quelques années auparavant, son oncle, Saint François, y avait fait plusieurs pèlerinages ; il avait même rédigé un règlement et une constitution pour la communauté. Les ermites étaient soumis à des jeûnes fréquents ; tous les vendredis, ils se donnaient eux-mêmes la discipline.
Sous d’aussi bons exemples est d’aussi sages règlements, le monastère prospérait ; mais le 10 août 1769, il devint la proie des flammes. Les ermites durent alors se retirer à Annecy. La Vierge noire qui fut miraculeusement épargnée dans l’incendie, se voit actuellement dans l’église de Boëge, où elle fait l’objet d’une grande dévotion.

11 Août
1869 – Disparition de la femme et de la fille de M. Hamel à Hautecombe.
Le lac du Bourget est en général très tranquille ; sa surface unie et brillante réfléchit comme un miroir le tableau du rivage. Il n- y règne de vents impétueux que vers la fin de l’automne et en hiver.
Aussi, ce que Alphonse Delbenne disait au XVIe siècle, est-il encore vrai aujourd’hui : « la navigation y est sûre ; il n’y arrive jamais de naufrages, sans être causés par l’imprudence ou
l’impéritie ».
Cependant le 11 août 1869 (neuf ans après le rattachement) au retour d’une promenade à Haute-Combe, M. Hamel, bourgeois parisien, vit disparaître dans les profondeurs du lac, sa femme et sa fille.
L’enquête à laquelle l’autorité s’est livrée sur ce drame sans précédent dans les fastes de notre lac, a établi que la catastrophe a été le résultat de l’imprudence et de l’inexpérience de cette famille ayant fait fi des recommandations locales.
Un comportement que nous connaissons bien !! Mais qui a déjà produit depuis, de nombreuses catastrophes.

12 Août
1795 – Naissance, à Chambéry, de Jenny Bernard.
Le cadre ne permet pas de rédiger une notice biographique très étendue, mais en revanche, profitons de la circonstance, pendant un instant du moins, l’aridité de l’histoire en introduisant une des plus gracieuses écritures de Mlle Jenny Bernard.
LE PAPILLON ET LA ROSE.
Ouvre ton cœur, charmante rose,
Sur lui seul je veux me fixer !
– Non, dit la belle à peine close,
De t’aimer je sais le danger :
J’ai vu les fleurs de nos vallées,
Objets de ton frivole amour,
Mourir, tristes et désolées,
Attendant en vain ton retour !…
LE PAPILLON
Ah ! Ne crains rien pour toi, toujours tendre et fidèle,
Des plus parfaits amants je serai le modèle.
LA ROSE
Tu le disais hier sur la rose des bois,
Et peut-être demain le lis et l’aubépine.
Recevront à leur tour, pour la première fois,
Le serment que tu fis à la pauvre églantine !…
Ami, si jeune encore, écoute mes avis,
Ils donnent le bonheur quand ils sont bien suivis.
Brûle tes ailes, si tu l’oses ;
Tu seras moins brillant et bien moins merveilleux,
Mais tu seras constant et l’on t’aimera mieux.
Adieu, mon bel ami, médite sur ces choses…
Jenny Bernard, poète de Savoie décéda le 2 juin 1853

13 Août
1794 – Sous occupation française, Guichon, démolisseur de Clocher, demande à son administration le payement de ce qui lui reste dû.
La démolition du clocher de Lémenc, demandée par les révolutionnaires français et la réalisation par Guichon maçon français, fut plus difficile que prévue.
La flèche de ce clocher était une pyramide de brique coloriées en rouge ; il était très élevé, on le voyait de loin et on l’appelait le clocher rouge.
Chambon eut beaucoup de peine à se hisser assez haut pour abattre la croix ; lorsqu’il fut redescendu, la pensée du danger qu’il avait couru et aussi du sacrilège qu’il avait commis, lui firent demander le doublement de ses honoraires à son administration.
Il eut d’énormes difficultés à démolir ce clocher si bien construit.
Nous vous rappelons que la plupart des clochers de Savoie eurent le même destin, et que nos églises furent pillées et parfois brûlées par ces révolutionnaires français pour y récupérer les richesses que les Savoisiens y consacraient.

14 Août
1568 – Emmanuel-Philibert rétablit l’ordre de l’Annonciade.
Les moyens employés pour réduire les partis à l’impuissance furent aussi variés que les obstacles que l’on eut à vaincre. Le duc, tout en dépossédant les gentilshommes de leur influence légale, se les attacha par des liens frêles en apparence, mais qui, grâce à l’orgueil de la race ou à la vanité des parvenus, ont réussi toujours à captiver les hommes, faisant des pages avec les fils et des chambellans avec les pères.
Le 14 août 1568, il rétablit l’ordre de l’Annonciade; en 1570, il reconstitua l’Ordre Hospitalier et militaire de Saint-Maurice, en 1572, il y réuni l’Ordre de Saint-Lazare ; « Autant de fers inventés par de rusés coquins pour enchainer les fous », selon l’expression du comte de Leicester (1554) parlant de l’Ordre de la jarretière.

15 Août
1534?- Fondation de la Compagnie de Jésus, par cinq Espagnols et un Savoisien.
Le 15 août 1534, Faber, ancien berger de Savoie, devenu prêtre, était monté à l’autel. Bobadilia et Simon Rodriguez lui servaient d’acolytes. Au pied de l’autel, Alphonse Salmeron et Jago Laynez suivaient attentivement la cérémonie, puis les voix s’unirent pour prononcer un serment qui, religieusement gardé, devait agir puissamment sur l’avenir des nations.
La Compagnie de Jésus était fondée

16 Août
1690 – La France nous attaque encore : et après la bataille de Staflarde elle envahit de nouveau la Savoie (1690-1696).
Le régiment de Savoie-Infanterie perdit les deux tiers de son effectif à l’attaque des Cascine, qui furent le pivot de la bataille. Ce régiment, exclusivement composé de soldats nés en Savoie, fut formé en 1660 sous le nom de son premier colonel, M. de Challes : on l’appela ensuite Chablais et enfin Savoie en 1664.

17 Août
1838 – Première apparition d’un bateau à vapeur sur le lac du Bourget.
Le 17 août 1838, un bateau à vapeur franchit pour la première fois, les passes étroites du canal de Savières et arrive au Port-Puer. Ce fut un lien nouveau, un débouché pour le commerce, un progrès pour la rapidité des communications.

18 Août
1779 -Le décanat de Savoie est érigé en évêché sous le nom d’évêché de Chambéry.
Voici l’histoire, sommaire mais complète, du siège épiscopal de Chambéry.
Le Décanat de Savoie était administré par un doyen qui résida à Saint-André jusqu’ en 1248, date de l’engloutissement de cette ville sous le mont Granier.
Après cet événement, le doyen du décanat de Savoie se retira à Grenoble, d’ où il continua d’exercer en Savoie, son ancienne juridiction, jusqu’ en 1343, époque de la suppression de sa dignité et de la réunion de sa juridiction à la mense épiscopale de
l’évêque de Grenoble.
En 1775, Pie VI démembra le décanat de Savoie du diocèse de Grenoble et en confia l’administration au cardinal Gerdil.
Quatre année plus tard, c’est à dire le 18 août 1779, le décanat de Savoie fut érigé en évêché sous le nom d’évêché de Chambéry ; cet évêché fut à son tour érigé en archevêché le 17 juillet 1817.

19 Août
1793 – Sous occupation française :
Une émeute à Cognin.
M. le marquis de La Pierre, propriétaire du château de Corinthe, à Cognin, était très aimé de ses fermiers et de tous les habitants de la commune.
Son arrestation par les franchouilles sur ordre d’Albite, excita parmi eux une profonde affliction.
Benoit Darmaisin s’avisa alors de sonner le tocsin, il forma ainsi un attroupement de deux cents Savoisiens ; ils délibérèrent d’aller à Chambéry demander la délivrance du marquis.
Ils s’avancèrent courageusement jusqu’ au sommet de Maché. Là M. Louis Roche leur demanda de s’arrêter, leur démontrant qu’ils n’étaient pas en état de résister à la garnison française stationnée dans la ville, et qu’ils allaient se compromettre gravement.
Ils le comprirent, et s’en retournèrent.
L’attroupement se dispersa.

20 Août
1661 – LL. PP. accordant pour dix ans au marquis de Villeroy le privilège du transport des voyageurs dans les Etats de Savoie.
Le service des postes aurait été organisé par les dépêches et les exprès officiels par l’édit de 1601. En 1601, le marquis de Villeroy, prêta son nom à une société pour établir un service régulier de messagers dans les Etats de Savoie.
Les patentes du 20 août lui accordèrent un privilège de dix ans pour le transport exclusif des voyageurs et des marchandises de Lyon, Chambéry, Turin et Milan.
Cette concession n’eut pas de suite, parce que le Sénat refusa de l’autoriser, avant qu’une route de voitures eût été établie à travers la montagne de Novalaise.
En 1664, nouveau privilège pour établir un service régulier de carrosses, de calèches et de litières pour les voyageurs, de transport à prix réduits pour les marchandises.
Le Sénat réitère son opposition, faisant remarquer que la route proposée par les Echelles n’a pas encore été suivie par des voitures ordinaires, qu’il conviendrait d’améliorer les chemins, d’établir des relais et des logements, d’y habituer le public, avant de tenter les chances d’une entreprise dont l’insuccès retarderait indéfiniment tout nouvel essai. Ces sages objections eurent pour résultat le percement de la route de la Grotte des Echelles et celles des Portes de Chailles.
(Un exemple de sagesse et de logique savoisienne de notre Sénat)

21 Août
1567 – Naissance de Saint-François de Sales.
La vie de François de Sales est connue, et il serait par conséquent inutile de la raconter ici ; qu’il ne suffise de constater que ce modèle de piété bien entendue de ce véritable homme religieux, dont la bonté, la tolérance et la charité étaient les guides, que cet homme, si remarquable à divers titres, en un mot, est né dans nos vallées.
La Savoie ne doit-elle s’enorgueillir, avec raison, d’une pareille gloire.

22 Août
1600 – Bal donné à Chambéry par Mme. de Sully.
Encore sous occupation française par Henri IV qui avait fait son entrée à Chambéry. Le 22 août, Mme de Sully « eut l’idée de faire une assemblée des principales dames de la ville, où le bal fut tenu » afin de s’attirer les bienveillances de la population.

23 Août
1752 – Acquisition du couvent des Annonciades, au Reclus pour l’établissement de l’hospice des Incurables de Chambéry.
Tout ce qui se rattache aux nombreuses institutions de bienfaisance qui existent à Chambéry ne laisse pas de nous intéresser.
M. le marquis Deville de Tavernay, dans son mémoire sur les hospices de Chambéry (1866), a retracé l’histoire de chacun de ses établissements.

24 Août
1768 – Institution du Conseil de la Réforme.
Charles-Emmanuel III, voulant pourvoir d’une manière efficace à la bonne administration des collèges du duché et y établir l’uniformité dans la direction des études, créa à Chambéry par ses LL. PP. du 24 août 1768, le Conseil de la réforme.
Ce Conseil fut chargé de l’ examen des professeurs, de l’ envoi du Calendrier dans les provinces, de veiller à l’ observation des constitutions de l’ Université et de correspondre avec les Réformateurs établis dans les capitales de chaque province.
Le Calendrier dont il est ici question, contenait, outre les éléments ordinaires des calendriers, d’autres indications particulières. Il déterminait le temps des examens, l’époque des vacances, les livres et les auteurs qui devaient être mis dans les mains des écoliers, les jours de congés ordinaires et extraordinaires, etc. On peut suivre le mouvement imprimé à l’instruction en Savoie, au moyen de la collection des calendriers de la Réforme.

25 Août
1713 – Après 10 ans d’occupation française (Louis XIV), les représentants du Sénat visite le couvent des Bernardines de Maché et dressent procès-verbal de cette visite.
Le couvent des Bernardines du faubourg Maché de Chambéry était le plus pauvre de la Savoie.
Dès 1673, on leur faisait faire de la toile pour le compte d’un fabricant de Turin.
Suite à l’incendie du faubourg Maché en 1702 et à l’occupation française (1703 à 1713) qui leur coupait les vivres, en 1713 les Bernardines au nombre de de vingt, n’avaient même plus d’infirmerie ni dortoir.
Leur couvent comprenait sept petites chambres et un clos de huits arpents ; elles ne vivaient plus que d’aumônes.

26 Août
1730 – Testament de Pierre-Hyacinthe Favre de Marnix, contenant un legs de 60 livres de rente en faveur de l’hôpital des semble Incurable sont poeté de Chambéry.
Ce testament dont le nom figure parmi ceux des bienfaiteurs des établissements de Charité de la ville de Chambéry, était conseiller du roi et auditeur des comptes. Le nom de de Marnix que les Favre ont porté semble être de la part de ceux-ci le résultat d’une usurpation !
La maison de Marnix avait pris part à l’expédition du duc d’Albe dans les Flandres, dans la personne de Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde, qui y trouva une mort glorieuse mais singulièrement tragique. On sait qu’il fut brûlé vif dans une grange où il s’était réfugié et où le feu fut mis par l’ennemi. Ses successeurs n’en paraissent pas moins s’être attachés à la fortune du duc d’albe et avoir abandonné la Savoie. La famille disparue, le titre était resté vacant, en quelque sorte. Il n’a pas manqué d’aspirant gentilshommes pour se l’approprier. Aucune réclamation ne s’étant produite à cet égard, l’usurpateur en a profité jusqu’à l’extinction de sa propre famille.
Quant à la véritable famille de Marnix, elle existe encore, elle est fixée en Belgique, où la considération qui l’entoure ne lui laisse rien à regretter du côté du berceau de ses ancêtres. La situation du fief des Marnix est presque un problème ; cependant tout porte à croire que le château de Marnix est ce bâtiment aujourd’hui transformé en rustiques par M. Jeandet, son propriétaire, et situé dans le petit Bugey, sur la rive droite du Rhône, presque en face de la ville d’Yenne.

27 Août
1307 – Rise et destruction de la maison de Ravorée par Jacques du Quart, bailli du Chablais.
On voit par un grand nombre d’exemples que les noms de Ravorée, Revorée, Rovérée, ont été employés indifféremment ou successivement, mais s’appliquaient à la même famille, dont le manoir originaire était un antique château situé au bord du lac de Genève, entre Yvoire et Excènevex.
Son emplacement est encore reconnaissable par une double enceinte de fossés.
(Regeste Genevois, n° 1147 et 1612)

28 Août
1794 – La Savoie est sous occupation française :
Albitte le salopart est rappelé par décret de leur Convention nationale, Gauthier fut nommé à sa place dans les départements de l’ Isère et du Mont-Blanc.
Au départ d’Albitte le nombre de détenus dans les maisons d’arrêt de Chambéry ou en arrestation domiciliaire était de 132, dont 59 hommes et 73 femmes ou filles. Sur ce nombre, 56 étaient détenus depuis six à sept mois, et 76 depuis douze à dix-huit mois, tous avaient été mis en arrestation par l’ordre d’Albitte.
La plupart étaient détenus uniquement comme suspects, comme pères ou frères ou parents d’émigrés ; plusieurs l’étaient pour avoir fui à l’arrivée des français, ou pour n’avoir pas montré assez de sympathie pour les révolutionnaires français.
Et nous ne parlerons pas ici de toutes les exactions de ce français sur notre territoire.
Une petite touche personnelle : aujourd’hui les Gaimard et Monteil font tout leur possible pour la Savoie Mont-blanc !!! Ont-ils la nostalgie de cette époque ??

