PASCAL DECAILLET, ANALYSE DE LA SITUATION ACTUELLE, 16/03/2016 :

               Halte à la sous-france, que vive l’Etat Fédéral de Savoie.

Analyse intéressante de monsieur Pascal Decaillet journaliste à Genève.

Pascal Décaillet
Nous allons, dans nos pays d’Europe, vers des Révolutions à la fois conservatrices et sociales. Le libéralisme ultra, celui de l’argent spéculé comme en un casino, a fait trop de mal. Il faut, partout, reconstruire l’Etat. Non des armées de fonctionnaires, mais l’Etat dans le sens de grand dessein public, utile à tous, articulé autour de valeurs communes, protecteur des faibles. Garant de la sécurité, ce qui ne va ni sans armée, ni sans police. Capable de protéger ses frontières, de réguler (sur mandat des citoyens) les flux migratoires. Garant de la transmission du savoir, de la qualité de l’Ecole. Garant du lien social, de la cohésion, à l’intérieur des frontières nationales plutôt que dans l’utopie de la frontière abolie. On exerce sa responsabilité sur un territoire donné, à l’intérieur de frontières léguées par l’Histoire, les guerres, les Traités, les rapports de forces.
Sans réinvention puissante de l’autorité de l’Etat, point d’avenir, si ce n’est le retour à la jungle, la loi du plus fort. Un État voulu et construit par le corps des citoyens, le suffrage universel. À cet égard, le système suisse, qui permet à la base de s’exprimer régulièrement, est un modèle que beaucoup nous envient, même si chaque nation doit inventer ses voies en fonction de son génie propre. Chacune a sa mémoire, son Histoire, ses nostalgies, sa communauté d’émotions dans l’ordre de l’appartenance. Cela s’appelle la patrie. C’est quelque chose de simple et beau, sans arrogance, juste la puissance d’une émotion partagée. Le rapport au territoire, au paysage, y est pour beaucoup. Rien d’abstrait, mais du sens et de l’instinct.
Nous voilà très loin des géométries glaciales, continentalistes ou mondialistes. Nous voilà dans la simplicité de notre appartenance, la qualité de notre héritage, la mémoire de nos parents, de nos ancêtres, la passion de l’Histoire et du passé. Non comme poussière ! Mais comme révélateurs du présent. Et comme ferments d’avenir. De nos ancêtres à nos lointains descendants, la communauté d’un cosmos. À travers la mémoire, l’écriture, la langue, la musique. Partir de chez soi, et non de l’utopie planétaire, pour toucher peut-être, un peu, à l’universel.

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