Message de Jean-Marc Fonseca aux candidats aux législatives

Chers Candidats qui sollicitez les suffrages des communes rurales de nos pays de montagne.

La Commune reste le dernier espace de démocratie de proximité à l’échelle humaine.
Il y a encore une cinquantaine d’année, la majorité de la population de nos villages, vivaient, travaillaient, et consommaient sur le territoire de la commune ou celui de communes proches.
Il en était de même, des élus municipaux, ce qui facilitait la vie communale et la vie sociale du village.
On considérait la voie publique, les espaces et locaux mis à disposition des habitants comme un bien commun à tous.
Le bon sens des usages remplaçait la multiplicité des réglementations qu’aujourd’hui toutes les organisations du mille feuille administratif français se plait à renforcer de son intervention existentielle.
Il n’y avait pas besoin d’avoir un master ou un doctorat pour suivre l’évolution de réformes quinquennales qui se contredisent, se complètent, ou modifient les précédentes et dont sont issus un flot de décrets et règlements. De l’Europe de Bruxelles, en passant par les parlements nationaux et les collectivités territoriales de la région, au département, en passant par les métropoles tout le monde y rajoute son grain de sel.
Les gens se mobilisaient plus facilement pour une action qui bénéficiait à tous, aujourd’hui organiser un simple événement festif traditionnel, est devenu compliqué .
La taches des cantonniers de villages étaient surtout constitués de l’entretien des chemins, tout le monde était fier des fleurs qu’il cultivait devant chez lui , du seuil de sa maison qu’il balayait , de l’état de la façade de son habitation, de son balcon, de son bout de jardin qui bénéficiait à la beauté du village,
On était fier de présenter son village à un étranger.
Il n’était pas difficile de trouver quelques volontaires pour effectuer des travaux d’entretiens.
Aujourd’hui les choses ont changé, et on ne peut pas dire ont évolué, nos cantonniers sont souvent sollicités pour réparer les incivilités des autres.
Participer à la gestion et l’administration d’une commune est devenu fort complexe, et demande parfois des compétences que nous élus ne possèdons pas.
Heureusement nous disposons au seins de l’intercommunalité , mais aussi au niveau du département, voire des services de l’état de personnes à la fois serviables et compétentes qui nous orientent souvent vers les bon services dans ce dédale administratif.
La plupart des gens, ne s’imaginent pas ce que représente aujourd’hui le temps d’investissement personnel d’un élus : Maire, Adjoint, Conseillé Municipal, bénévole d’association, pour préparer, présenter et suivre un dossier projet ou répondre seulement aux sollicitations administratives.
Je me dois à ce niveau de remercier les secrétaires de mairies et particulièrement ceux que nous nous partageons à plusieurs communes.
Le problème que nous traversons aujourd’hui est que nous manquons de personnes voulant s’investir dans la politique municipale. Oh, bien sur, les gens se passionnent encore pour la Grande Politique, celle des envolées lyriques et des grandes déclarations partisanes dans la presse et les médias, la preuve nos villages maintiennent encore un score de participation honorable au divers scrutins électoraux.
Mais, au quotidien de la gestion d’un territoire, ce n’est plus la même chose.
La plupart de ceux qui exercent des activités ou des responsabilités au sein de nos communes de l’arrière pays niçois sont aujourd’hui des retraités.
Il est difficile pour des élus se situant dans les tranches d’âges actives, ayant la charge de l’éducation d’enfants, et qui travaillent souvent sur la côte, de s’investir dans l’action communale.
Or ce sont les générations qui préparent l’avenir.
Les heures de délégations accordées, par les administrations ou les entreprises permettent tout au plus de participer à quelques conseils municipaux et à une réunion d’une commission départementale ou intercommunale par trimestre, de fait cette activité est fondamentale pour le maintient et le développement de la démocratie et la prise en compte de la vertu du civisme citoyen.
Il faudrait que l’état prenne conscience que cette activité participe à l’apaisement des conflits et des tensions dans les territoires que nous gérons et administrons.
Si ces territoires ont un taux démographique très inférieurs aux villes de la côtes et leurs banlieues urbaines, ils ne méritent pas d’être des sous territoires.
Pour un élu engagé, dans l’action municipale dans nos petits villages des vallées de notre Countea de Nissa, la compensation financière de délégation, si elle paye tout juste les frais de déplacement, (et vous connaissez les routes de notre pays), ne suffit pas à déclencher des vocations. Elle ne compense pas les journées de travail qui sont prises en dehors des jours de congés légaux.
Il faudrait peut-être y remédier, non en augmentant forcement cette indemnité qui finirait par être perçue comme un revenu, mais peut être en élargissant les heures de délégations accordées par les entreprises et les administrations qui se doivent aussi d’avoir un comportement citoyen. En incluant ces heures dans une sorte de crédit formation, car la formation devient un élément important et indispensable dans la vie d’un élu. Voir de fournir des points complémentaires dans l’acquisition d’une retraite. (Pour les artisans et commerçants par exemple).
Ceci n’est qu’une hypothèse de travail pour votre prochaine législature et je vous remercie de m’avoir accordé votre attention.

Jean-Marc Fonseca.
Conseillé Municipal.

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