29 Août
1446 – Attentat contre Jean de Compey.
Au quinzième siècle, les luttes héréditaires de la maison de Menthon avec celle de Compey sont une des pages les plus sanglantes de l’histoire de Savoie.
Pierre de Menthon-Montrottier figurait dans la ligue de gentilshommes qui, en 1446, avaient juré d’immoler à leur vengeance Jean de Compey, seigneur de Threns, le favori d’Anne de Chypre, épouse toute puissante du prince Louis. Par un sentiment d’étrange loyauté, les confédérés députèrent à celui-ci Pierre de Menthon et Nicod son fils, seigneur de Nernier, pour lui signifier le projet qu’ils tentèrent d’exécuter. Le 29 août 1446, en pleine chasse au faucon et en présence de la famille ducale, Compey survécut ; les coupables s’enfuirent et Amédée VIII interposa sa médiation pour leur faire pardonner. La paix fut conclue le 27 mars suivant ; mais, trois jours après cette réconciliation apparente, Jean de Compey assassina Pierre de Menthon-Montrottier.
Trent ans plus tard, le 17 septembre 1479, le digne fils de Jean de Compey, le féroce Philibert, assassine Bernard de Menthon sur le pont de l’Aubonne, au-dessous du village d’Estrées, dans le canton de Vaud.

30 Août
1580 – Mort d’Emmanuel-Philibert.
Ce grand prince, le vrai restaurateur et l’une des gloires de sa dynastie, était encore dans toute la force de l’âge et du génie quand il fut emporté, en trois jours, par une fièvre violente. Il laissa le pays dans la plus vive et la plus juste douleur ; il avait 52 ans et en avait régné 27.
Emmanuel-Philibert n’était pas seulement habile, il fut aussi un des plus sages administrateurs qui aient occupé le trône de Savoie. Il fixa sa cour à Turin, y bâtit la citadelle, fit fleurir dans tous les Etats les lettre, les sciences et les arts, organisa sur un plan nouveau la monnaie, l’armée et la magistrature, et remplaça les états généraux par le conseil d’Ètat et par les Sénats de Chambéry et de Turin. Il réunit l’ordre militaire de Saint-Maurice et l’ordre hospitalier de Saint-Lazare.
Il ne s’écarta jamais des grands principes de la religion, et, en mourant, il laissa à son fils ces paroles mémorables :
« Apprenez de ma vie quelle doit être votre mort, et de ma mort quelle doit être votre vie. Dieu protégera vos Ètats si vous vivez dans sa crainte »

31 Août
1297 – Convention pour le futur mariage de Guillaume, fils d’Amédée, comte de Genevois, avec Agnès de Savoie, fille du comte Amédée.
Veut-on savoir quelles étaient les conditions de garanties introduites dans les contrats de mariage au temps du droit féodal ?
Le comte de Savoie promet de donner à sa fille une dot de 10.000 livres ; le comte de Genevois en promet une de 4.000 à son fils, et affecte, comme garantie de cette dot, spécialement les châteaux de Rumilly en Albanais, d’ Hauteville, d’Alby et de Chamrousse.
Comme le comte de Genevois s’ est en outre engagé à 2000 marks d’ argent pour arrhes des présentes conventions, jusqu’ à ce que lesdits Guillaume et Agnès soient en âge de se marier, il livre pour gage, en mains de Humbert de Bocsozel, chevalier, ses châteaux de Clermont et de Balaison. Il recouvrera ces châteaux lorsque le mariage aura eu lieu.

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Septembre :

1er Septembre
1790 – Recensement des populations existant en Savoie.
Sur une population d’au moins quatre cent mille habitants, sans compter près de cinquante mille émigrants, il y avait en Savoie, le 1er septembre 1790, 3 019 individus jouissant, sans conteste, des titres et droits nobiliaires, et 1 347 prêtres, de moines et de religieuses. Le nombre des propriétaires cotisés pour l’impôt de roture était de 92 117.

2 Septembre
1742 – Le conseil de Montmélian envoie une délégation auprès de l’Infant d’Espagne qui est campé à Valloires.
Le 2 septembre 1742, l’Infant d’Espagne, avec dix-huit mille hommes, franchit les cols du Galibier et campe à Valloires en Maurienne? Son avant-garde enlève Aiguebelle et frappe de réquisition toutes les paroisses de la vallée.
L’étude des documents inédits de la paroisse de Montmélian, permet, de jeter quelque lumière sur des faits mal connus.
Le même jour, 2 septembre, le conseil de la ville de Montmélian, sur la nouvelle de l’arrivée des troupes d’Espagne en Maurienne, désigne deux députés qui s’en iront, bien munis d’argent, au-devant de l’armée jusqu’à Aiguebelle, et plus avant s’il convient, pour aller dialoguer, et demander d’épargner Montmélian qui est encore dans une triste situation depuis le grand incendie.
Ils délibèrent de se pourvoir de vivres et de foin pour les fournir, espérant en les prenant « par la gueule de n’être point pris par la gorge » selon l’énergique expression du marquis d’Aquaviva.
Ces précautions empêchèrent peut-être des violences, mais prouvèrent aux espagnols qu’ils pouvaient aisément vivre sur le pays.
Le 4 septembre, les vingt-quatre paroisses du mandement sont frappées de réquisitions exorbitantes par le marquis d’Aquaviva ; le directeur général des vivres en réclame de nouvelles le 17, le marquis de La Eusenada le 22.
C’était le début des rapines qui durant dix années, épuisèrent la Savoie.

3 Septembre
1730 – Lecture publique de l’acte d’abdication de Victor-Amédée II
Les dernières années du roi ternirent un peu l’éclat d’une vie entière de grandes actions. Veuf depuis deux ans d’Anne-Marie d’Orléans, il épousa en secret la marquise de Saint-Sébastien, puis il abdiqua la couronne qu’il avait acquise par tant de travaux et portée avec tant de gloire. Cet acte, dont on ne connut jamais le véritable motif, fut lu publiquement le 3 septembre 1730.
Victor-Amédée II n’avait pas assez consulté son cœur ; il se trouva mal à l’aise dans l’isolement, et poussé par l’ambition de sa deuxième femme, il chercha à remonter sur le trône par des moyens illégitimes qui pouvaient amener les malheurs d’une guerre intestine ; mais il n’eut pas le temps d’exécuter son projet.
Il fut arrêté, conduit au château de Montcalier, où il mourut en 1732. Ainsi finit ce règne mémorable, dont les traces dureront autant que la monarchie.

4 Septembre
1249 – Naissance d’ Amédée V, dit le grand, au château du Bourget.
Le vieux château du Bourget, que l’on voit sur la rive gauche de la Leysse à quelques kilomètres du lac.
La prairie qui l’entoure n’était anciennement qu’un profond marais que les serfs battaient la nuit avec de longues perches, pour imposer silence aux grenouilles dont le coassement troublait le repos des châtelains.
Il fut bâti en 1248 par e comte Thomas II. Son fils Amédée V, dit le grand, qui y naquit le 4 septembre 1249, le fit peindre à la fresque par Georges d’ Acquila, élève du célèbre Giotto.
Les princes de la maison de Savoie firent de ce château leur résidence favorite. Un grand nombre d’actes, cités par Cibrario, établissent qu’ils y avaient encore leur résidence et leur chambre du Trésor vers l’an 1329, c’est-à-dire 40 ans après que la ville de Chambéry fut devenue capitale de la Savoie. Il ne fut complètement abandonné par nos princes que vers l’an 1470.
Les démolitions de 1842 n’ont laissé que des ruines, ces ruines ou tant de seigneurs formèrent des projets de conquêtes ! Ou tant de belles châtelaines se bercèrent dans les rêves d’amour et de plaisirs! Ces ruines, dis-je, sont tout ce qui reste de ce brillant passé !
Ainsi finissent les choses de ce monde : des ruines d’ abord, puis de la poussière.
La conservation de quelques ruines pittoresques qui ont échappé à la pioche des vandales français est due à la famille de Buttet d’ Entremont, qui en est encore propriétaire.

5 Septembre
1796 – Sous occupation française : le colonel Dessaix passe le pont de l’Avisio à la tête des Allobroges et du 25e de ligne.
Extraits : » le colonel Dessaix se précipite alors au pas de charge et arrive avec ses vaillants Allobroges et des grenadiers du 25e de ligne qui rivalisaient de bravoures ».

6 Septembre
1775 – Le prince de Piémont épouse à Chambéry, Marie-Clotilde fille du dauphin Louis et sœur de Louis XIV.
Depuis les désastres de 1742, les princes de la maison de Savoie n’avaient pas quitté le Piémont. Le roi Victor-Amédée se décida, en 1775, à visiter la Savoie, qui se plaignait de cet abandon, réclamait l’abolition des péages et le rachat définitif des dîmes. Le séjour de la Cour se prolongea à Chambéry de juin au mois
d’octobre ; le 6 septembre, le prince du Piémont y épouse Marie-Clotilde, fille du dauphin Louis et sœur de Louis XIV.
On donna des fêtes magnifiques au Verney, au grand jardin des marronniers, et la bourgeoisie se constitua en société pour la construction d’un théâtre, tant elle avait pris goût aux divertissements du château.
Ce troisième mariage entre enfants du roi était mal vu des Savoisiens et des Piémontais, ils reprochaient au roi, dans les cercles, dans les gazettes, les dépenses qu’il faisait, on le soupçonnait, en même temps de négocier l’abandon de la Savoie et du comté de Nice. Les fêtes du mariage coûtèrent près de quatre millions.

7 Septembre
1791 – Arrêt du Sénat de Chambéry condamnant à la peine de mort le médecin Joseph-Marie Dessaix.
Au commencement de juin, le médecin Dessaix à la tête d’hommes de Thonon et un procureur nommé Placide Souviran, avait forcé les portes des prisons pour en sortir un de leurs amis.
Armés de fusil ils avaient tout d’ abord semé le trouble dans la ville.
Par arrêt du 7 septembre, le Sénat condamna les uns à mort et les autres aux galères.
Ayant tous réussi à s’évader, ils furent exécutés par effigie.

8 Septembre
1817 – M. Abdala d’ Asbonne est guéri miraculeusement par l’intervention de la Vierge de Myans.
Publiée en 1856 sous le titre de Notre-Dame- de Myans une brochure fat le récit de cette guérison et ce récit nous a paru digne d’être consigné.
En 1817, le 8 septembre, est venu en dévotion au sanctuaire de Myans, M. Abdala d’ Asbonne, né à Bethléem, chef d’ escadron, gravement blessé dans la campagne de Moscou, après avoir été abandonné des médecins, fit un voeu à la Sainte-Vierge pour obtenir sa guérison.
Dès lors il se trouva un peu soulagé, et commença à marcher à l’aide de béquilles. Arrivé dans cet état à Aix en Savoie, pour y prendre les eaux, il se voua de nouveau à Notre-Dame de Myans, et de suite il s’est trouvé guéri. En action de grâces, il est venu, le jour de Nativité, rendre ses hommages de reconnaissance à la Mère de Dieu, dans le sanctuaire de Myans, et a déposé sa béquille devant l’image de la Sainte-Vierge : elle a été suspendue au mur du côté de l’épitre par M. le chamoine de Buttet, en présence de MM. Reverdy, recteur de l’église de Voglans, et Pollet, recteur de Myans.
Tous ont signé au registre où se trouve relaté le procès-verbal, ainsi que M. le chevalier Abdala d’ Asbonne.
(NotreDame de Myans; 1850, page 36)

9 Septembre
1446 – Supplice de Bolomier.
On trouvera ailleurs les détails historiques concernant la condamnation de ce personnage qui occupa les plus hautes fonctions et qui avait acquis le plus haut degré de confiance dans l’esprit du souverain. Nous nous tiendrons aujourd’hui au récit de son supplice.
Par un arrêt longuement motivé, Bolomier fut condamné au dernier supplice. Comme ses amis cherchaient à retarder l’exécution dans l’espérance de la sauver, le duc Louis, après avoir rejeté l’appel donna des ordres précis pour que la sentence de mort eût son effet.
Le 9 septembre, Hugo Leydier, vice-châtelain de Chillon, fit monter le premier prisonnier dans une barque. Quand on fut arrivé près de l’embouchure du torrent de Tinier, qui se jette dans le Léman entre Chillon et Villenauve, le bourreau de Lausanne saisit Bolomier, lui mit au cou une énorme pierre et le précipita au fond du lac.

10 Septembre
1502 – Sentence rendue par les chefs de famille de la vallée d’Abondance contre Claudine Jorand, pur crime d’hérésie.
Dans le Chablais et le Faucigny s’ouvrent des vallées profondes où les fugitifs du siècle et les échappés du servage trouvèrent un asile et vécurent oubliés. Les moines y abritèrent d’ abord la religion ; les paysans y cachèrent ensuite la liberté. Le droit de se faire justice est le signe de l’indépendance civil et politique ; ces populations perdues au pied des neiges, héritant de leurs pères la tradition des Allobroges et des Burgondes, traversèrent le moyen-âge sans se laisser absorber par les seigneurs qui les enserraient de toutes parts.
On lit avec surprise, parmi les titres des XVIe siècles, les jugements sans appel rendus par les chefs de famille assemblés en communautés d’hommes libres.
La sentence prononcée le 10 septembre, contre Claudine Jorand pour crime d’hérésie, prouve que jusqu’aux dernières années du XVe siècle, la justice criminelle était rendue dans la vallée
d’Abondance par les  » scindiques, prudhommes et communiers, procédant comme en tel cas avons en constance et icelle suivant, ayant Dieu et ses saintes écritures devant nos yeux ».
(Histoires de Savoie, tome 1, page 308)

11 Septembre
1805 – Sous occupation française, le préfet du Mont-Blanc, m. Maissemy donne un rapport sur le revenu total des communes du département.
Le revenu total des communes s’élevait, en 1805, d’après les statistiques du préfet Maissemy à 230 586 francs.
Dans cette évaluation étaient compris les revenus des biens, les centimes additionnels et le produit des octrois.
Après le passage des français, il fallut attendre 1838 pour que ce revenu soit rétablit.
Ça donne la hauteur de la spoliation effectuée par la France durant cette période d’occupation de 1792 o 1815.

12 Septembre
15″2 – Les Vaudois du Piémont adhèrent à la Réforme.
On connait l’origine des Vaudois, réfugiés aux pieds du mont Viso, dans la vallée de Pragelaz, de Luzerne et de Saint-Martin, ils n’eurent longtemps d’autres prétention que de vivre oubliés et de conserver parmi eux la doctrine de la primitive église. Les princes d’Achaie, résidant à Pignerol, leurs voisins les marquis de Saluces, et surtout les comtes della Luzerna, leurs seigneurs directs, les avaient laissés en repos, à la condition qu’ils se tiendraient enfermés dans leur territoire, et ne tenteraient pas de propagande autour d’eux.
L’esprit de prosélytisme naturel aux sectaires, n’ayant pas d’issue en Piémont, se répandit à l’étranger ; leurs apôtres émigrèrent en Languedoc, en Calabre, et jusqu’en Bohême, pour provigner la vigne du Seigneur, disaient-ils dans leur langage mystique ; ceux qui restèrent vécurent en paix, malgré les sollicitations de la cour de Rome et les ordres de l’empereur Frédéric II.
Les succès de la réformation du XVIe siècle et les sollicitations des prédicants du Dauphiné et de Genève, les arrachèrent à leurs paisibles solitudes pour en faire des martyrs.
En 1530, la marquise de Saluces, cette Marguerite de Foix dont on redoutait la colère, « donna altierra e terrible », dit Cambiano, les persécuta ; le 12 septembre 1532, après une hésitation dont Farel triomphe ; ils adhèrent à la Réforme ; le 7 février 1535, ils s’adressent aux Eglises en faisant, pour la première fois, traduire leur bible ; en 1545, le sac de Mérindol et de Cabrières par les galériens d’Oppède fit remonter jusque dans les vallées piémontaises cette terreur dont Diane de Poitiers et Montmorency couvraient leur territoire.
On continua à user de rigueur contre les hérétiques ; le Parlement de Turin reçut l’ordre de forcer les Vaudois à entendre la messe ou à quitter le pays car, pendant le règne de Charles III, ils s’étaient répandus en Piémont et avaient nombre d’adhérents à Turin, à Chiéri et à Vigon.
« Histoires de Savoie »

13 Septembre
1815 – Le conseil de l’Hôpital demande au roi que cette ville soit autorisée à porter le nom de ville de Saint-Victor.
Anciennement, l’Hôpital, qui portait le nom de Villa-Franca fut appelé plus tard Bourg de Santé, parce qu’il fut, à une période mémorablement, exempt des ravages d’une épidémie qui sévissait dans les environs.
C’est de là qu’est venu son nom moderne l’Hôpital. Par la suite des temps, les habitants de cette ville, froissés des méchantes allusions qu’amenait parfois cette désignation qui lui était commune avec les maisons de santé et de charité destinées à recevoir les malades, cherchèrent à en faire adopter une autre pour éviter dans ce sens toute équivoque.
Il résulte déjà d’une délibération de cette commune, du 13 septembre 1815, « que le conseil, en déléguant un de ses membres, M. Anselme, syndic pour se rendre à Turin pour demander au roi d’autoriser l’Hôpital à porter le nom du roi et à s’appeler ainsi Ville de Saint-Victor.
Cette demande est restée oubliée dans les cartons de la cour.
(Archives d’Albertville)

14 Septembre
1411 – Marguerite de Joinville vend le mandement de Rumilly à Amédée VIII, comte de Savoie.
Après la mort de Pierre, dernier comte de la Maison de Genève, Marguerite de Joinville, sa veuve, ayant eu pour son douaire la ville et le mandement de Rumilly avec d’autres terres du Genevois, les vendit, par contrat le 14 septembre 1411, à Amédée VIII de Savoie, qui, par lettres patentes données à Chambéry le 10 mars 1418, confirma tous les privilèges de la ville de Rumilly, qui fut alors incorporée au duché de Savoie.

15 Septembre
1607 – Le duc de Savoie permet au comte de Montmayeur, frère du baron de Brandis, de rentrer en Savoie.
On sait que Montmélian tomba aux mains d’Henri IV 6 ans plutôt par le fait de la lâcheté du baron de Brandis. L’odieuse conduite de ce dernier, la lâche capitulation qu’il signa le 14 octobre, lui attirèrent une disgrâce justement méritée. Il fut condamné au bannissement et ses biens furent séquestrés.
Ce personnage, dont l’histoire a enregistré la honte, était de la maison de Montmayeur. Son frère aîné, le comte de Montmayeur, avait été nommé gouverneur de la Bresse en même temps que lui-même, Maurice Jacques baron de Brandis, était nommé général de cavalerie deçà les monts et gouverneur de Montmélian.
La disgrâce méritée de ces deux hommes ne tint pas contre les sollicitudes de la belle Luciane, le 20 août 1606, le duc ordonna la mainlevée du séquestre mis sur les biens du comte de Montmayeur ; le 15 septembre 1607, il lui permit de rentrer en Savoie, avec toute sa famille et abolit les procédures faites à l’occasion de la reddition du château de Montmélian par son frère.
« Histoire de Savoie »

16 Septembre
1553 – Sous occupation française (1536.1559), mort de Charles III.
Le Duc Charles III meurt à Verceil. Accusé de faiblesse par les panégyristes de sa maison, ce prince fut surtout malheureux. Il était trop franc, dit Guichenon ; craintif à entreprendre, perplexe à se résoudre, mol à exécuter ; plus propre pour le cabinet que pour le trône. Mais il fut sincère, loyal et bon. Il a eu ce rare mérite de rester fidèle, son code de 1513, son énergie contre Genève, la royale fierté qu’il déploya alors que, dépossédé, trahi, réduit aux seules villes de Nice et de Verceil, il dut croire sa dynastie perdue, lui assurent les respects de l’Histoire. Le rôle de Charles III, fort effacé depuis le partage de la Savoie et la conquête du Piémont, a peu séduit les historiens que le succès attire plus par le malheur. Il y a là, pourtant, de belles pages à mettre en lumière ; le duc, vaincu, oublié, traité avec dédain par les officiers français, à peine visité par les diplomates de ses alliés lorsqu’ils traversent sa résidence, à court d’ argent, sans espoir d’avenir, ne cesse de faire flèche de tout bois, comme il le dit, pour subvenir aux dépenses de son fils, et sa plus vive, sa plus constante préoccupation, est l’allègement des charges qui pèsent sur ses anciens sujets.
« Histoire de Savoie »

17 Septembre
1417 – Consécration de l’église des Augustins de Ripaille.
Amédée s’était engagé à construire dans le plus bref délai possible et à livrer au prieur des Augustins qu’il y avait établis, une église et tous les bâtiments nécessaires dans un état de parfait achèvement.
Le généreux prince fut fidèle à sa parole ; les travaux commencèrent immédiatement et furent poursuivis avec une grande célérité. Dès le 17 septembre de la même année, l’évêque de Genève, Jean Bertrant, put consacrer l’église des Augustins e présence d’Amédée, de Bonne, princesse d’Achaïe et de Jeanne, ses sœurs.
« Notice de Ripaille »

18 Septembre
1343 – Charte relative aux privilèges des officiers de la Monnaie.
Les rapports d’affinité entre la Savoie et ses voisins étaient tels à cette époque que certains édits purent être rendus sans modification, exécutoires dans en Savoie.
Ainsi, une charte du comte Amédée, du 18 septembre 1343, relative aux officiers de la Monnaie, intercale dans son texte, où le comte appelle le roi nostrum Dominum, la transcription littérale des lettres-patentes de Philippe de Valois, d’avril 1337, écrite en lémanique et réglant le même objet.
« Histoires de Savoie »

19 Septembre
1751 – Les compagnies de chevaliers-tireurs de Rumilly recommencèrent leurs exercices qui avaient été suspendus par l’occupation espagnole.
L’occupation espagnole dura de 1742 à 1749. En 1752 plusieurs compagnies de chevaliers-tireurs de Rumilly adoptèrent pour se rendre à Annecy où elles étaient conviées à un tir par les chevaliers-tireurs de cette ville, en costume provisoire dont M. Perrin nous fournit la description :
Habit écarlate sur la poitrine, passepoils blancs, collet, revers et parements blancs, boutons en métal doré portant deux arquebuses croisées ; le bas des pans ornés du chiffre C. T. ; le chapeau avec une hampe en or à chaque aile, et panache blanc ; l’épée à poignée jaune, aux armes de la ville : de gueules à un Albanais d’argent membré et becqué d’or.

« La Bazache »

20 Septembre
1715 – Rétablissement du Magistrat de Santé.
Le calme dont jouissait l’Etat permit à Victor-Amédée de réaliser les réformes intérieures qu’il avait depuis longtemps projetées.
Une des plus nécessaires fut le rétablissement du Conseil de Santé qu’avait créé à Chambéry Charles-Emmanuel Ier. Depuis l’année 1580, les épidémies étaient devenues de plus en plus rares et les réunions du conseil avaient cessé, lorsque le bruit courut, en 1715, que la peste venait de se déclarée au midi de l’Europe. On songea à reconsidérer l’ancien ordre. Il fut décidé que le Magistrat de Santé se composerait des premiers présidents des deux Cours souveraine (le Sénat et la Chambre), du gouverneur de la Savoie, de l’avocat ou du procureur général, des deux premiers syndics de la ville, d’un médecin et d’un inspecteur.
« Histoire de Savoie »
21 Septembre
1793 – Mort de Mgr. Joseph Montfalcon du Cengle, dernier archevêque de Tarentaise.
Avant l’occupation française de 1792, le Chapitre de l’église métropolitaine de Moûtiers se composait d’un doyen, seule dignité, (d’un sacristain, d’un chantre et de dix-sept chamoines).
Cette église, pendant 1373 ans, fut le siège de 18 évêques et de 57 archevêques, depuis saint Jacques, premier évêque de Tarentaise, en 420, jusqu’à monseigneur Joseph Montfalcon du Cengle, dernier archevêque, mort dans son palais épiscopal, le 21 septembre 1793, pendant que le duc de Montferrat (révolutionnaire français) occupait sous la terreur la ville de Moutiers.

22 Septembre
800 – Charlemagne se met en marche pour aller de Genève à Rome, où il arrive le 2 novembre suivant.
Les comtes de Maurienne firent, au point de vue commercial, pour les passages du Mont-Cenis et des deux Saint-Bernard qu’ils avaient imaginé au point de vue politique : l’empereur d’Allemagne les payait en provinces et en dignités, les marchands les payèrent en espèces trébuchantes. Le voyageur marchait armé, car parmi ces populations tant de fois meurtries par la guerre, combien d’affamés et de désespérés n’eurent d’autres ressources que le pillage.
L’an 800, Charlemagne marcha du 22 septembre au 24 novembre pour aller de Genève à Rome. César allait plus vite ; mais les voies militaires de la péninsule du nord, rompues en mille endroits, étaient devenues impraticables depuis le Ve siècle.

23 Septembre
1801 – Sous occupation française : Dom Gabet, ancien abbé de Tamié, prend la direction de l’Hospice du Mont-Cenis, à laquelle il a été appelé par Sauzay, préfet du Mont-Blanc.
Après la tourmente des révolutionnaires français, le gouvernement franchouille ordonne qu’il soit rétabli à l’instar de celui du Grand Saint-Bernard. Le seul local où on put le placer avait été vendu par les français ; il fallut négocier avec les acquéreurs pour en reprendre possession.
Le prieur du Saint-Bernard désigna, et le préfet Sauzay nomma directeur de l’établissement Don Gabet, qui avait été précédemment abbé de Tamié.

24 Septembre
1823 – Lettre de Mme Swetchine contenant une remarquable appréciation du caractère des Savoisiens.
Prompts à la réplique, lents à l’action, penchant ordinaire aux gens convaincus qu’ils valent mieux que leur fortune. Nés soldats, ils ont maintes fois justifié leur réputation de foi et de fidélité. On les croit Italiens ; ils n’en ont ni le langage ni les habitudes, n’en déplaise à Sénancour. On les accuse d’âpreté au gain ; mais la vie est rude dans les Alpes, et l’homme calcule d’autant mieux que son labeur est plus pénible qu’ailleurs. Dans tous les cas, leur probité est proverbiale à l’étranger ; les dauphinois auraient mauvaise grâce à critiquer leur finesse ; les Normands ne sont pas plus sincères, ni les Auvergnats plus délicats.
Un de leurs meilleurs princes, celui qui peut être les a le mieux connus, et qui les aimait fort en les raillant, ne disait-il pas : « les Savoisiens ne sont jamais contents ; s’il pleuvait des sequins, ils diraient que le bon Dieu casse leurs ardoises ».
Je rapprends et je retrempe mon français chez ces gens simples, restés fidèles aux vieilles mœurs, comme il en est encore dans la Suisse romande, en Valais. C’est là qu’en accostant le paysan qui descend la chaussée, ou en s’asseyant le soir au foyer des chaumières, on a le charme d’entendre le français de souche, le français vieilli mais nerveux, souple, libre, et parlé avec une antique et franche netteté par des hommes aussi simples de mœurs que sains de cœur et sensés d’esprit.
Tout en ce pays rappelle qu’ici le Savoisien parle le français mieux que ne le parle le français lui-même.

25 Septembre
1672 – Codicile du seigneur Antoine de Beaumont de Sattonex.
1715 – Testament du marquis d’ Yenne.
1735 – Testament de Mlle Monnet Françoise.
C’est une de ces dates que les citoyens de Chambéry ne devraient jamais oublier, car elles sont marquées par de nombreux bienfaits.
Antoine de Beaumont de Sattonex lègue à l’hôpital de Maché la rente annuelle de 25 livres pour être appliqués aux pauvres prêtres passants en la ville de Chambéry, auxquels sera donné un florin pour chaque messe.
M. le Marquis de Yenne, lègue à l’hôpital de Maché, 4000 livres pour secourir les pauvres malades et les pèlerins malades.
Mlle Monnet Françoise, fille de feu noble Philibert, lègue à l’hôpital de Maché et à l’hôpital général de Chambéry, à chacun la somme de Cent Livres.

26 Septembre
1733 – Traité entre Charles Emmanuel III et louis XV.
La guerre était ouverte entre la France et l’Autriche pour la succession de Pologne.

27 Septembre
1795 – Mort de Mgr Michel Conseil, évêque de Chambéry.
Sous occupation française :
Mgr Conseil, a toujours montré une fermeté dignes d’ éloges. Sa détention a durée six mois et demi. Dans la séance du 15 mars, le citoyen Favre-Buisson, procureur général syndic, demande que Michel Conseil soit traduit dans les prisons nationales vu que tous les citoyens sont égaux devant la loi.
Dans la séance du 16 mars Mgr. Conseil reste prisonnier malgré la défense et mourut le 27 septembre à l’âge de 79 ans, après avoir été évêque de Chambéry pendant treize ans quatre mois.
Méfaits des révolutionnaires français.

28 Septembre
1396 – Bataille de Nicopolis.

29 Septembre
1569 – Vente par Pierre Gauthier, délégué du duc Emmanuel-Philibert, de tous les biens de la chartreuse de Vallon, qui n’avaient pas été aliénés par les Bernois.
Messieurs de Berne ne prirent pas immédiatement possession de la terre de Vallon, la duchesse de Nemours, l’ayant revendiquée comme une dépendance de sa souveraineté en Faucigny. C’est seulement en 1544 et 1545, les Bernois étaient maîtres du Chablais depuis 1536 que se rencontrent les premiers actes d’aliénation des bien du Vallon passés par les envahisseurs. A la faveur de la contestation soulevée par la duchesse, les religieux dépossédés eurent le temps de se réfugier dans la chartreuse de Pommiers au baillage de Ternier, seul monastère qui eut échappé à la ruine, et y demeurèrent jusqu’au rétablissement du catholicisme.
Le prieur s’était retiré à celle du Reposoir, où avaient été envoyés, par précaution, une partie des titres du couvent du Vallon et le procureur à celle de Mélan.
A la rentrée de Charles-Philibert dans le Chablais, tous les biens de Vallon qui n’avaient pas été aliénés par les Bernois, furent vendus par pierre Gauthier, conseillé à la cour des Comptes de Savoie.
Cette vente avait pour but de fournir les fonds nécessaires à la construction du fort de l’Annonciade, près de Rumilly.

30 Septembre
1732 – Inondations causées par l’Arbonne.
En 1732, des orages terribles ravagèrent la Savoie, le 12 août, les vignobles de Cruet, ceux des Altesses, sur le Rhône, ceux d’Yvorne, sur le Léman, furent saccagés par une trombe; le 30 septembre, l’Arbonne combla jusqu’à la chaire l’église de Mourg-Saint-Maurice, et ensabla les maisons et les boutiques de quartier.

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Octobre :

1er Octobre
1589 – Traité de Nyon, en vertu duquel le duc de Savoie, rentre en possession du Chablais et fait la paix avec Berne.
Evian fut de nouveau occupé par les Valaisans, mais au nom et pour le duc de Savoie qui, avec une armée de douze mille hommes, reconquit le Chablais et fît la paix avec Berne.

2 Octobre
1822 – Le magistrat de la réforme notifie aux juges de mandement qu’ils aient les fonctions de réformateurs dans les lieux où il n’en est pas établi de spéciaux.

3 Octobre
1735 – Traité de Vienne.
La mort du roi de Pologne amène le conflit de deux prétendants, l’électeur de Saxe et Stanislas Leczinski. Mal conduite sur la Baltique, la guerre aboutit, sur la péninsule italienne, à la conquête du Milanais par les français, et celle du royaume de Naples par les Espagnols. Les deux partis se disputaient diplomatiquement la possession de ce vaste camp retranché du Piémont, qui ouvre ou ferma la péninsule italienne.
La cour de Vienne offrait de permettre qu’on rebâtit, dans la vallée du Pô et sur la frontière du Milanais, les citadelles piémontaises démolies par les français.
La cour de Vienne, disait le roi dans son manifeste : nous a fait sentir par ses démarches qu’elle fondait sur notre ruine celle de notre liberté, dont notre royale maison a toujours été le plus ferme soutien; et il ajoutait que le devoir du roi de Sardaigne est de prendre parti en faveur de la nation polonaise, opprimée pour n’avoir pas voulu renoncer à la liberté.
Les campagnes de 1733, de 1734, et de 1735, aboutirent au traité de Vienne.

4 Octobre
1638 – Le père Monod est enfermé au fort de Miolans.
Pendant un an à peine que vécut François-Hyacinthe, après la mort de son père, la duchesse Christine, régente, montra une sagesse à la hauteur des circonstances difficiles où se trouvait l’état.
Que pouvait une femme, quelle que fût son énergie, contre le despote qui régnait à Paris sous le nom de Louis XIII ?? L’implacable volonté de richelieu conduisit au fort de Miolans le père Monod, jésuite, confesseur de la duchesse, qui s’était attiré la haine du cardinal.
Le père Monod, né à Bonneville, composa un grand nombre d’ouvrages, dont le plus célèbre est l’Apologie pour la sérénissime Maison de Savoie, en réponse aux invectives de deux avocats français.

5 Octobre
1839 – Ouverture de tramway de Chambéry au lac du Bourget.
Chambéry est éclairé au gaz le 19 mai 1839 ; le 11 juillet le roi inaugure le pont de la Caille, suspendu à 178 mètres au-dessus du torrent des Usses, et qui , par son élégance et sa hardiesse, rappelle les célèbres ponts de Fribourg ; le 5 octobre s’ouvre le chemin de fer qui relie Chambéry au lac du Bourget et qui doit servir à un service direct à grande vitesse, par les bateaux du Rhône, entre Lyon et la Savoie ; les bains de la Perrière (Brides) sont ouverts en 1819 ; les bains d’Evian en 1828 ; les eaux d’Amphion, dont la réputation était grande au 18e siècle, redeviennent à la mode vers 1827, il y eut 2500 baigneurs à Aix, presque tous Anglais, en 1827, et 2914 en 1840.
L’ouverture des jeux publics, semblables à ceux des villes d’eaux d’Allemagne et une installation médicale qui fit de l’établissement thermal un centre unique en Europe, augmentèrent dans de rapides proportions la vogue et l’éclat d’Aix-les-Bains.

6 Octobre
877 – Mort de l’empereur Charles-le-chauve dans le village d’Avrieux en Maurienne.
Louis II, empereur et roi, mourut à la fleur de l’âge; Charles-le-Chauve s’empara de la couronne impériale et parvint, à force d’intrigues, à se faire couronner à Rome. Mais il ne jouit pas longtemps du fruit de son usurpation, car il succomba lui-même deux ans après, empoisonné par son médecin, dans une cabane du village de la Maurienne le 6 octobre 877 Ce village porte aujourd’hui le nom d’Avrieux, au-dessous du fort de Lesseillon.

7 Octobre
Bataille de Lépente de 1571.
Le contingent savoisien mérita pendant cette journée l’admiration des alliés. La galère la Savoyenne, montée par François de Savoie et le capitaine Chabert, lutta pendant trois heures contre sept navires ottomans et fut coulée à fond avec ses héroïques défenseurs. Cette rentrée des armes de la Savoie dans le concert européen eut sur son avenir une influence presque égale à celle de la part que prêta le Piémont en 1855, à la guerre de Crimée.

8 Octobre
1802 – (16 vendémiaire an XI) – Tremblement de terre en Maurienne.
Ce tremblement de terre, qui a pris place dans l’histoire, ne fut sensible qu’à partir de Modane en s’élevant vers le mont Cenis. Il le fut beaucoup sur le plateau de cette montagne, et surtout du côté du Piémont. Il parait, qu’il a coïncidé avec un autre tremblement de terre qui eut lieu le lendemain à Strasbourg et qui fut très violent. Quelques jours après, une autre secousse se fit sentir à Chambéry; mais elle fut peu violente.

9 Octobre
1366 – Jean du Betton, archevêque de Tarentaise, prête serment de reconnaître et maintenir les libertés de la ville de Moûtiers. L’archevêque de Tarentaise, en prenant possession de son siège était tenu de prêter ce serment sur les évangiles, et les archives municipales de Moûtiers contiennent les procès-verbaux des cérémonies qui avaient lieu à l’occasion de l’accomplissement de cette formalité, que tous les titulaires ont religieusement observée.

10 Octobre
1513 – Publication des statuts de Charles III.
Le prince chargea de l’examen des cahiers et de la rédaction des lois nouvelles un jurisconsulte célèbre, Claude de Seyssel, conseillé de Louis XII, évêque de Marseille, puis transféré au siège de Turin. Le 10 octobre 1513, Charles put répondre aux doléances de 1508, dans cette même ville d’Annecy, afin que la proclamation solennelle des réformes, disait-il, eût lieu là même où les avait sollicitées de sa justice. Entre autres dispositions essentielles, les statuts de Charles III, renferment les suivantes : Défense aux juges de faire exercer leurs offices par des substitués; mesure qui garantit aux plaideurs la moralité et l’instruction du juge nommé par le prince, et supprime les délégations à des subalternes, source d’ injustices et d’ erreurs – Défense aux magistrats inférieurs d’ attenter à la liberté de qui que ce soit, sauf le flagrant délit ou l’ ordre supérieur , premier pas vers cette liberté de l’ individu, la première de toutes les liberté de conscience, et si souvent violée à cette époque – Ordre aux officiers de ne mettre à exécution les lettres d’abolition ou de grâce qu’après leur entérinement par les conseils de Chambéry ou de Turin; mesure utile, qui prévient l’ abus qu’on pourrait faire de la clémence ducale, et associe en quelque sorte les magistrats à cette précieuse prérogative du droit de grâce, tempérament nécessaire contre l’ inflexible rigueur des lois, mais exception dangereuse et elle devenait trop fréquente – Enfin, création de magistrats spéciaux chargés de représenter le clergé et l’ armée devant les cours de justice, dans les affaires qui leur étaient personnelles; application de l’axiome jusque-là méconnu; Ne quis in sud causâ judicet, et dont l’ importance était d’ autant plus grande que les conseils de justice n’ étaient composés que des favoris du prince, révocables et choisis à son caprice.

11 Octobre
1559 – Entrée solennelle d’Emmanuel-Philibert à Bourg-en-Bresse, après le traité de Cateau-Cambrésis. Les français qui occupaient la Savoie et le Piémont depuis vingt-trois ans, durent les abandonner, le maréchal de Bourbillon évacua les places de sureté après l’ordre du roi, enregistré au parlement de Chambéry. Le roi visite son cousin le roi d’Espagne, son neveu le roi de France, fait à Bourg-en Bresse une entrée solennelle, évite la Savoie, revient à Lyon, et s’achemine vers Nice, ou il sera reçu au milieu des acclamations et des fêtes.

12 Octobre
1794 (21 vendémiaire an III) – Pétition des habitants de Pont-de-Beauvoisin (Isère) pour s’annexer Pont-de-Beauvoisin (Mont-Blanc, Savoie), et former ensemble une seule commune dépendante de l’arrondissement de la Tour-du-Pin. Le 12 octobre, le conseil municipal de la commune du Pont (Isère) adresse une pétition au représentant du peuple Gauthier pour demander la réunion de la commune du Pont (Savoie) à celle du Pont (Isère) pour ne former plus qu’ une commune qui dépendrait du district de la Tour-du-Pain. Le conseil de la commune du Pont (Savoie) représenta avec beaucoup d’insistance que cette commune n’était qu’à dix lieues de Chambéry, tandis qu’elle se trouvait à neuf lieues de Grenoble; que toutes ses relations d’habitudes et de commerce étaient avec Chambéry et que la population locale ne verrait ce changement qu’avec une extrême répugnance. Le conseil général de Savoie pris pour ces raisons en considération et engagea le représentant du peuple à rejeter la demande; ce qui fut fait.

13 Octobre
1030 – Contrat de concessions réciproque entre l’abbé de Saint-Maurice et Louis fils de Guy.
Burchard, archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice, concède au précaire, per prestariam, à Louis fils de Guy, pour lui-même et pour un héritier, divers biens, savoir : Une terre située dans le pagus genevois, entre Brest et le Dranse et qui est appelée Marin, (fiscum quiappellatur Marins); Une propriété ou seigneurie à Bons, (potestatem que vocatur Bonus) ; enfin la villa Essavenai. D’autre part Louis cède l’abbaye et divers biens situés dans le comté de Vaud. Brest (soit Bret) est un hameau au bord du lac entre Meillerie et Saint-Ginglph. Marin est une commune du Chablais, rive droite de la Dranse, à une lieue de Thonon. Bons, commune du Faucigny, au nord des Voirons. Excenevex, rive gauche du lac entre Ivoire et Coudré. Voilà des localités de bien mince importance et dont les noms se rencontrent cependant dès l’onzième siècle.

14 Octobre
1600 – Capitulation de Montmélian.
Après plusieurs semaines de rudes fatigues, on s’aperçoit que la citadelle pourrait tenir indéfiniment; les murailles étaient à peine entamées, la garnison perdait peu de monde, laissait Sully brûler sa poudre sans lui répondre que par quelques volées sur les groupes d’officiers qui paradaient le long de l’Isère, ou sur les enfants perdus qui se hasardaient trop près le long des remparts. Toutefois, Brandis, effrayé du bruit, selon l’impitoyable expression des journaux du siège, demande une trêve en rapports avec l’ennemi. Sully ne se trompa point à ces ouvertures, sa femme et Mme de Brandis échangèrent des cadeaux, puis des visites; bref, on ne marchanda pas les conditions. Brandis, sans prendre conseil de ses officiers, capitula le 14 octobre. Brandis fera insérer dans la capitulation des stipulations qui firent rougir de honte les officiers français chargés de les rédiger.

15 Octobre
1323 – Mort d’ Amédée V dit le Grand.
Il venait de marier sa fille à l’empereur de Constantinople, Andronic Paléologue III. Cette alliance flatteuse amena de grandes fêtes. La princesse fut accompagnée dans la capitale de l’Orient par une escorte savoisienne, la plus brillante qu’on eut jamais vue. Mais les fêtes se changèrent bientôt en deuil. Les Turcs s’avançaient avec une armée formidable. Constantinople était sérieusement menacée. Amédée le Grand sort encore du repos dont il avait un si grand besoin. Il se rend en toute hâte à Avignon, pour engager le pape Jean XXII à prêcher une croisade en faveur de son gendre. C’est là que, accablé par les fatigues du voyage, par le poids des ans et des travaux, par les souffrances d’une maladie subite, il termina sa glorieuse carrière, le 15 octobre 1323, dans sa soixante-quinzième année. Il fut enseveli à Hautecombe.

16 Octobre
1796 – Mort de Victor-Amédée III.
Les campagnes de Bonaparte dans les provinces qui deviendront plus tard l’Italie, assuraient l’annexion de la Savoie; les illusions du roi Victor-Amédée s’évanouissent lorsqu’il souscrit à l’armistice de Chesrasco (26 et 27 avril 1796). Par le traité de Paris du 15 mai 1796, le roi renonce à tous ses droits sur le Duché de Savoie et sur les comtés de Nice, de Tende et de Beuil ; il promet de démolir les fortifications d’Exilles de la Brunette et de Suze, et s’oblige au renvoi des émigrés. Le 16 octobre le roi Victor-Amédée III meurt, laissant à son fils Charles-Emmanuel IV un trône vacillant.

17 Octobre
1764 – Les chefs de famille du Chatelard élisent pour vicaire révérend F. Michaud.
Ce fait, qui semble ne pas avoir d’importance, vient pourtant à l’appui des lignes suivantes qui constataient que la Savoie jouissait, au dix-huitième siècle, d’une indépendance municipale importante. Les communes avaient une existence plus dégagée d’entraves, elles nommaient les curés, résistaient à la perception illégale d’impôts, s’associaient entres elles pour les travaux d’intérêt commun, fixaient le nombre de cabarets, rédigeaient de sages règlements de police rurale et leurs conseils élus ne supportaient aucun empiètement de la part des syndics.

18 Octobre
1564 – Edit d’ Emmanuel-Philibert abolissant la taillabilité personnelle.
Cet édit, qui avance de deux siècles et plus sur la déclaration des Droits de l’homme, déclare la taillabilité personnelle éteinte et rachetable à des conditions accessibles en abolissant la servitude introduite par les païens et en restituant à la nature humaine sa première liberté.

19 Octobre
16900 – Convention de Vignon pour assurer l’échange des prisonniers.
En Pièmont, Catinet se trouvait au milieu de paysans ruinés par les guerres, de corps francs pillant amis et ennemis, de Vaudois fanatisés par le désespoir; il exécuta de point en point les ordres du ministre Louvois, dévastant le pays, frappant les provinces de fortes réquisitions, portant sur les rôles des contributions de guerre jusqu’aux habitants de Turin et des villes occupées par l’ armée piémontaise. En Savoie, au contraire, le marquis de Saint-Ruth, plus odieux par ses sévérités que célèbre par ses victoires, se vit en présence de populations calmes, point malveillantes, et fut impressionné de cette attitude pour modérer la fougue de son caractère et atténuer ce que ses instructions avaient de trop rigoureux. Il comprit à temps que, si les Savoyens ont dans le tempérament de cette nonchalance qui dédaigne certaines provocations, il peut être dangereux de lasser leur patience ou de brusquer leur fierté. La guerre pris un tel caractère d’atrocité, que les généraux signèrent la convention d Vigon (19 octobre 1690) pour assurer l’échange des prisonniers moyennant rançons. La vie d’un général était estimée 7500 livres, celle d’un soldat, 2 écus, les trompettes, timbaliers, tambours, et hautbois étaient renvoyés pour un air de danse; il était interdit de se servir de balles mâchées ou de lingots de fer, de dépouiller et de battre les prisonniers et de marauder.

20 Octobre
1601 – les villes d’Annecy et de Chambéry s’affranchissent de tous droits féodaux.
Pour opérer leur affranchissement, les villes ou communes transforment en sommes annuelles et fixes les contributions variables que percevaient le prince, le clergé ou la noblesse de divers titres. Le contrat remplace l’arbitraire. Le 20 octobre 1601, les villes d’Annecy et de Chambéry, se dégagent de tous subsides, tailles et taxes.

21 Octobre
1434 – Exécution à Thonon d’Antoine de Sure, dit Le Galois.
Le récit des brigandages commis par ce seigneur et son complice Aynard de Cordon, seigneur des Marches, est une des pages les plus intéressantes de l’Histoire du Sénat de Savoie. Un aperçu du rendu : Antoine de Sure, dit le Galois, convaincu d’ avoir, sous l’ influence d’ une suggestion diabolique, conspiré contre son souverain, fut condamné à avoir la tête tranchée aux fourches patibulaires de Thonon. L’arrêt portait en outre que son cadavre serait divisé en quatre morceaux qui seraient envoyés dans quatre ville de l’Etat, pour y être placés sur les lieux éminents, afin que ce châtiment servît d’exemple. La tête du supplicié devant rester clouée sur le gibet de Thonon. Le Galois fut exécuté le 21 octobre 1434, et on envoya les quatre parties de son corps à Chambéry, à Bourg-en-Bresse, à Saint Maurice et à Moudon. Le compte du trésorier Chabod, cité par Costa de Beauregard, énumère avec détail le prix du roussin qui transporta les membres de Galois, celui des barils de sel qu’on employa pour les conserver, du gibet et de tous les instruments qui servirent à cette exécution.

22 Octobre
1762 – Ordonnance concernant les orpailleurs du Chéran.
On sait que le Chéran est une espèce de Pactole aux petits pieds et que son sable contient de nombreuses paillettes d’or. En effet, il y a quelques siècles, les habitants de la contrée qu’il traverse se livraient à l’industrie de laver les sables du Chéran et trouvaient un certain bénéfice à ce travail. Mais peu à peu cette industrie se ralentit, probablement en raison direct de son produit. Néanmoins elle existait en 1762, puisque l’ intendant général de Chambéry publiait le 22 octobre de cette année-là, une ordonnance qui défendait à toute personne sans exception, de sortir du pays les paillettes recherchées et trouvées depuis quelque temps dans les rivières d’ Arve Fier, Chéran et autres sous peine de deux écus d’ or.

23 Octobre
1792 -Sous occupation française les députés des communes de la Savoie sont obligés de constituer l’assemblée constituante et doivent renoncer aux noms de Savoie et Savoisiens. Dans la séance du 23, les députés doivent prêter serment de rester fidèle à la nation française, de maintenir l’égalité ou de mourir en y défendant. Ils durent ensuite prêter serment de ne plus reconnaître la royauté ni la noblesse, ni rien qui pût blesser l’égalité.

24 Octobre
1544 – Condamnation de François de Montfort, écuyer, à la décapitation pour crime de fausse monnaie.
Cet arrêt nous fournit l’occasion de faire connaître quels étaient à cette époque, les supplices dans les ressorts de la cour française. Les hérétiques, les sorciers et les sodomistes subissent la peine du feu. Dans la plupart des cas, pour adoucir la rigueur de l’arrêt, on ordonnait qu’ils soient étranglés au moment où le bucher deviendrait la proie des flammes. La décollation était réservée aux gentilshommes, et le gibet aux gens du peuple. Quant à la roue, ou démembrement du condamné, on ne les appliquait que dans des cas excessivement graves, tels que le crime de parricide ou d’attentat contre la personne du souverain. On perçait avec un fer chaud la langue du blasphémateur ; on pratiquait mêmes quelquefois l’amputation du nez ou des oreilles de certains coupables. Nous trouvons dans le registre de 1544(24 octobre) un arrêt qui ordonne que François de Montfort, écuyer, sera décapité pour avoir fait de la fausse monnaie ; les nommés Jean Champel maréchal, et Pierre Dangeroles, coupables du même crime, sont condamnés à être plongés dans l’huile bouillante et ensuite mis en quartiers. Mais ce supplice fut bien rarement infligé en Savoie, malgré la rigueur des édits ; les mœurs douces et patriarcales de nos populations répugnaient à ces affreux spectacles, qu’on prodiguait en France où les crimes se multipliaient, et qu’il fallait frapper de terreur.

25 Octobre
1866 – Mort de Jacques Replat.
En revenant en arrière, (à l’époque on ne changeait pas d’heure), pour embrasser du regard la colline des Barattes vous découvrirez le cottage poétique et modeste ou s’éteignit, le 25 octobre 1866, Jacques Replat un homme dont le souvenir est cher à la Savoie, parce que son talent n’eut d’égal que son patriotisme. Monsieur Jacques Replat fut sans contredit le plus brillant écrivain que la Savoie aie possédé.

26 Octobre
1834 – Mort du général DESAIX.
La page la plus éloquente qui se puisse reproduire à l’occasion de cet événement, c’est le relevé de ses états de service de notre illustre compatriote. Fils de Charles-Eugène-Joseph, et de Marie-Philippine Favier, né le 24 septembre 1764 à Thonon. Notre compatriote est mort en 1834 et non 1825, comme l’indique Bouillet dans son dictionnaire, et comme l’ont dit aussi plusieurs biographes.

27 Octobre
Il y eut certainement un événement ce jour en Savoie mais je n’ai rien trouvé de marquant qui puisse figurer sur l’éphéméride. Aussi pour combler ce manque, je citerais Antoine Favre qui écrivait en 1589 : Si tu fais mal, ton plaisir est d’une heure, mais le regret en demeure à jamais. Si tu fais bien, le prenant tu t’y plais, la peine passe et le plaisir demeure.

28 Octobre
Une anecdote qui préfigurait déjà à l’époque l’effet négatif de la francisation de la Savoie.
1793 – c’est à dire que seulement après 1 an d’occupation française: l’administration du district de Chambéry y fixe le maximum des prix des marchandises de première nécessité. Mgr. Billiet déclara alors dans ses mémoires (page 104) les conséquences de cette décision. On dressa des tableaux d’une étendue démesurée, et chaque marchand était tenu de les avoir affichés dans son magasin. Celui qui vendait au-dessus du maximum était condamné à une amande double du prix de l’objet vendu. Le mot maximum est devenu dès lors un grand mot révolutionnaire, un épouvantail, la terreur des vendeurs. Ces mesures de rigueur aboutirent à la suppression du commerce. Ceux qui ne se soumettaient pas à la loi ne vendaient plus rien, et ceux qui s’y soumettaient ne vendaient qu’avec pertes et se ruinaient rapidement. Bientôt les marchés se trouvèrent dégarnis, parce que les habitants des campagnes n’y apportaient plus leurs produits.

29 Octobre
1847 – Charles-Albert consomme la rupture du Piémont avec la Sainte-Alliance et promulgue les lois organiques qui précédèrent la constitution. Un double courant partageait les conseils de Charles-Albert; les uns ne voulaient avancer qu’au signal de Rome et adoptaient pour formule que le vaisseau de l’Etat doit rester amarré à la barque de Saint-Pierre; les libéraux proclamaient, au contraire, la nécessité de décisions promptes et assuraient que la future Italie se donnerait au prince qui marcherait le premier. Balbo, d’Azeglio, Avet pressent Charles-Albert de se mettre, sans plus délibérer, à la tête de la révolution Italienne; ils lui représentent la haine que tous les futurs Italiens, portent aux traités de 1815, lui rappelant le rôle de ses glorieux ancêtres, font briller à ses yeux le prestige de l’indépendance italique, peut-être la couronne des rois Lombarts. Emu par de vigoureuses et patriotiques manifestations, le roi céda, et la promulgation spontanée des lois organiques du 20 octobre 1847, consomma la rupture définitive du Piémont avec la SAINTE-Alliance. Plus le roi se rapprochait des idées Italiennes et plus il se séparait de la Savoie. L’acte du 29 octobre préparait fatalement la guerre avec l’Autriche, et le succès du Piémont ne pouvait aboutir qu’à l’abandon de la Savoie.

30 Octobre
1616 – Entrée solennelle à Chambéry des jeunes époux le prince de Piémont et Chrestienne de France.
M.V. de Saint-Genis assure que, par une flatterie du président Favre, le Sénat fit presque tous les frais de cet événement, et il ajoute la note suivante : Le mariage se fit le 10 février 1619. Chrestienne était née le 10 février 1606. Le sénateur abbé d’ Hautecombe, Sylvestre de Saluces, avait repris, dès 1613, ce projet d’Henri IV; le cardinal Maurice de Savoie et l’évêque de Genève furent ensuite chargés de la mission officielle, et, pour traiter les questions d’intérêt, on leur adjoignit le président Favre. Les fêtes furent célèbres par leurs éclats.

31 Octobre
1792 – Déjà sous occupation française, un exemple du comportement annexionniste de ce pays : En effet dès son installation l’administration française nomme des commissaires délégués pour procéder à l’inventaire des biens, meubles et immeubles de toutes les maisons religieuses de la Savoie. Mgr Billiet raconte dans ses Mémoires pour servir à l’histoire pendant l’occupation française, l’anecdote suivante : Les Chartreux de Ripaille placèrent dans une cassette leur argent et quelques objets précieux. Ils firent partir par le lac un de leurs pères avec un batelier que l’on croyait fidèle et dévoué. Arrivé près de Vevey, le batelier laissa descendre le père, et d’un coup de rame, il jeta la nacelle en arrière et disparut avec la cassette, c’était un résistant savoisien.

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Novembre :

1er Novembre
1397 – Mort d’Amédée VII à Ripaille.
La résidence de Bonne de Bourbon (Ripaille) et de son fils n’avait encore que le caractère d’un simple manoir, d’un rendez-vous de chasse, et ils n’y firent vraisemblablement que des séjours temporaires. Amédée VII venait souvent chasser dans les environs. Le plaisir qu’il y prenait ne lui coûta que trop cher : un jour qu’il poursuivait un sanglier dans la forêt de Lounes, près de Thonon, il tomba de cheval et se fit transporter grièvement blessé à Ripaille, où il mourut la nuit suivante (1er novembre 1397).

2 Novembre
1410.6 Ils avaient déjà besoin de nous !! Traité de Bicêtre. Amédée VIII va à Paris avec 500 Savoisiens pour soutenir le Duc de Bourgogne contre les autres princes. Grâce aux efforts des Savoisiens, un traité de paix est signé à Bicêtre entre les parties belligérantes.

3 Novembre
1593 – Saint François de Sales prête serment comme avocat.
Dans le registre des séances de 1593, on voit figurer Maistre François de Salles, parmi les membres du barreau de Chambéry qui prêtèrent serment le 3 novembre, jour de la rentrée, au nombre de quatre-vingt-sept. Son nom resta encore au tableau pendant les cinq années suivantes, quoiqu’il ait définitivement opté pour la carrière ecclésiastique.

4 Novembre
1329 – Mort d’Edouard le Libéral.
Edouard assiste à l’assemblée d’Amiens ; il profite de cette réunion pour proposer de nouveau la Croisade qu’avait conseillée son père et que rêvait Jean XXII. En se rendant à Avignon, il meurt à Gentilly le 4 novembre 1329. Etrange coïncidence ! Comme Amédée VIII et Amédée V, comme plus tard le Comte-Vert, le duc Louis et le roi Victor-Amédée II, le chevalier Edouard disparaît à la veille de réaliser ses chimères. Souvent entraînés vers les féeries de l’Orient, les rois des Alpes ont toujours été brutalement ramenés au pied de leurs montagnes par la destinée. Sitôt qu’ils se confient à la mer de Chypre, à celle de la Sicile, tout est perdu ; l’éternel insuccès de leurs aventures se continue à travers l’histoire, renouvelant la fable d’Antée, épuisé aussitôt qu’il cessait de toucher le sol natal.

5 Novembre
1439 – Amédée VIII est élu pape.
C’était un coup hardi que d’élever au pontificat suprême un prince temporel dont la position politique, les sentiments religieux, la vie détachée du monde mais active et remuante, pouvaient être des motifs d’espoir autant que des sujets d’inquiétude. Amédée VIII s’attendait à ce résultat d’une politique adroite et conciliante; il céda aux instances des cardinaux qui vinrent le solliciter à Ripaille, prit le nom de Félix V et se rendit à Bâle en magnifique équipage.

6 Novembre
1822 – Mort de Berthollet.
Le chimiste Claude Berthollet né à Talloires le 9 décembre 1748, rédige la fameuse Nomenclature de 1786 à 1787, avec Lavoisier, Guytonne Morvau et Fourcroy; publie en 1791 son livre sur l’Art de la teinture, ou il résume ses précieuses découvertes sur le chlore et l’ammoniaque. Aussi remarquable par son courage que par ses talents, il mourut le 6 novembre 1822. Berthollet figure à juste titre parmi les célébrités M. Jules Philippe a qualifiées de gloires de la Savoie.

7 Novembre
1292 – Franchises de Gex. Léonète, dame de Gex et Guillaume son fils accordent à Gex des lettres de franchises et lois municipales rédigées en français et contenants 85 articles. Ces franchises ne sont-elles point l’embryon des privilèges attachés à la qualité de zone, privilèges qui en l’étendant à une partie de la Savoie, ont déterminé le vote du rattachement en 1860 (oui et zone) ??

8 Novembre
1594 – Prise et pillage de Montluel par les gens du connétable de Montmorency (un français).
La fin du XVIe siècle a été signalée, dans les possessions du duc de Savoie, par des cruautés, que des seigneurs (français) exerçaient tour à tour pour se venger les uns des autres. Une ancienne chronique manuscrite par M. de Saint-Genis, contient ces mots :  » Le 8 novembre 1594, les gens de M. le connétable de Montmorency prirent Montluel en Savoie et le pillèrent, d’autant que le marquis de Teffort et Balanson avaient pris le Châtelard en Dombes et massacré tout ce qu’ils y trouvèrent dedans. »

9 Novembre
1802 – Dons sous occupation française, le préfet du Mont-Blanc prend un arrêté concernant la prime pour la destruction des loups.
Alors que la décision sur l’ abattage des loups n’ était pas légiférée en Savoie, mais laissée à l’ appréciation du village, dès son arrivée la république fait appliquer sa loi du 10 messidor an V (28juin1797) qui fixait des primes, très fortes, pour la destruction des loups. Le payement de ces primes ayant éprouvé quelques interruptions, il en était résulté une espèce de découragement dans l’esprit des chasseurs (interprétation française). Pour pallier à ce découragement, il fut pris le 18 brumaire an XI (9 novembre 1802) un arrêté qui affectait à cette dépense une partie des fonds variables de la préfecture. Cet arrêté reçut l’approbation du ministre et suffit à ranimer le zèle des viandards. Un exemple déjà sur la mauvaise utilisation des fonds publics.

10 Novembre
1298.6 Augmentation des franchises d’Evian.
Amédée conte de Savoie accorde aux habitants d’Evian des LL. PP. par lesquelles il réduit au 15e du prix de vente, au lieu du 12e, le droit à percevoir par lui sur tous les immeubles de son fief qui sont vendus dans le territoire d’Evian, hors de la ville. Il renonce par le même acte à la confiscation des biens des usuriers et reçoit des habitants d’Evian, pour ces concessions cinquante livres lausannoise. Les droits seigneuriaux sont avantageusement remplacés par les droits d’enregistrement. Les habitants d’Evian professaient un certain culte pour les usuriers, puisqu’ils obtenaient l’abrogation d’une partie des peines qui étaient infligés à ces derniers. Auraient-ils compris, six cent ans avant l’apostolat des économistes que l’usure n’est plus un crime ni un délit que la hausse sur une marchandise quelconque.

11 Novembre
218 avant J -C. – Passage des Alpes par Annibal.
Le passage des Alpes coûta quinze jours à Annibal et il mit cinq mois pour se rendre de Carthagène ville d’Espagne, à de l’autre côté des alpes.

12 Novembre
1671 – Le collège des jésuites de Chambéry devient propriétaire du château de Bourdeau.
Louis de Livron n’ayant pas de postérité, légua en mourant le 12 novembre 1671, le château de Bourdeau au collège des jésuites de cette ville qui en restèrent propriétaires de 1671 à 1688.

13 Novembre
1543 – Rolette Curtel, accusée de sorcellerie, soumise à la torture, confesse qu’elle est hirige.
 » Saint-Julien et le pays qui l’entoure payèrent un large tribut à l’aberration des procès pour crimes de sorcellerie. Quelques-uns de ces procès ont été conservés. Voici l’analyse de l’un d’eux: » « il s’agit du procès intenté à Rolette, femme d’Amédée Curtet, de Germagny, paroisse de Viry, par R. Amédée Lambert, dominicain, inquisiteur de la foi pour le duché de Savoie, assisté de frère Melchior Mollerius, autre dominicain et du châtelain de Viry » « Rolette Curtet fut amenée devant ce tribunal, interrogée sur le crime qui lui était reproché. Les réponses furent absolument négatives. Soumise à une première torture le 12 novembre, elle continue à répondre négativement. Le lendemain, 13 novembre, soumise à une nouvelle épreuve, elle finit par avouer que depuis six ans elle était devenue hirige ». 1103.6 Mort du comte Humbert II, surnommé le Renforcé. Il fut enseveli dans la cathédrale de Moutiers. Il eut de Gille de Bourgogne, sa femme, quatre fils et deux filles. L’aînée de ces princesses épousa Louis le Gros. Déjà, dès le commencement du XII siècle, la Maison de Savoie contractait de hautes alliances

15 Novembre
1551 – Adjudication de l’entreprise de la grande digue de la Leysse, en faveur de maître Monet du Seytour.
Un terrible événement qui mit Chambéry à deux doigts de sa perte, vint fournir au parlement une nouvelle occasion de déployer son zèle. Laissons parler l’obituaire des Frères-Mineurs.  » L’an 1551 et le samedi vigile de saint Pierre du mois de février, à l’heure de minuit, vint inondation tant de la Leysse que d’Albane par la ville de Chambéry et dura jusqu’à quatre heures après midi. Dieu veuille détourner son indignation de son pauvre peuple. Amen » Le 20 août 1520, la ville avait déjà subi le même désastre, et era vidère horrendum, ajoute l’obituaire. Mais l’irruption des eaux en 1551 fut plus violente et occasionna plus de ruines que les précédentes. Comme un malheur ne vient jamais seul, la peste se déclara à Chambéry vers les premiers jours de juin. La terreur fut au comble : les principaux habitants quittèrent la ville et le parlement lui-même fixa sa résidence à Montmélian, ou le fléau faisait moins de victimes. En présence d’un si grand désastre, la Cour prit l’initiative d’une cotisation générale dans le but de subvenir aux premières nécessités des infortunés qu’avait atteints l’inondation ou que la peste avait privés de leurs parents. Mais il fallait songer à prévenir de nouveaux désastres. Aussi les syndics et les membres du conseil de ville décidèrent-ils qu’on s’occuperait de reconstruire les digues de Leysse du côté de la Madeleine. Comme les ressources de la ville n’auraient pas suffi à ce projet, on détermina que tous les habitants de la ville et des campagnes se cotiseraient pour former la somme de 2000 livres, prix approximatif des nouvelles digues. La répartition étant faite et approuvée par la cour, on donna l’entreprise de la digue, le 15 novembre, à maître Monet du Seytour, à raison de 6 c. la toise cube.

16 Novembre
946 – Agnès de Faucigny fait donation entre vifs, à son mari Pierre de Savoie, du château de Faucigny.
Deux actes d’Agnès de Faucigny, signés à Genève le même jour. Le premier est un testament renfermant les institutions héréditaires que celui du 16 octobre précédent, mais prescrivant en outre : 1° Que la testatrice ait sa sépulture dans l’église de Contamine ou reposent déjà son père et ses autres ascendants. 2° Que la part héréditaire de sa fille Béatrix ne doit consister qu’en terres et non en forts et château. Par le second acte, elle donne vifs, à son mari Pierre de Savoie, le château de Faucigny avec son mandement entier, ainsi que tous les châteaux et droits qui en dépendent. Elle s’en réserve l’usufruit pendant une année. Le château seigneurial, qui a donné son nom à la contrée, était situé sur l’un des contreforts de l’ouest du Môle, au-dessus de Comtamine-sur-Cerve. Il n’en reste aujourd’hui que des pans de murs sans formes déterminées.

17 Novembre
1548 – Le Sénat interdit la représentation des Mystères sacrés à Chambéry.
L’élection de l’abbé (de la Baroce), la réception de nouveaux moines, donnaient lieu à de joyeux festins, connus depuis sous le nom de Béjaunes, titre donné au récipiendaire, de la couleur du bec des oiseaux adultes (terme de fauconnerie qui désigne un oiseau jeune et niais). La plantation du mai était une des plus chères prérogatives de la Bazoche, et se répétait pour les fêtes patronales, au nombre de deux ou trois à Chambéry. Cet usage prit-il naissance chez nous avec la Bazoche, ou eut-il une origine plus ancienne ? Cette dernière opinion paraît plus vraisemblable. Il se retrouve dans toute la Savoie, et jusqu’en 1848, les faubourgs de Chambéry fêtèrent annuellement la plantation de leur mai; A la suite de ces fêtes, il s’élevait souvent des luttes furieuses entre les habitants des faubourgs, qui se distinguaient par des devises particulières, telles que la Ronce (faubourg Maché) et le laurier (faubourg Montmélian) et perpétraient une haine héréditaire que n’arrêtaient point les ordonnances. La ville amena une réconciliation entre ces deux faubourgs en 1848, et leur offrit des drapeaux qu’ils échangèrent en signe d’union. La Bazoche et la jeunesse de la ville se réunissaient dans la plaine du Colombier pour se livrer aux jeux et aux exercices du corps ; à l’exemple des archers et arquebusiers, ils avaient établi un tir, et peu à peu l’exercice des armes remplaça les autres jeux et fit cesser les représentations des farces et histoires. Une ordonnance rendue pendant que la Savoie était sous occupation française (comme quoi ça n’a pas changé) a entravé les représentations de l’Abbaye en interdisant de jouer aux mystères ou des scènes tirées des saintes Ecritures.

18 Novembre
1817 – LL. et PP. approuvant les frères de la Doctrine Chrétienne.
Etablis dans le diocèse vers 1810, ils ont été approuvés par lettres patentes du 18 novembre 1817. Ils possèdent un noviciat à la Motte-Servolex et sont au nombre de 100, dont 24 sont chargés à Chambéry de l’enseignement des enfants, 20 à la Motte, 9 à Aix et les autres sont répartis, par 2 ou 3 pour le même objet à Yenne, St-Alban, Albens et Cognin. Il est là aussi à remarquer que c’est sous occupation française que cette vocation séculaire fut encadrée par patente, car comme le faisait remarquer le Sénat, en Savoie tout ce qui marchait bien n’était pas légiféré.

19 Novembre
1598 – Fondation d’un Mont-de-Piété à Thonon.
Charles-Emmanuel ayant épuisé toutes ses ressources et aliéné ses domaines et ses revenus, créait le Mont-de-Piété à Thonon, pour parer aux besoins des nécessiteux. Cet établissement officiel de prêt sur gage fut entretenu par une taxe de deux florins sur chaque tonneau (appelé char) de vin vendu en Chablais.

20 Novembre
1815 – Second traité de Paris.
Malgré la déclaration des puissances de maintenir intact la traité de Paris (de 1814), de nouvelles intrigues politiques recommencèrent. Chacune des puissances de l’Europe voulait s’agrandir aux dépend de ce qui reste de l’Empire; l’Allemagne, entre autres, réclamait l’Alsace et le Lorraine; la Suisse, une partie du Jura et le roi de Sardaigne, le cours de l’Isère jusqu’à Grenoble. Le traité de Paris complète le congrès de Vienne du 9 juin 1815 qui restitue la totalité de la Savoie au royaume de Sardaigne et qu’en exécution de la cession d’une partie du territoire de Savoie au nouveau canton de Genève et à titre de compensation donne à l’Etat de Savoie, le régime de la neutralité helvétique, telle qu’elle est officiellement reconnue par les puissances.

21 Novembre
1594 – Soumission des habitants des vallées Vaudoises du Piémont au duc de Savoie.
Vingt-quatre habitants des vallées de Luserne, d’Angrogne et de la Pérouse font leur soumission au duc. « Ils furent ouïs à Turin, à genoux et la corde au cou. S.A. leur pardonna à condition que la religion catholique soit rétablie dans toutes les vallées.

22 Novembre
1551 – Emmanuel-Philibert de Pingon est élu premier syndic de Chambéry.
Son administration est mémorable par les travaux considérables qu’il a opérés, et entre autres la construction de la grande digue. Aussitôt après la cessation de la peste, il fit relever de ses ruines l’hôpital St-François et toute la partie des murs de la ville qui avait été renversée l’année précédente: on nettoya toutes les rues et tous les canaux de l’Albane; on jeta les fondements de la digue de la Magdelaine, etc…. etc

23 Novembre
1729 – Règlement fixant le cérémonial du Sénat de Chambéry.
Quelques articles extraits de ce règlement: « Le premier président portera ordinairement la soutane (simarre) et la robe, lorsqu’il sortira de chez lui pour aller en ville, et sera précédé d’un huissier tenant la baguette élevée. Lorsqu’il ira à la Cour ou au Sénat, l’huissier portera la masse. Quand il ira en carrosse à la Cour ou au Sénat, l’huissier sera dans le carrosse, laissant passer la tête de la masse. Afin que le premier président ne se détourne pas de ses occupations, il s’abstiendra de faire ou de recevoir des visites, à l’exception du grand chancelier, des chevaliers de l’Annonciade. Les autres présidents, les sénateurs, les généraux et l’avocat des pauvres, seront habilités avec manteau, collet, grand haut-de-chausses et pourpoint. En l’absence du premier président, sa chaise ne sera occupée par personne. Lorsque le grand chancelier se rendra au Sénat, il siégera seul à la tête du bureau, sur la chaise destinée au premier président, et celui-ci se placera à côté, sur un fauteuil semblable à celui des autres présidents. Tous les grands personnages, venant au Sénat seront assis sur une chaise au côté droit des présidents, et ils pourront se couvrir, de même que les avocats. Le titre d’Excellence ne sera donné qu’au grand-chancelier, aux chevaliers de l’Ordre, aux grands de la couronne et aux premiers présidents des Sénats et de la Chambre des comptes. » Ces dispositions furent en vigueur jusqu’à l’occupation française qui dissout le Sénat de Savoie en 1793.

24 Novembre
1249 – Eboulement du Mont-Grenier et engloutissement de la ville de Saint-André.
L’éboulement de la montagne du Grenier (Granier) que la superstition attribue à un miracle, sans doute parce que sa projection s’est arrêtée devant une chapelle consacrée sous le nom de Notre-Dame-de-Mians, eut lieu, d’après d’anciennes chroniques, le 24 novembre 1249, sous le règne d’Amédée IV, comte de Savoie. Une ville entière, nommée Saint-André, ainsi que seize villages environnants, au nombre de cinq mille personnes, furent abîmés et périrent dans cette terrible catastrophe.

25 Novembre
1798 – Exécution à Valence des assassins de la Bauche.
Cette affaire se passe sous occupation française, je ne peux donc garantir la véracité des faits!! « Il y avait alors dans le département une bande de voleurs et d’assassins très redoutée. Elle avait pour chefs un nommé Bonaventure Rosset, matelassier au faubourg de Montmélian, et Jacques Griot, ancien valet de chambre de la maison Lapérouse. Il y avait, dans le même temps, à la Bauche un nommé Franc, régisseurs de biens de la famille Perrin d’Avressieux, homme de estimable et aisé; il habitait une maison isolée au bas de la Bauche. On disait que des prêtres et des émigrés avaient déposé chez lui de l’argenterie et d’autres effets. Déjà on l’avait menacé des voleurs; il se tenait sur ses gardes; il s’était procuré des armes et de bons domestiques; mais il fut surpris : un soir, à l’arrivée de la nuit, la bande de Rosset, au nombre de huit à dix individus, parmi lesquels il y avait une femme de Saint-Béron hameau du Raclet, nommée Justine, s’introduisit dans la maison encore ouverte. Ils tuèrent aussitôt toute la famille de Franc et quatre domestiques. Rosset n’aurait pas pris part à ce massacre, il était demeuré hors de la maison pour faire la garde. » D’un jugement trouvé chez un habitant de la Bauche, il résulte que la bande Rosset et Griot a été en grande partie condamnée à mort et que les plus scélérats des individus qui la composaient ont été exécutés à Valence le 25 novembre 1798.

26 Novembre
1824 -LL.PP. approuvant les religieuses du Sacré-Cœur de Chambéry.
Les religieuses du Sacré-Coeur se sont établies à Chambéry en 1830 et ont été approuvées par LL. PP. du 26 novembre 1824. Elles occupèrent pendant quelques années la maison ou se trouve aujourd’hui l’hôpital militaire. Elles achetèrent ensuite le clos de Lescheraines ou elles firent successivement de grandes réparations. Elles sont au nombre de 16 religieuses de chœur et de 14 sœurs coadjutrices. Avant 1852, elles avaient 70 à 80 élèves. Leur pensionnat, fermé pendant quatre ans, et rétabli seulement depuis le rattachement.

27 Novembre
1237 – Bataille de Corte-Nuovo.
Cette bataille coûta aux villes Lombardes 10 000 hommes tués ou faits prisonniers. Frédéric récompensa Amédée IV de la part qu’il y avait prise en érigeant en sa faveur le Chablais et le Val d’Aoste en duchés et en l’établissant son vicaire sur toute la péninsule du nord des Alpes à la Sicile.

28 Novembre
1696 – Publication des trois édits appelés édits bursaux.
Ces trois édits sont l’édit du timbre, l’édit des notaires et l’édit du tabellion. En vertu du premier, la feuille de papier ou de parchemin coûte un sol de timbre, la demi feuille 1/2 sol, le tiers de feuille quatre deniers. Le second dispose de l’aliénation des offices de notaires. Et le troisième rétablit le dépôt appelé le tabellion. Ce rétablissement rencontra au Sénat une opposition qui ne céda qu’en 1702.

29 Novembre
1329 – Edit fixant à Chambéry le siège du Conseil Souverain (Sénat)
Les comtes de Savoie jugeaient en personne la cause de quiconque réclamait justice et prononçaient sur les appels des juridictions seigneuriales. Ils tenaient leurs audiences avec l’assistance des prélats, des seigneurs, des docteurs es-lois. Nous pouvons suivre, dans les comptes des châtelains et des trésoriers, l’itinéraire du prince et de son Conseil. Mais l’édit du 29 novembre 1329 fixa définitivement à Chambéry le siège de cette cour ambulatoire.

30 Novembre
1797 – Déjà sous cette occupation française, on pouvait constater les comportements de ces autorités étrangères qui instauraient déjà les prémices de ce qui se passe aujourd’hui. Par lettre de Favre-Buisson au commissaire de Cluses, concernant la Sainte de Magland. Dans une lettre du 30 novembre 1797, le Procureur général, parlait au commissaire de Cluses de la prophétesse du tènement de Magland; il lui recommandait de faire arrêter le prêtre Saillet, qu’il soupçonnait résider dans la commune et se servir de la faiseuse de miracles pour tromper la crédulité publique.!!

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Décembre :

1er Décembre
1247 – LL. PP. par lesquelles Amédée IV confirme les droits de justice du Prieur du Bourget.
Ces droits consistent en haute, moyenne et basse justice sur les hommes et fiefs du prieuré. Ces LL. PP., datées du château de Montmélian, ont été dressées en présence de l’évêque de Belley, de G. de Bonnivard, doyen de Saint-André, d’Humbert et de Gautier de Seyssel frères. Nous attirons l’attention sur la présence de G. de Bonnivard à la signature d’un acte qui porte la date de 1247. En effet, le nom de Bonnivard se trouve mêlé à la légende à laquelle a donné naissance la chute du mont Grenier, événement qui s’est accompli en 1249, et que j’ai mentionné le 24 novembre.

2 Décembre
1348 – Massacre des juifs dans les prisons de Chambéry.
Vers la fin de 1347 éclata la merveilleuse pestilence. C’est une des plus grandes calamités publiques dont il ait été gardé la mémoire. Les juifs furent accusés d’avoir corrompu l’air et les eaux par leurs machinations diaboliques. Des milliers furent brûlés vifs, torturés, massacrés sur tous les points de l’Europe. Tel fut le sort qu’ils éprouvèrent à Chambéry ou le fléau exerça de cruels ravages; soixante-cinq feux s’éteignirent, et il n’y eut pas de familles qui ne comptassent quelque victime. Au milieu du deuil et de l’épouvante générale, le peuple s’ameuta contre les juifs et les accusa, comme on fit en tous lieux, d’avoir empoisonné les fontaines. Tous ceux qui habitaient Chambéry avaient été arrêtés et enfermés dans la citadelle de Montmélian, pendant qu’on instruisait leur procès. Dès que ce travail fut terminé, le châtelain du Solier reçut du conseil du prince l’ordre de ramener les accusés à Chambéry pour les mettre à la disposition de leurs juges. Le 1er jour de décembre, il se rendit à Montmélian avec une escorte de quarante homme bien armés pour défendre les juifs pendant le trajet contre l’exaspération populaire, il les fit écrouer à leur arrivée dans les prisons du château; mais la population furieuse en brisa les portes et se rua sur les malheureux détenus. Les principaux auteurs de ces excès furent arrêtés et trois d’entre eux punis de mort; ils étaient étrangers à la population de Chambéry et se nommais les Rames, Gascons et Romans; tous trois étaient de l’autre côté du Rhône. La Savoie, déjà à cette époque était respectueuse de ses citoyens et son territoire une terre d’accueil, contrairement à l’Europe, qui 600 ans plus tard réitérait la même chasse aux sorcières.

3 Décembre
1792 – Dès l’occupation française : L’assemblée nationale des Allobroges décide qu’une fête sera célébrée à l’occasion de l’occupation de la Savoie par la république française sous le nom de 84e département, (toujours les prémices de ce qui se passera dès 1860, comme les chasseurs tout est sujet à fêter). Dans la séance du 3 décembre, le président de la commission provisoire annonça que, dans la séance du mardi 27 novembre, la Convention nationale avait agrée le vœu des allobroges et prononcé la réunion de la Savoie à la république française sous le nom de 84e département. (Les textes parlent de réunion alors que ce fut une réelle occupation avec toutes les exactions qu’étaient capables les révolutionnaires français). On en donna connaissance à toute la ville par de nombreuses décharges de canon; on expédia en toute diligence des courriers extraordinaires pour en porter la nouvelle dans tous les cantons du département. On apprend en même temps que le lendemain du 28 novembre, la Convention avait dû nommer quatre commissaires qui seraient chargés de procéder à l’organisation du département. (Nous comprenons mieux aujourd’hui les moyens utilisés par la république pour asservir une population comme tout bon colonisateur) La commission arrête ensuite qu’en réjouissance (française) de l’occupation prononcée, il sera célébré sans délai, dans toutes les communes du département du Mont-Blanc, une fête civique à laquelle tous les citoyens devront assister (imposé). Le P. Arnaud demande que le jour où cette fête sera célébrée à Chambéry, il soit offert un sacrifice à l’Etre suprême en actions de grâces et qu’en même temps il soit admis, lui, à jurer le premier dans le département, adhésion et soumission à la constitution civile du clergé, ce qui lui est accordé. Des membres proposent que ce sacrifice soit offert au pied de l’arbre de la liberté; mais l’ensemble de la commission jugea plus convenable qu’il soit offert à la cathédrale, ou la réunion à la France a été déclarée par l’assemblée des Allobroges. Que de similitudes avec ce qui s’est passé en Savoie et à Nice après 1860 !!!

4 Décembre
1867 – Thiers prononce, devant le Corps législatif, cette fameuse parole: « Le palais Pitti est fait pour les Médicis, mais non pour les LOUPS DE SAVOIE. »
Loups, soit du M. Ludow Vigé: Aussi bien, M. Thiers s’y doit connaître mieux que personne, lui qui n’a jeté par-dessus les moulins de la démocratie, le bonnet phrygien du national, que pour se mettre, renard madré, au service des princes de la monarchie de Juillet.
Les renards sont fines bêtes,- surtout plaidant devant des singes ; – La Fontaine, sur ce point est tout à fait digne de foi. Pour moi et pour beaucoup d’autres, en Savoie, lorsque je trouve un renard sous la peau d’un homme d’Etat, je pense avec Madame Necker de Saussure :
« Les gens trop fins font perdre trop de temps, et quand on ne se défierait pas de leur probité, on éviterait d’avoir affaire avec eux, parce qu’on ne sait jamais ce qu’ils veulent »
Thiers a depuis sur sa tête son ancien bonnet . C’est une partie de vêtement humain si facile à poser ou reprendre.
Cela se passait que 7 ans après le rattachement de la Savoie et Nice

5 Décembre
1713 – Approbation des droits de douane de 1703.
Durant l’intervalle qui s’écoule entre la première occupation de la Savoie, sous Louis XIV (1696) et celle qui s’accomplit sept ans plus tard (1703), les magistrats ne cessèrent d’appeler l’attention des souverains sur les mesures à prendre pour réparer les maux causés au pays par l’interruption du commerce et la présence des armées étrangères.
Ainsi, en 1701, Victor Amédée II accorda des privilèges et exemptions nombreuses au comte de Rochefort qui se proposait d’organiser au faubourg Nezin (Chambéry des fabriques de soie, qui fonctionnèrent en effet de longues années.
Deux ans plus tard, en 1703, est édicté un tarif des droits à percevoir en Savoie. Mais une nouvelle occupation de la Savoie par les troupes de Louis XIV, la guerre qui se continua dans les provinces jusqu’au traité d’Utrecht, l’empêchèrent d’être mis à exécution.
Ce ne fut que le 5 décembre 1713 que, sur les remontrances du procureur patrimonial, il fut approuvé par la Chambre des comptes. Sa publication officielle et définitive n’eut lieu que le 14 janvier 1717.
Dans quel esprit a été conçu le tarif de 1703 ? Bien qu’il soit peu facile de le préciser, mais il a été établi dans un double but de protection pour réparer les maux de la guerre et de l’occupation étrangère ainsi que de ranimer l’industrie.
Comme quoi nous n’avions déjà à cette époque pas le besoin des grandes nations voisines pour s’organiser, bien au contraire et c’est par ce genre de décision que le Savoie prouvait qu’elle possédait le sens et des affaires et par là même le respect de ses concitoyens.

6 Décembre
1439 – Testament d’Amédée VIII
Avant de prendre possession de sa tiare, Amédée VIII rédigea son testament. Ce titre se trouve analysé comme suit dans la notice que M. Lecoy de La Marche consacre à Ripaille.
Par cet acte, le duc ordonnait que le monastère et la maison des chevaliers seraient compris dans une même clôture, formée par un mur ou par une forte haie entourée d’un fossé; que l’élection des chevaliers, quand il y en aurait à remplacer, serait réservée à lui et à ses accesseurs, avec le conseil des autres membres de l’ordre; que les nouveaux élus seraient pris parmi les gens d’honneur, d’un âge avancé, d’une prudence et d’une probité consommées, qui se seraient distingués dans des expéditions guerrières ou les conseils des princes, et qu’ils seraient considérés comme les principales lumières de la Savoie pour des affaires importantes du pays; qu’ils auraient un libre accès à l’église du monastère de Ripaille pendant l’office divin, et que les chamoines seraient leurs directeurs spirituels. Il léguait aux chevaliers, pour leur procurer un entretien honnête et conforme à leur condition, un revenu annuel de dix-huit cent florins d’or de petit poids, de la valeur de douze gros chacun, savoir six cents pour le doyen et deux cents pour chacun des autres. Le doyen, qui était au choix du prince, devait prescrire aux chevaliers leur genre de vie, fournir la nourriture et le salaire des domestiques communs, entretenir les édifices. Enfin, il était ordonné que, si Amédée venait à mourir avant l’accomplissement des dispositions relatives aux revenus, à la clôture et aux fossés, son héritier universel serait tenu de les exécuter dans un délai de deux ans.

7 Décembre
1635 – Adjudication du greffe du Sénat pour trois ans, au prix de 27 000 livres par an.
Cette adjudication eut lieu au feu des chandelles en faveur de trois bourgeois de Chambéry, Georges Girollet, Pierre Rosset et Gaspard Vallet.
En 1619, un édit constate que, depuis longtemps, les revenus du greffe étaient diminués de moitié à cause de la faute qu’on avait commise de donner, par faveur ou à prix d’argent, des registres et papiers à des particuliers pour en faire des expéditions. On ne trouvait plus personne qui voulût affermer les greffes, et la négligence des privilégiés retardait les arrêts; ordre de tout rétablir aux greffes et de n’en plus rien divertir.

8 Décembre
1602 – Saint François de Sales est fait évêque.
Après avoir donné son appréciation du caractère D’Antoine Favre, M. V. de Saint-Genis trace les principaux traits de celui du saint prélat, l’ami de l’éminent jurisconsulte.
François de Sales possédait tout ce qui manquait à son adroit ami: la fierté de race qui se traduit par une confiance touchante ou par de virils éclats; la fermeté vis-à-vis du principe et cette recherche d’exquise et agissante bonté qui ennoblit jusqu’aux moindre détails de sa vie. Né d’ un père qui voulait faire de lui un courtisan, et d’une mère qui souhaitait le voir évêque, François étudia et lut les premiers livres des essais, desséchants de froide logique, se réchauffa le cœur aux harangues de M. de Thou, et comme Joseph de Maistre, il sentit le vide de la vie à la mode et l’énorme poids du rien, reprit ses études à Padoue, et s’y attacha aux séduisantes et persuasives doctrine des PP. Possevino et Scupoli, beaucoup plus qu’aux abstraites leçons de Panciroto, jeune, beau, appartenant par ses alliances de famille à la meilleure noblesse de Savoie, possédant une aptitude singulière pour le controverse, il avait surtout une éloquence naturelle, abondante, qui jaillissait sans effort d’un coeur ingénu. Les grâces un peu efféminées de son langage étaient alors l’image de son caractère, doucement passionné, saintement enthousiaste, mais prêt à suivre l’impulsion d’autrui et cherchant la voie la plus rude, la plus abrupte, la plus dédaignée, pour y servir Dieu humblement. Ce jeune homme sensible, confiant et bon, parut à ses maîtres réunir les qualités acquises et les séductions innées qu’on trouve toutes rarement à ce degré dans le même homme. Son ingéniosité ne s’émut, en effet d’aucune combinaison; il accepta, comme autant d’ordres de la Providence, les hasards concertés par ceux qui disposaient de sa personne.

9 Décembre
1828 – Audience de rentrée du Sénat, signalée par un discours remarquable prononcé par l’avocat-fiscal d’Alexandry.
L’avocat-fiscal d’Alexandry prononce un discours fort applaudi sur le dévouement et la fidélité que la magistrature doit au prince. Il y est insinué doucement que la perpétuité des traditions est la meilleure garantie des peuples contre les surprises des princes; mais il déclare aussi qu’un magistrat est assez indépendant dès qu’il est fidèle.

10 Décembre
1835 -Mort de Charles Caffe. Pourquoi retracer ce fait ??
Car ce monsieur qui a pourtant donné son nom a une place publique de Chambéry avait été condamné en ces termes :
M. Caffes, admis à la barre, se plaint des vexations qu’on lui a fait éprouver dans la Savoie, ou il est né. Ces vexations n’ont eu d’autres motifs que son amour pour la révolution française. Ses biens lui ont été confisqués; il a été condamné à mort par un arrêt du Sénat de Savoie.
Les motifs de l’arrêt sont l’envoi d’écrits séditieux et des reproches faits à M. Caffe de s’être flatté de pouvoir causer des insurrections en Savoie.
Condamné en Savoie, pas chez lui en France, il décède à l’Hôtel des Invalides le 10 décembre 1835.

11 Décembre
1705 – Réédition de la forteresse de Montmélian.
Dirigeons-nous vers cette éminence, aujourd’hui couvertes d’habitations, qui fut jadis le siège de l’importante forteresse de Montmélian. Existait-t-elle déjà du temps des Allobroges? Est-ce du nom d’un général romain, AEmilius, tué dans l’assaut que lui donnèrent les légions, qu’elle fut appelée Mons-AEmilanus? On ne sait. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’au moyen-âge cette forteresse fut, avec celle de Suze, le principal rempart de la puissance des ducs de Savoie. Prise et reprise au milieu des combats incessants dont la Maurienne fut le théâtre, elle s’aidait pour fermer la vallée, de ces tours de Montmayeur qu’on voit encore s’élever sur la colline du Rileau, et qu’avait fondées une branche de ces farouches seigneurs de Miolans dont les armes parlantes étaient un aigle déployé de gueule sur champ d’argent, avec cette devise : « Unguibus et rostros ».
Toute cette splendeur guerrière est tombée depuis qu’en 1705, après les redditions du 11 décembre, la redoutable forteresse a été démantelée; et aujourd’hui, dans ce lieu consacré aux arts de la paix vous ne trouverez plus que quelques pans de muraille pour rappeler que là des braves ont vécu, combattus et sont morts pour la Savoie.
Il est à préciser que tout cela s’est passé sous occupation française encore une fois, et que ces français se sont empressés à démolir cette forteresse considéré comme imprenable. Principe adopté par toutes les puissances colonialistes qui est la destruction des symboles forts des pays qu’ils occupent illégalement.

12 Décembre
1779 – Installation de Mgr. Michel Conseil, premier évêque de Chambéry.
Le 12 décembre 1779 fut le jour fixé pour la publication de la bulle qui établissait à Chambéry un évêque et un séminaire. Michel Conseil, évêque nommé, fut installé sur son siège par le métropolitain de Tarentaise. Il eut pour cathédrale et pour palais l’église et le couvent des Cordeliers, qu’on transféra dans l’ancienne église des jésuites.

13 Décembre
1551 – Testament d’Eustache Chappuis, fondateur du collège d’Annecy.
Eustache Chappuis, chanoine et official de Genève, crut ne pouvoir mieux employer les richesses qu’il tenait de la libéralité de Charles-Quint, qu’en les consacrant à deux établissements pour faciliter les études de la jeunesse d’Annecy, sa prairie. Dans un dessein, il fonda le collège de Savoie à Louvain, et le collège de la ville d’Annecy. Par son testament du 13 décembre 1551, il assigna à ce dernier établissement une dotation de 2500 écus; il en avait fait construire les édifices en 1549.

14 Décembre
1730 – Edit fixant le terme des deuils.
Voici les principales dispositions de cet édit.
Art. 1er – Le deuil, pour la mort des têtes couronnées, des princes et princesses du sang et autres princes et princesses de l’Europe, sera restreint à la moitié du temps qu’en avait alors coutume de le porter, de manière que le plus long deuil ne durera que six mois.
Art. 2 – Le deuil des veuves pour leurs morts sera d’une année.
Celui des maris pour leurs femmes et des autres pour leurs pères, mères, beaux-pères, grands-pères, et autres dont on aura la qualité d’héritier universel, n’excédera pas les six mois.
Celui des frères, sœurs et beaux-frères sera de trois mois.
Pour les oncles et tantes cousins et cousines, de deux mois, et pour les autres, d’un mois.

15 Décembre
1633 – Edit instituant des courses de chevaux.
Victor-Amédée chercha, par son édit du 15 décembre 1635, à introduire en Savoie les courses de chevaux qui, depuis si longtemps, font les délices de presque toutes les fêtes de l’autre côté des Alpes: il ordonna que dans chaque ville capitale des six provinces, cette course aurait lieu le 15 du mois d’août, et que le « pollio » soit pièce d’étoffe qui devait être le prix du vainqueur, serait fourni par le corps des marchands.

16 Décembre
1815.6 – Le roi Victor Emmanuel reprend possession de la Savoie.
Le roi délégua une commission royale à cet effet qui accomplit son mandat. Quatre jours après, un édit remettait en vigueur les Royales Constitutions et les lois Sardes dans toutes la Savoie.
C’est donc le 200ème anniversaire ce jour.

17 Décembre
1675 – Institution de la Garde Urbaine d’Evian.
Jeanne-Baptiste de Savoie Nemours, régente sous Aimé-Victor II, accorda à Evian le tir de papegai et le pouvoir de nommer des officiers pour exercer la jeunesse dans les manœuvres et évolutions militaires.
La Garde Urbaine, qui prit de là occasion de se constituer, a survécu à tous les événements qui se sont succédé dans l’histoire du pays de Gavot, et n’a cessé d’exister que le jour de l’incorporation de tous ses membres dans la Grade Nationale, en 1848.

18 Décembre
1821 – LL. PP. autorisant les propriétaires de la verrerie d’Alex à transporter leur industrie à la Vernaz, en Chablais.
Cette autorisation que MM. Laffin et Perravex avaient sollicitée, ne fut suivie d’aucune réalisation. Ils s’étaient plaints des frais d’exploitation des bois et houilles, et pensaient trouver de meilleures conditions ailleurs. Mais il parait qu’ils ont reconnu que la localité dans laquelle leur industrie était établie était encore préférable à tout autre, et le Chablais n’a pas eu l’avantage de donner asile à la verrerie d’Alex.

19 Décembre
1771 – Edit de Charles-Emmanuel III, portant que toutes les rentes féodales seront affranchies.
Cette mesure était motivée pour délivrer l’agriculture des entraves qui s’opposaient à son développement. Pour faciliter à l’agriculture les débouchés qu’elle exige, ce même souverain fit tracer toutes les grandes routes qui conduisent de tous les chefs-lieux des provinces à la frontière, il en fit exécuter un nombre considérable.

20 Décembre
1559 – Berrot, huissier au Sénat, est condamné à une amende de 25 sols pour avoir paru à l’audience portant une dague.
Le nombre des huissiers au Sénat n’eut jamais rien de fixe; il s’éleva à certaines époques jusqu’à huit. Injonction leur était faite de garder la porte de la salle d’audience et de n’y laisser entrer personne, de quelque qualité et condition qu’ils fussent sans exprès congé du Sénat, et qu’au préalable ils n’eussent heurté modestement à la porte.
Le Sénat avait un premier huissier dont les fonctions étaient les mêmes que celles de ses confrères, sauf qu’il faisait le service de la première chambre, et précédait au Sénat et en ville le premier président.

21 Décembre
1691 – Capitulation de Montmélian.
La Savoie est sous occupation française (Louis XIV) depuis 1690.
S’étant d’abord emparé de la porte de Chambéry, défendue par deux tours et par un pont-levis, la ville, qui n’était entourée que d’un simple mur flanque de tours antiques, capitula.
Les armées de Louis XIV poussèrent ensuite ses travaux de sape et arrivèrent à la descente du fossé du bastion de Beauvoisin. Ayant établi une batterie de gros calibre, firent une brèche praticable pour donner l’assaut, lorsqu’une bombe ayant fait sauter le magasin de poudre de la place, la garnison de Montmélian se trouva forcée de capituler le 21 décembre, après 21 jours de tranchées ouverte et un blocus d’un an.
Cette place forte considérée comme imprenable a été le premier objectif des armées de Louis XIV. Effectivement s’étant cassé les dents à chaque occupation sur ce bastion, il profita que le Duc de Savoie qui avait toutes ses troupes dans le Piémont pour prendre possession de cette place forte. Ils ont mis quand même plus d’un an pour y parvenir.
Comme quoi l’histoire se répète toujours.

22 Décembre
1730 – LL. PP. autorisant le port d’armes en faveur des tireurs à l’arquebuse de Sallanches.
Charles-Emmanuel III, par ses Royales Constitutions, défendit le port d’armes ; les syndics de Sallanches lui exposèrent que, depuis une époque très reculée, la bourgeoisie et la jeunesse avaient, chaque année, tiré l’arquebuse les jours de dimanche et de fête, et le prièrent de leur en continuer l’autorisation aux conditions qu’il voudrait ; il leur accorda le libre port d’armes pour ces exercices seulement.

23 Décembre
1437 – Célébration à Ripaille du mariage d’Aimée de Montferrat avec Lusignan, roi de Chypre.
Les occupations auxquelles se livrait l’ermite de Ripaille prouvent qu’il avait conservé le plein exercice du pouvoir souverain. Après avoir donné un aperçu de ses occupations, Lecoy de la Marche ajoute :
En faudrait-il autant pour nous autoriser à conclure que le duc de Savoie, après sa retraite en 1434, continua de mener une vie active au milieu de ses conseillers intimes, composant l’ordre naissant de Saint-Maurice? Et ne devient-il pas superflu de citer l’acte même par lequel Amédée, en se retirant à Ripaille, crée son fils Louis le prince du Piémont, acte ou il se réserve une autorité pleine et entière, entendant expressément garder jusqu’à la mort toute l’administration de ses Etats.

24 Décembre
1596 – Rétablissement du culte catholique dans l’église de Saint-Hypolite de Thonon.
Le rétablissement du culte catholique est dû à l’intervention de Saint François de Sales, alors prévôt du chapitre de Genève, résidant à Annecy. Sa patience, ses conférences pacifiques, ses instructions lumineuses, lui gagnèrent insensiblement tous les cœurs. Ses mœurs irréprochables firent goûter sa doctrine et ses discours touchants et persuasifs achevèrent de porter la conviction et la persuasion dans tous les esprits. La conversion de Pierre Petit, syndic de Thonon, celles de l’avocat Poncet et du baron d’Avilly, regardés tous trois comme les lumières du calvinisme en Chablais, furent suivies d’une infinité d’autres, au point que, sans que l’autorité civile d’Espagne en fût mêlée, le culte romain fut rétabli dans l’église de Saint Hypolite de Thonon, la veille de Noël de l’an 1596.

25 Décembre
1536 – Le Sénat de Berne ordonne de briser les images et de renverser les autels dans toutes les églises du Chablais et du pays de Vaud. L’éphéméride d’hier était relative au rétablissement du culte romain en Chablais, il paraissait intéressant de mettre en présence de cet événement le récit de l’établissement du culte calviniste dans le même contrée. Les dates nous prêtent leur concours pour l’exposition du parallélisme de ces deux événements. Les Bernois ne firent tout d’abord aucune violence aux catholiques pour les séparer de l’Église romane ; mais bientôt, entraînés par cet attrait irrésistible qui porte l’homme investi d’un pouvoir sans bornes à renverser tout ce qui s’oppose à ses vues, ils tombèrent dans l’intolérance. Le jour de Noël 1536, Leurs Excellences du Sénat de Berne ordonnèrent de briser les images et de renverser les autels dans toutes les églises du Chablais et du pays de Vaud; l’exercice du culte catholique fut interdit dans ces provinces, et les gentilhommeries qui restèrent fidèles à la foi de leurs ancêtres durent s’expatrier après avoir vendu leurs biens. Cet état de choses dura jusqu’en 1564, et plus tard, le zèle apostolique de Saint François de Sales rendît le Chablais à l’Eglise.

26 Décembre
1567 – Emmanuel-Philibert a prononcé ces mémorables paroles : je ne crois pas qu’il y ait dans mes Êtats de haut et puissant seigneur autre que moi. Ces paroles se rattachent à l’événement enregistré par l’histoire sous la désignation de l’Épisode de Brou. Ces trois mesures capitales : institution du Sénat, recrutement de l’armée, rachat des servitudes, eurent pour conséquence immédiate de faire du tiers-état ce qu’il devait être, c’est -à -dire la nation agissante, productive, écoutée, et de rejeter dans le cercle restreint de sa condition privilégiée le groupe de nobles et des prêtres.

27 Décembre
1283 – Traité de Payerne.
Le traité de Payerne, rédigé avec une hauteur de vues et une dignité de langage bien rares à cette époque de violences, stipulait que toute querelle entre la Savoie et l’Empire ne serait plus livrée désormais au hasard des armes, mais soumise à l’équité d’un arbitrage.

28 Décembre
1742 – Charles-Emmanuel III se retire en Pièmont pour prendre ses quartiers d’hiver, pendant la guerre qu’il soutenait contre l’Espagne.
Pendant l’invasion de la Savoie par les Espagnols en 1742, les Albymes de Myans furent le théâtre d’une guerre qui, à cause de la rigueur de la saison, causa la destruction des vignes, des bois et de tous les arbres des possessions voisines. Charles-Emmanuel III, ayant appris à Césène, dans la Romagne, que l’infant don Philippe d’ Espagne était entré dans le duché avec un corps d’armée, retourna pour l’en chasser.
L’armée sarde s’étant rassemblée à Montmélian, le 16 octobre 1742, les Espagnols se retirèrent sous le fort de Barraux, et y campèrent jusqu’ au premier novembre; le camp du roi fut établi, le 4 novembre, aux Marches, et y resta 43 jours. Les Espagnols, le 18 décembre étendirent leurs lignes depuis Chapareillan jusqu’à Apremont ; l’armée sarde leur présenta la bataille, et resta inutilement 4 jours sous les armes. Craignant d’être tournée, elle vint camper à Myans le 23 et le quartier général y fut établi pendant 5 jours; enfin le roi voyant que la saison devenait de plus en plus rigoureuse, et qu’il était impossible d’attirer les ennemis à une action décisive, décampa le 28 décembre, en traversant la Maurienne et se retira en Piémont pour entrer en quartier d’hiver.

29 Décembre
1627 – Testament de spectacle François Bastardin.
1681 – Testament de Barbe Catherine Zamouty, veuve de Michel Girod.
1820 – Transaction avec les héritiers d’Anne Guilloud, veuve Gassilloud.
1824 – Godicille de Révérend Joseph Marie de la Chambre.
Tous ces titres renfermaient une largesse en faveur des Hôpitaux de Chambéry.

30 Décembre
1567 – Assemblée générale, tenue à Turin, des ecclésiastiques de la Savoie.
M. de Saint-Genis dépeint l’attitude d’Emmanuel-Philibert vis-à-vis du clergé.
« Indépendamment de la participation financière sur les biens de mains-mortes, le duc ne craignit point de taxer, à diverses fois le clergé, et d’en retirer des sommes considérables. Lors de l’assemblée générale des ecclésiastiques savoyens tenue à Turin le 30 décembre 1567, il fut établi que leurs revenus montaient à 300,000 livres qu’on allouerait 70,000 au Duc, et que la perception s’en ferait, par les soins du clergé lui-même, proportionnellement à l’importance de chaque diocèse ».

31 Décembre
1824 – Mort du chanoine Dubouloz.
Ce vénérable ecclésiastique avait fait partie du convoi de prêtres qui condamnés à la déportation le 18 septembre 1798 par les révolutionnaires français venus occuper la Savoie en 1792.
Il fut enfermé comme les autres dans la citadelle de l’ile de Ré ou il fut détenu, jusqu’à la publication du concordat de 1815.
Il revint en Savoie, et fut nommé, par Mgr de Mérinville, chanoine de la cathédrale de Chambéry, et par Mgr Dessolles, professeur de théologie et d’Ecriture-Sainte au grand séminaire. C’était un homme d’une tendre piété, d’une grande douceur, d’une politesse exquise et d’une fermeté inébranlable dans les bons principes. Il mourut le 31 décembre 1824, à l’âge de soixante-dix-huit-ans.

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